Publicité
Par Yvonne Stephen
29 mars 2023 16:57
Nicolas Frichot : «Il s’agit d’une technologie révolutionnaire dans le domaine de l'intelligence artificielle. Sa capacité à générer un texte cohérent et nuancé en fonction des informations qui lui sont fournies est vraiment remarquable. Elle peut répondre à des questions, raconter des histoires et même imiter des actions humaines.»
Linley Tanner : «ChatGPT est un grand modèle de langage basé sur l'architecture GPT-3.5, qui a été formé par OpenAI. Elle (pour intelligence artificielle) est capable de générer du texte de manière autonome et de répondre à une grande variété de questions posées en langage naturel. C’est un modèle d’intelligence artificielle basée sur le langage et qui a été trained sur une base de données comprenant des informations issues de livres, de papiers universitaires, d’articles, entre autres, d’avant 2021. Elle a la capacité de répondre à des questions sous des formes multiples… Elle peut comparer des données, coder, répondre…»
Une révolution ? Dans un certain sens, oui, explique Linley Tanner : «La technologie elle-même est là depuis pas mal de temps, ce qui est intéressant, c’est sa capacité à répondre avec détails dans certains cas, même si parfois elle fait des erreurs – encore heureux… Évidemment, certaines réponses sont peut-être contestables mais il ne faut pas oublier qu’elle reste une machine. On l’a potentiellement aussi bridée mais elle reste impressionnante. La révolution, c’est aussi la simplicité d’utilisation.»
Il est configuré pour apprendre. Tout seul, comme un grand : «Un autre aspect révolutionnaire de ChatGPT est sa capacité à apprendre en continu. Il peut s'adapter à de nouveaux sujets et à de nouvelles situations en absorbant constamment de nouvelles données. Cela signifie que les chatbots GPT peuvent devenir plus intelligents et plus efficaces avec le temps», explique Nicolas Frichot.
La question posée à Nicolas Frichot était la suivante : «Comment ChatGPT est-il révolutionnaire ?» Voici sa réponse : «Pour vous montrer l’aspect révolutionnaire de ChatGPT, je lui ai posé cette même question et regardez sa réponse : “Chat GPT est révolutionnaire car il utilise une technologie de traitement du langage naturel avancée pour répondre aux questions de manière précise et cohérente. ChatGPT peut automatiquement générer des réponses pertinentes et cohérentes à partir de requêtes complexes, offrant ainsi une aide précieuse aux utilisateurs en ligne. En fin de compte, ChatGPT transforme la façon dont nous interagissons avec les ordinateurs et en fait une expérience plus naturelle et intuitive”.»
Des sources, des infos. Un travail de recherche et d’analyse simplifié ; ça facilite la vie. À condition, bien sûr, de savoir l’utiliser : «Avec Google, on est obligés de faire de nombreuses recherches, tout lire et, ensuite, synthétiser les informations. Avec ChatGPT, on fait une conversation, on pose une question ou on demande quelque chose et on affine. On peut tester des idées, des concepts et valider en cherchant si cela a du sens ou en explorant l’avis d’un expert virtuel.»
Un outil, des langues. ChatGPT peut même converser en kreol morisien : «Le plus impressionnant dans tout cela, c’est que le ChatGPT peut interagir dans toutes les langues : “Wi, mo kapav reponn zot an kreol morisien. Kisannla mo kapav ede ?” Cela est tout simplement incroyable», s’émerveille Nicolas Frichot.
Une question de base de données. Pour pouvoir répondre, cet outil conversationnel s’abreuve de divers supports et sources. Et il est bien là le danger, comme l’explique Nicolas Frichot : «Il peut propager des informations incorrectes, fausses et trompeuses car il fonctionne sur ce qu'il a appris de sources en ligne, y compris des sources non fiables.»
Détournement. Linley Tanner le dit, tout ce qui est nouveau sera, à un moment ou à un autre, dévié de sa trajectoire initiale : «Un peu comme pour toute innovation, il y a des risques de détournement de l’outil pour faire des choses qui soient illégales ou immorales.» Nicolas Frichot évoque «le phishing, le vol de données et le spamming», entre autres «activités malveillantes».
Manipulation psychologique. Le risque est bien là, estime Nicolas Frichot : «Le ChatGPT peut être utilisé pour l'ingénierie sociale, c'est-à-dire la manipulation psychologique des gens pour obtenir des informations confidentielles.» Il donne un exemple : «Un chatbot GPT spécialement formé pourrait être utilisé pour engager les utilisateurs avec des conversations convaincantes, ciblant leurs peurs, leurs désirs, leurs frustrations et leurs vulnérabilités émotionnelles afin de les convaincre de divulguer des informations confidentielles telles que des informations personnelles, des mots de passe ou des numéros de carte de crédit.»
Comportements inappropriés. Si ChatGPT se retrouve face à de nombreux ouvrages qui cautionnent le suicide, par exemple, il sera, probablement, incapable de discerner ce qui est «bon» de ce qui ne l’est pas, et viendra, lui-même, «encourager» le suicide : «Il peut aussi susciter des comportements inappropriés car il peut apprendre les préjugés et les stéréotypes sociaux s'ils sont présents dans les sources qu'il analyse.»
Changer les normes. Du virtuel au réel, il n’y a, de plus en plus, qu’un pas. Pour Nicolas Frichot, un outil conversationnel comme ChatGPT «peut être amené à remplacer les êtres humains dans plusieurs secteurs». Linley Tanner abonde dans le même sens : «Certains pourront penser que ChatGPT peut remplacer un professionnel.» Il ajoute que les risques de plagiat augmenteront dans les universités.
À lire : Si vous voulez en savoir plus sur les outils conversationnels, lisez un bon thriller. Ça vous permettra de ne pas vous perdre dans la technicité, tout en récupérant des informations intéressantes qui peuvent nourrir votre réflexion. À lire donc : M, le bord de l'abîme de Bernard Minier.
Publicité
Publicité
Publicité