Un autre témoin est venu affirmer en cour que Pravin Kanakiah avait un «comportement normal» avant sa mystérieuse disparition. Il s’agit de Charanjiv Ramrakha. Cet habitant de Carreau-Laliane a été auditionné le 12 décembre, lors de la dernière séance de 2024 de l’enquête judiciaire initiée pour faire la lumière sur le décès troublant de cet habitant de Plaine-Magnien, qui travaillait comme Procurement & Supply Officer à la Government Analyst Division. Tout laisse croire que Charanjiv Ramrakha a été la dernière personne à avoir vu Pravin Kanakiah vivant. La police avait consigné sa version à cet effet le 18 juin 2021.
«Je l’avais vu dans sa voiture à Ébène. Je lui ai parlé en lui disant, hey ki pozision. Il m’avait alors répondu, korek. C’était vers 8h15. J’avais une formation à 8h30 ce jour-là. Il était seul. Il n’y avait rien d’anormal dans son comportement. There was no sign of distress or fear in him. He was always calm. Il ne parlait pas beaucoup. Il était dans sa voiture personnelle», a précisé Charanjiv Ramrakha. Le jeune homme a expliqué en cour qu’il avait fait la connaissance du défunt, en 2019 par le biais de son épouse, Reshmee. «Nous travaillions ensemble à Ébène», a expliqué l’habitant de Carreau-Laliane.
À l’époque, Charanjiv Ramrakha habitait chez ses parents, à Surinam. Il a souligné que le couple lui donnait un lift en voiture le matin depuis Nouvelle-France. L’habitant de Vacoas a confié qu’il avait cessé de voyager avec eux en mars 2020 lorsque Reshmee Kanakiah avait changé de travail. «Pravin Kanakiah was a happy family person.» Et d’ajouter : «I was closer to his wife as she was my senior.» Le jeune homme a souligné que sa supérieure ne lui avait jamais fait part de ses problèmes personnels. Il avait acheté une voiture en 2020 et avait pour habitude de la garer à Ébène, non loin du pont menant à Réduit.
Mystérieuse disparition
C’est justement en allant garer sa voiture qu’il avait vu et parlé à Pravin Kanakiah avant sa mystérieuse disparition, le 10 décembre 2020. «C’était bien dans cette voiture que le couple me donnait un lift», a-t-il dit. Le jeune homme a cependant précisé ne pas se souvenir de la couleur de la chemise que portait Pravin Kanakiah. Il a précisé qu’il avait parlé à Reshmee lors des funérailles de son époux. «Elle a entendu dire que j’avais vu son époux le jour de sa disparition.» Fait marquant : Charanjiv Ramrakha n’est pas le seul à affirmer que l’habitant de Plaine-Magnien avait un comportement normal le jour de sa disparition. Plusieurs personnes ont aussi affirmé en cour, avant cela, que Pravin Kanakiah était un employé exemplaire. On dit également de lui qu’il était discipliné et très méticuleux dans son travail.
Cette affaire a éclaté le 11 décembre 2020 lorsque la police a retrouvé la dépouille de ce fonctionnaire à la Roche-qui-Pleure. Il portait un pantalon avec une ceinture défaite ; il était torse-nu et n’avait qu’une seule chaussure au pied. Son épouse avait signalé sa disparition au poste de police de Moka la veille.
Dans son rapport d’autopsie, le Dr Sudesh Kumar Gungadin a attribué le décès à une «traumatic subarachnoid haemorrhage». Intriguée par cette disparition bizarre et la découverte macabre qui avait suivi, Reshmee Kanakiah avait demandé une contre-autopsie. Menée par le Dr Satish Boolell, celle-ci a également conclu à une hémorragie. Toutefois, la famille du défunt rejette la thèse de suicide évoquée par la police et penche plutôt pour un acte criminel. Les travaux de l’enquête judiciaire se poursuivront le 8 janvier avec l’audition de quatre nouveaux témoins.