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L’appel de détresse des Mauriciens bloqués à La Réunion

Ils se battent ensemble pour pouvoir regagner Maurice au plus vite.

Une trentaine de minutes de vol seulement les sépare de chez eux. Mais les frontières mauriciennes étant fermées depuis le 10 mars en raison de la deuxième vague de la Covid-19, ces Mauriciens se retrouvent bloqués à l’île sœur, pour la plupart dans des conditions précaires. Sans aucune nouvelle des autorités mauriciennes concernant la possibilité d’un rapatriement, ils ont décidé de se regrouper pour se faire entendre et espérer obtenir l’autorisation de retourner au pays via Air Mauritius, sur le vol du 7 juin.

Cette mobilisation est une initiative de Nathalie Baissac Daruty. Il y a trois mois, cette Mauricienne a dû se rendre à La Réunion au chevet de ses parents qui y vivent. Depuis, elle est bloquée dans l’île sœur, loin de ses enfants et dans l’incapacité de gérer son business. Comme elle, d’autres compatriotes, une quarantaine au total, ne peuvent rentrer au pays, vivant, pour certains, dans des conditions difficiles. Parmi, Guy-Paul : «Je suis allé à La Réunion en urgence en septembre dernier car mon frère, en transit de la France pour Maurice, est tombé dans un coma diabétique, avant de décéder le 28 décembre. À la suite de quoi, j’ai dû gérer les paperasses administratives, avant d’entamer des démarches en janvier pour rentrer le 8 mars. Mais deux jours avant mon départ, j’ai reçu un mail informatisé d’Air Mauritius me disant que les vols sont annulés. J’ai l’urne de mon frère et je souhaite rentrer pour que ma famille et moi puissions faire notre deuil.»

 

À son chagrin d’avoir perdu un être cher se mêle la colère envers les autorités : «Comment se fait-il que seules certaines personnes pourront regagner l’île, en plus d’être exemptées des frais de quarantaine ? Le ministre Ganoo clame qu’il est en contact avec nous mais c’est un mensonge ; il ne nous a pas appelés une seule fois ! Le gouvernement nous ignore. Nous avons nos billets, nous avons payé la quarantaine, laissez-nous rentrer ! Si les personnes venant de l’Inde, un pays plus à risques, peuvent rentrer à Maurice, pourquoi pas nous ?»

 

Par ailleurs, si elle n’est pas mauricienne, Emilie, une Réunionnaise, partage la détresse des Mauriciens. Elle a décidé de s’installer dans notre île et a même déjà quitté son emploi l’année dernière pour poser définitivement ses valises à Maurice, aux côtés de son compagnon mauricien. Toutefois, en février, elle a dû se rendre à La Réunion pour terminer son déménagement. Et depuis, elle y est coincée. «J’étais à Maurice en décembre dernier pour l’acquisition d’un visa premium. Suite à quoi, je suis rentrée à La Réunion le 1er février pour compléter mon déménagement. Mais les frontières étant fermées, je suis restée bloquée à La Réunion et je me retrouve aujourd’hui à la rue, alors qu’on m’attend à Maurice. Ma vie est entre parenthèses», confie-t-elle.

 

Face à sa détresse et celle des Mauriciens se trouvant à l’île sœur, Dis-Moi Réunion, dont la direction est assurée par Didier Sooben, et ses différents partenaires ont mis à leur disposition une cellule d'écoute et d’accompagnement. «Nous avons tenu une rencontre le 10 mai à Saint-Leu pour éclairer au mieux ces personnes. Nous avons eu l’intervention de Zakaria Omarjee d'Air Mauritius Réunion, Me Erickson Mooneapillay pour les aspects légaux, Jean Michel Pitot pour les éventuelles réservations de la quatorzaine dans les hôtels Attitude, et Gregory Martin de Région Réunion, à Ébène, pour transmettre les doléances aux autorités concernées. C’est inhumain que le gouvernement mauricien oublie ses compatriotes qui sont dans une telle détresse», souligne
notre interlocuteur.

 

De leur côté, les autorités ont laissé entendre que, dans un premier temps, ce sont uniquement les étudiants et les patients que le gouvernement a envoyés à La Réunion pour des traitements médicaux qui seront rapatriés à Maurice.