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14 juillet 2014 13:55
Une campagne de sensibilisation des jeunes à la santé sexuelle a été lancée. Qu’en pensez-vous ?
Sangeet Jooseery : La santé sexuelle des jeunes est un sujet qui préoccupe depuis très longtemps. Les études n’ont cessé de démontrer, ces derniers temps, qu’il y a beaucoup de grossesses précoces. Mais hélas, rien n’est fait. Il faut en finir avec des interventions sporadiques qui arrivent uniquement lors des journées mondiales où quand tombe un rapport au constat accablant. Il faut élaborer un programme défini, structuré et à long terme. Toutefois, je trouve que c’est une très bonne initiative de lancer une campagne pour encadrer les jeunes. Il faut faire en sorte que celle-ci se concrétise, fasse ses preuves et apporte des résultats.
Guffran Rostom : J’évolue dans ce milieu depuis quelques années déjà et depuis longtemps, nous entendons les autorités parler de ce genre de campagne. Au niveau de PILS, nous déplorons, depuis plusieurs années, l’absence de cours d’éducation sexuelle dans nos établissements scolaires. Le résultat, c’est une sexualité qui n’est pas maîtrisée par les jeunes. Selon un rapport qui date de 2008, par exemple, un jeune sur quatre ne se sert pas de préservatifs lors de ses rapports sexuels. Une bonne éducation sexuelle permettrait de mieux encadrer nos ados.
Y a-t-il, selon vous, des lacunes concernant l’éducation sexuelle de nos jeunes ?
Sangeet Jooseery : Depuis longtemps, nous entendons dire que l’éducation sexuelle sera introduite dans les écoles. L’éducation sexuelle est une réalité aux Etats-Unis et en Angleterre et ça marche très bien. Quand je travaillais aux Nations unies, je suivais ce dossier et je peux vous dire que ce programme porte ses fruits.
Guffran Rostom : Comme ce n’est pas dispensé dans nos écoles, il y a définitivement un manque dans l’éducation de nos jeunes. Un programme a déjà été défini et a bénéficié de l’expertise de professionnels et de chercheurs. Le contenu est là, mais rien n’a encore été fait.
Quelle est, selon vous, la bonne façon d’enseigner la sexualité ?
Sangeet Jooseery : En ce qui concerne les cours d’éducation sexuelle, il faut travailler sur un dossier complet et surtout miser sur la formation. J’ai entendu dire que les enseignants de biologie pourraient s’en charger. Or, je trouve qu’il faut un personnel formé et surtout un programme scientifique. J’ai écrit au ministère de l’Education pour un rendez-vous car j’estime pouvoir apporter ma contribution à ce débat. Mais cela n’a pas abouti.
Guffran Rostom : Selon moi, il faut s’attarder sur les attentes des jeunes concernant des cours d’éducation sexuelle et la façon dont ils devraient être dispensés. Ce n’est pas à travers des cours de biologie, qui se basent plus sur l’anatomie, que nos jeunes en sauront plus sur leur sexualité.
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