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Par Yvonne Stephen
26 avril 2020 01:08
Les deux émotions ne sont pas incompatibles. Et en ce moment, elles se côtoient, s’entremêlent, se toisent, se défient. L’espoir et l’angoisse vivent en confinement dans le cœur de nombreux employés. Avec le Covid-19, tout le pays est à l’arrêt et le tourisme, dont une des branches les plus importantes est l’hôtellerie, souffre. Du coup, ce secteur est un des plus touchés et la menace de licenciement massif flotte dans l’air car l’avenir n’est qu’incertitude. Même si la MTPA parle d’un programme de relance. Et que le Wage Assistance Scheme (WAS) permet de contenir, pour l’instant, l’hémorragie. C’est le flou qui permet à Ravin, qui bosse dans un 5-étoiles, de tenir le coup : «Je n’y pense pas trop, on ne sait pas quand les touristes vont revenir. Si mo tro panse, sa pou fatig mwa.»
Redouter le pire, espérer le meilleur. C’est pour cela que Sailesh se rend régulièrement à l’hôtel pour s’assurer que la cuisine est nickel ; pour ne rien lâcher. Ce sont les réassurances de ses employeurs qui l’aident à tenir le coup : «Et mon ancienneté aussi. Ceux qui n’ont pas encore fait un an sont stressés.» Ainsi que les mesures prises : «Les gros salaires ont été revus à la baisse.» Lui est prêt à participer à l’effort : «Pour garder mon job, je pourrais accepter qu’on enlève Rs 1 000 de ma paye.» Malgré ce que cela implique : «Pour l’instant, nous n’avons que la base de notre salaire ; c’est dur. Komie letan pou pey nou pou res lakaz ?» Il a un conseil à ses collègues : ne pas se lancer dans des projets qui coûtent. Faire preuve de prudence. Parce que l’avenir est sombre. Surtout depuis que la compagnie Air Mauritius a été mise sous administration.
Pour les plus petites structures, l’absence de touristes est aussi un gros challenge. Laura, qui bosse dans le management d’un hôtel de charme, parle de ses inquiétudes : «J’ai peur pour toute l’industrie hôtelière et pour moi, bien sûr. Le WAS est très bien mais il y a le coût de l’entretien de la piscine et des climatiseurs qu’il faut assurer avec ou sans client.» Le regard est tourné vers l’avenir pour survivre, avec un forfait pour les Mauriciens : «La concurrence sera rude. Il faudra travailler sur un tarif compétitif mais sera-t-il rentable ?»
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