Aux oubliettes la réputation de mauvaise humeur qui leur collait à la peau. En effet, alors que de nombreux Français se plaignaient de la tenue des Jeux olympiques (JO), craignant une circulation pénible, l’arrivée massive de touristes, un enfer sécuritaire ou encore une capitale et ses environs pris en otage et confisqués à leurs habitants, les 15 derniers jours en France se sont révélés être une parenthèse enchantée, insufflant un vent de «positive attitude» à toute une population. Cette atmosphère de bien-être a ensuite été partagée avec tous les visiteurs venus au grand rendez-vous sportif qui a tenu le monde en haleine du 26 juillet au 11 août.
Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance, étant donné que la France était sous un nuage de morosité depuis un bon moment, en raison des nombreuses crises mondiales, des séquelles laissées par le Covid, des menaces terroristes, de l’inflation et des préoccupations liées au pouvoir d’achat, sans oublier une situation politique qui, après les élections européennes et législatives, a laissé l’image d’un pays divisé. Il a ainsi fallu la magie des JO pour qu’une vague de folie et de fierté balaie sur son passage la sinistrose et le fatalisme bien installés. En retour, le monde a eu droit à une France joyeuse, victorieuse, faisant battre les cœurs à l’unisson, portée par les performances époustouflantes d’athlètes comme le nageur Léon Marchand et le judoka Teddy Riner, qui ont réconcilié tout le monde.
Depuis les JO, un parfum de bonheur et de fraternité flotte dans l’air. Paris a réussi son pari en faisant taire ceux qui doutaient de la capacité du pays à organiser cet événement planétaire, rassemblant des sportifs, des amateurs de sport, et bien plus encore, venus du monde entier. Alors que la grande rentrée s’annonce hautement politique, le pays, dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement, a ces derniers jours fait le plein de positivité avec l’esprit olympique, laissant place à une ambiance incomparable qui a subjugué et fait vibrer les foules au rythme des performances sportives, sans oublier l’ambiance et l’émerveillement qui régnaient à chaque coin de rue.
«French summer party»
Alors que certaines voix craignaient de devoir faire face à une capitale encombrée et peu accueillante, Paris, parée de ses plus beaux atours, a montré l’image d’une ville apaisée, sans bousculades avec des foules disciplinées, des routes fluides où le stress semblait s’être envolé et où les visages affichaient des sourires généreux, sans effort. Portés par cette vague de fierté nationale, les Français ont montré de la bienveillance, un esprit d’appartenance à leur patrie et une grande envie de partage, loin de l’image d’une société divisée, faisant oublier le reste de l’actualité nationale et internationale, plus anxiogène.
Un article du Wall Street Journal a même souligné que les Français ne «se plaignent plus», contraste marqué avec la «mauvaise humeur» exprimée avant les Jeux olympiques. «Les Français se plaignaient (...) Et une semaine après l’allumage de la vasque olympique, la plupart des lieux parisiens se sont transformés en une vibrante French summer party», détaille l’article. Le Mauricien Fabien Laviolette, qui a vécu l’ambiance des JO, confirme le «feel-good factor» qui s’est emparé de l’Hexagone. «Ça a été un plaisir de vivre cette expérience. L'ambiance à Paris est extraordinaire. Tout Paris pé vib' enn fason inkroyab ! Il y a des gens de partout et ça donne une ambiance vraiment internationale. C’était vraiment la fête partout. Le mood des gens est joyeux et ils sont excités. Tu peux sentir l’énergie positive dans l’air», confie notre compatriote, confirmant l’adage qui dit que Paris est une fête. Il l’a pleinement vécu en assistant à deux disciplines durant les Jeux. «Mo ti rev depi lontan d’assister à un grand match de basket d’une équipe des States et de voir un match de foot dans le Parc des Princes, et j’ai enfin pu le faire. L’atmosphère était électrisante, avec des fans qui criaient et encourageaient leurs équipes. C’était un moment inoubliable pour moi», poursuit Fabien en revenant sur sa belle expérience, malgré quelques défis liés à l’organisation. «L'organisation en général était très bien, mais en tant que touriste, il y a eu quelques défis. Par exemple, il fallait acheter une carte Navigo Paris 2024 pour accéder à de nombreux sites touristiques, ou obtenir un QR code spécifique, ce qui n’était pas toujours simple. De plus, autour des Champs-Élysées et dans les zones où il y avait des barrages de sécurité, c’était compliqué. Beaucoup de magasins étaient fermés et les restaurants avaient peu de clients. C’est dommage, surtout moi qui voulais faire du shopping», ajoute-t-il, tout en confirmant la magie des jeux. «Mo panse que globalement, les Jeux ont eu un impact positif. Mais c’est vrai que certains secteurs comme les magasins sur les Champs-Élysées ont souffert à cause des restrictions. Ça a été un peu difficile pour eux. J’espère que ces Jeux ont renforcé l’image de Paris comme une grande ville de sport et de culture. Avec toutes les améliorations dans les transports et l’organisation, ça pourrait être un modèle pour les futurs événements. Et l’esprit de fête qui a régné va laisser une bonne impression pour longtemps», conclut notre compatriote.
Le rideau est tombé sur les Jeux, mais l’au revoir rempli d’émotion sera de courte durée. En effet, l’élan sportif se poursuit dans le pays avec les Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre, durant lesquels «the show will go on» avec ce vent de «positive attitude» qui soufflera à nouveau sur la France.