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24 août 2020 13:58
Bien plus qu’une simple vague, c’est carrément une déferlante ! À moins que vous viviez coupé et déconnecté du monde, vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu, ces derniers mois, cette mélodie entraînante et ces paroles qui restent dans la tête : «Jerusalema, ikhaya lami, ngilondoloze, uhambe nami» (traduisez : «Jérusalem, ma maison, sauve-moi et viens avec moi...»). La chanson et la danse (car les pas de ce tube qui est, en fait, une prière made in South Africa, font aussi fureur) sont devenues virales et tournent en boucle sur les ondes et les réseaux sociaux. Le tube fait ainsi carrément vibrer la planète, allant même jusqu’à devenir le dernier défi à la mode avec le #JerusalemaDanceChallenge.
Ce méga tube, dans la lignée des chansons de l’été comme Waka Waka, la Macarena ou encore The Ketchup Song (Azereje) et leurs danses iconiques et dont les premières notes mettent des fourmis dans les jambes, est le fruit de la collaboration entre le DJ sud-africain Master KG et sa compatriote Nomcebo Zikode. La chanson, qui est d’abord sortie sur le continent africain en 2019 et qui s’est offerte un petit lifting au mois de mai 2020, avec la collaboration de la star nigériane Burna Boy, vient une nouvelle fois confirmer que la musique est universelle. En bantou, avec son ambiance feel good et une chorégraphie née de l’imagination de jeunes Angolais qui, dans une vidéo, exécutent des pas avec un plat à la main, Jerusalema a vite conquis les charts et les cœurs.
Depuis, les vidéos de partout se succèdent et pullulent sur le Net. Des groupes de personnes, tous âges confondus, s’y mettent, reproduisent la chorégraphie et partagent les clips qui sont de véritables vecteurs de bonnes vibes qui font du bien en ces temps difficiles, avec la crise sanitaire et économique qui secoue le monde actuellement. Qu’il s’agisse de soignants français ou de religieux en Italie, entre autres fans, le buzz est planétaire. Ce qui n’est pas pour déplaire à Master KG, l’auteur du tube. «Je dirais que la première (chorégraphie) qui a été faite en Angola reste ma préférée car elle a donné naissance à tous les défis de danse du monde entier», a confié l’artiste au quotidien sud-africain The Sowetan.
Qualifiée d’hymne à la joie ou encore de rayon de soleil en ces temps moroses, la danse, qui se pratique généralement en groupe et en ligne, bat tous les records : plus de 55 millions de vues sur YouTube (pour le clip officiel), une bonne place dans le Top 5 mondial de Shazam et visionnée des millions de fois sur TikTok, a fait aussi naître plusieurs mini-vidéos dans lesquelles les pas sont décortiqués et expliqués.
La fièvre a aussi gagné nos côtes. Sur les ondes locales, ou encore en boîte de nuit, la chanson est toujours bien accueillie et déclenche toujours de véritables shows rythmés. Ils sont nombreux, les Mauriciens, à surfer sur cette tendance, à l’instar de cette chaîne de supermarchés qui s’y est mise aussi pour faire du Jerusalema à la sauce mauricienne. Et peu importe l’initiative ou la plateforme, il faut dire que nos compatriotes se défendent plutôt bien. Pour beaucoup, il s’agit surtout de partager un moment «fun». Ketsia Rich fait partie de ceux et celles qui ont été contaminés par cette vague de légèreté et de bonne humeur. «Comme je suis dans le monde du fitness, toutes les nouveautés musicales m’intéressent et le phénomène Jerusalema a été un vrai buzz car tous mes élèves ont accroché à la chorégraphie qui n’est pas du tout compliqué. Et que ce soit les hommes ou les femmes, tout le monde adhère», nous confie la directrice de la William Rich Academy, qui donne ses cours au Ispa Club du Hennessy Park Hotel et au Suffren.
Pour elle, c’est tout le pouvoir de la musique qui agit à travers ce tube : «Je pense que cette danse séduit de plus en plus de personnes tout simplement parce qu’elle offre la possibilité de danser en groupe, ce qui rend la chorégraphie entraînante et stimulante. Pour moi, la musique est l’une des choses qui rapprochent le plus les gens et le phénomène Jerusalema fait danser le monde grâce à un challenge devenu viral sur TikTok.»
Le titre phénomène résonne aussi très souvent dans la salle de cours de Jason Atin, moniteur de zumba. Pour le jeune homme, il n’y a pas à en douter, le tube est fédérateur : «C’est une danse qui est très facile à exécuter. Ça explose et on ne voit que ça sur les réseaux sociaux comme Tiktok, Facebook, YouTube et Instagram. Cette chorégraphie est une danse en ligne comme le Madison et le Danza Kudoru, et elle permet de s’éclater en groupe de plusieurs personnes comme avec les membres de sa famille, ses amis et même avec les gens qu’on ne connaît pas.»
D’un univers à l’autre, il y a le même feeling en parlant de Jerusalema. Et Krish Gunnoo, danseur connu dans le milieu, ne rate pas une occasion, quand ça se présente, d’exécuter les fameux pas qu’il maîtrise très bien. Pour le danseur qu’il est, voir des gens de tous les horizons s’amuser sur une chorégraphie lui fait énormément plaisir. «Le tube a un super beat qui est très entraînant et donne tout de suite envie de danser. Dès les premières notes, ça donne envie de bouger. Je pense aussi que la chanteuse, avec sa belle voix, apporte un plus à la musique. Tout le monde aime ce titre parce qu’il véhicule de la joie. Le buzz créé autour de la chorégraphie, qui est facile et à la portée de tous, sur les réseaux sociaux, a aussi aidé, selon moi, à rendre ce titre populaire. En boîte de nuit, quand ce morceau résonne, il suffit qu’une personne se lance pour que d’autres suivent derrière. Ça fait vraiment plaisir de voir des gens prendre du plaisir à danser en s’amusant. La chanson et la danse sont très complémentaires. L’une ne va pas sans l’autre, d’où le succès de la chanson», confie le jeune homme.
Jeddy Baptiste, chanteur qui évolue dans le monde du spectacle, abonde dans le même sens. Lui aussi est au taquet dès que démarre le fameux titre. «À chacune de nos prestations, le tube cartonne. La chanson met tout de suite de l’ambiance. Ce qui fait que les gens sont vite captivés par la mélodie. Le fait que la chanson soit aussi un cantique y est également pour quelque chose, selon moi, dans la popularité du titre et c’est aussi la dimension de danse collective qui fait que ça fait le buzz. Je souhaite à tout le monde de pouvoir maîtriser la choré’», confie Jeddy qui invite ainsi tous les Mauriciens qui ne s’y sont pas encore essayés, à surfer sur la vague planétaire et à entrer dans la Jerusalema dance.
Master KG, de son vrai nom Kgaogelo Moagi, grandit dans le village de Calais, près de Tzaneen, en Afrique du Sud. Très jeune, il est attiré par l’univers de la musique et, au fil des années, il fait son petit parcours musical. En 2018, il sort son premier album produit par Open Mic Productions. Le disque plaît énormément, notamment grâce au single Skeleton Move. En octobre 2019, Master KG dévoile le single Jerusalema en duo avec la chanteuse Nomcedo Zikode. La jeune femme est une auteure-compositrice-interprète réputée en Afrique du Sud. Elle s’est fait connaître lors d’un concours de recherche de talents. L’artiste, âgée de 26 ans, a ensuite été repérée par le label Open Mic Productions, ce qui lui a permis de lancer sa carrière solo. C’est la collaboration avec Master KG qui l’a fait connaître à l’échelle internationale...
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