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18 janvier 2015 21:20
«Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal !» Elvita Limock, une habitante de Caverne Provert, à deux kilomètres d’Anse aux Anglais, située sur le littoral Nord du dixième district, n’a pas manqué de lever les mains au ciel quand le cyclone Bansi a commencé à s’éloigner des côtes de Rodrigues. «On s’attendait au pire, surtout lorsqu’on lisait tout ce qui se disait sur Internet. On n’arrêtait pas de dire que le cyclone était très puissant, ce qui nous inquiétait davantage», ajoute la propriétaire de Rodrigues Coco Villa. Pour avoir tremblé, elle a tremblé, précise-t-elle : «Les rafales étaient violentes, mais on avait pris toutes les précautions pour éviter le pire.»
Depuis que toutes les alertes ont été enlevées il y a deux jours, l’heure est au nettoyage : «Quelques bananiers et cocotiers sont à terre. Les manges et les limons n’ont pas non plus résisté aux vents forts, mais la plus grande satisfaction, c’est que personne n’a été blessé, personne n’a perdu la vie.»
Faisant partie des quelque 1 000 personnes qui n’ont pas été privées d’électricité, Elvita est de tout cœur avec ceux et celles qui ont eu des pertes considérables : «Ce sont les personnes qui habitent dans l’est du pays qui ont été les plus exposées mais par chance, il n’est rien arrivé de très grave.» De cette expérience qui se termine bien, souligne Elvita, il faut retenir les leçons qui permettront de mieux gérer à l’avenir : «Je retiens qu’il faudrait faire en sorte de couper tous les arbres et toutes les branches qui sont à proximité des portes et fenêtres. Car si jamais ils se détachent, c’est ce qui peut provoquer des accidents.»
Accueillant favorablement les pluies apportées par Bansi, Elvita, saluant par la même occasion la gestion des autorités, partage aussi le malheur des familles qui ont eu à faire face à des inondations : «Il s’agit maintenant de trouver des solutions pour que cela ne se reproduise plus. Il faudrait que les victimes essaient de trouver des solutions pour protéger au mieux leur maison.»
Jean Steeve Lucchesi a aussi poussé un ouf de soulagement quand les alertes ont été levées. «Les rafales étaient vraiment impressionnantes. Et la mer était déchaînée. Même les plus anciens n’avaient jamais vu des vagues s’abattre ainsi sur les côtes», raconte cet habitant d’Anse aux Anglais. Qualifiant cette expérience de «traumatisante», Jean Steeve est confiant que le peuple rodriguais saura très vite remonter la pente : «Depuis quelques jours, c’est la solidarité qui prime avec le nettoyage qui bat son plein.»
C’est le même constat que fait Jean Morgan Narramootoo, un jeune jardinier habitant la région de Grand-Baie, dans le nord de la petite île : «Les pompiers se sont vite mis au travail pour effacer toutes traces du passage de Bansi.» Même si le beau temps est de retour, Jean Morgan faisait partie, à hier après-midi, des personnes qui étaient privées d’électricité. «Face aux fortes rafales, les pylônes électriques n’ont pas tenu le coup. Beaucoup d’arbres n’ont pas non plus résisté aux vents. Comme il n’y a pas de courant et que le soleil est revenu, autant en profiter pour passer un peu de temps en plein air», nous dit-il. Tout en souhaitant que sa petite île panse très vite ses plaies…
Exit Bansi, enter les instabilités. En cette période, il faut s’attendre à tout. «Durant la période cyclonique, qui se déroule du 1er novembre au 15 mai, c’est normal que le temps fasse des caprices. Dans les prochains mois, on a prévu qu’il y ait de fortes pluies, des inondations, bref, des conditions climatiques extrêmes. Nous allons, bien évidemment, suivre la situation de très près. Il y aura du beau temps, mais il faut aussi s’attendre à des périodes pluvieuses dans les mois à venir. C’est normal en cette saison. Concernant l’ex-Chedza, qui a traversé Madagascar, nous suivons son évolution», nous a déclaré Rajan Mungra, directeur de la station météorologique de Vacoas.
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