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Législatives 2019 : Candidats de nouveaux petits partis, ils font leur baptême du feu

Avec la dissolution de l’Assemblée nationale et le coup d’envoi de la campagne électorale, les petits partis affûtent leurs armes, tout comme les principaux blocs, pour essayer de convaincre les Mauriciens de leur donner des voix lors des prochaines législatives. Ils sont nombreux à se lancer ce défi pour la première fois. Alors qu’ils prônent une approche différente dans leur façon de faire de la politique, zoom sur deux candidats qui ont décidé d’explorer ce nouveau terrain et de donner une nouvelle dimension à leur vie. Ils feront leur baptême du feu le 7 novembre et brigueront pour la première fois les suffrages… au n° 19. 

Patrick Belcourt (candidat de Nou Repiblik) : de la banque à l’arène politique 

 

 

Mon enfance : «Je suis le troisième d’une famille de cinq enfants. Mon père était armurier, un métier rare au pays, et ma mère, femme au foyer. Je suis né derrière l’église de St Patrick, d’où mon prénom, et j’ai grandi à Camp-Levieux où se trouve toujours la maison familiale d’ailleurs. J’ai fréquenté l’école primaire Notre Dame de Lourdes et le collège St Mary’s. Ces deux institutions m’ont forgé une éducation avec des valeurs très fortes comme le partage, la tolérance et le sens de l’appartenance. J’ai aujourd’hui 44 ans.»

 

De Maurice à La France : «J’ai eu l’opportunité d’aller faire mes études en France. Au départ, c’était pour trois à quatre ans et finalement, j’y suis resté une douzaine d’années. Le fait d’avoir de la famille à Lyon m’a aidé. J’ai fait des études financières et j’ai travaillé dans la ville de Lyon. C’est là que j’ai rencontré mon épouse Mariette. La France m’a beaucoup apporté académiquement. J’ai étudié à l’université Lumière Lyon 2 et cela m’a beaucoup forgé, que ce soit culturellement ou humainement, car j’y ai fait de belles rencontres. J’ai aussi passé quelques années dans le Midi, à Montpellier et à Pézenas. C’est là-bas qu’est né mon premier fils François. C’est avec l’amour et l’envie de contribuer à l’avancement de mon pays et de voir grandir ma famille dans un cadre enchanteur que je suis retourné à Maurice.»

 

Ma carrière : «Le milieu bancaire m’a toujours intéressé. J’ai fait une spécialisation en banque et finance. À la fin de mes études, j’ai fait un stage dans une banque d’affaires suisse qui m’a ensuite proposé mon premier poste. Cette expérience m’a ouvert les portes d’autres institutions françaises. J’ai rejoint ensuite une autre grande institution bancaire française pendant quelques années avant qu’une banque française à Maurice fasse appel à moi. Puis, une grande institution bancaire du pays m’a donné l’opportunité de m’occuper de la clientèle étrangère installée à Maurice ou à l’étranger. La banque, c’est non seulement les chiffres mais aussi et surtout des rencontres avec la clientèle que vous conseillez et accompagnez dans leurs projets.»

 

Une aventure nommée Nou Repiblik : «J’ai toujours aimé aller vers les autres et partager. Pour découvrir, connaître et apprendre à travers eux. À mon retour au pays, j’ai rejoint le Rotary Club de Grand-Baie pendant quelques années et ensuite j’ai rejoint le mouvement Nou Repiblik. Ce mouvement qui est d’abord un think tank composé de citoyens qui ont une profonde affection pour le pays et qui se sentent concernés par les grands thèmes et défis de notre société : l’écologie, la démocratie participative, la préservation de la culture et du patrimoine. Ce mouvement s’est naturellement mué en parti politique car il y a une attente des déçus du système actuel. 50 ans que ça dure. Le plus grand parti est celui des indécis et Nou Repiblik incarne ce courant. Pour les prochaines élections, les électeurs en général et les jeunes en particulier vont envoyer un signal fort aux dirigeants et à la société mauricienne. Les Mauriciens ont pris conscience du pouvoir de leur vote. Ils voteront pour les personnes qui vont mieux les incarner. Quand on voit que depuis l’Indépendance, on est gérés par deux grandes familles et deux petites familles, il faut du sang neuf. On incarne une attente, une envie et de l’espoir. J’ai démissionné jeudi de l’institution bancaire où je travaillais pour me présenter en tant que candidat au no 19. C’est un choix naturel parce que j’ai grandi dans une famille militante. Quand on voit les alliances et les re-alliances, sans programme, sans projet concret, je pense qu’il faudrait que d’autres personnes viennent avec des objectifs, car pendant ce temps, la drogue et le chômage, entre autres, continuent à faire du mal.»

 

Mon engagement : «Mon épouse joue un rôle moteur dans ma vie. Quelle plus grande preuve d’amour que d’encourager et de suivre son époux dans son pays natal ! Mes enfants : François, 16 ans, Antoine, 12 ans, et Louis, 5 ans, sont une source d’inspiration et de motivation. C’est pour eux que je m’engage. Est-ce que c’est une île Maurice à l’état actuel que je veux leur laisser ? J’aimerais, dans quelques années, être fier en les regardant, tout en leur disant que je n’ai pas été que spectateur de ce qui se passe à Maurice.»

 


 

Dev Sunnasy  (candidat de 100% Citoyens) : la politique autrement

 

 

Son parcours. Originaire de Goodlands, Dev Sunnasy, dont les deux parents étaient instituteurs, obtient un diplôme d’ingénieur technologique de l’École supérieure d’informatique (ESI-SUPINFO) de Paris, en 1990. C’est en France que le spécialiste en réseaux et bases de données a commencé sa carrière. Il a travaillé comme analyste au département logiciel dans un groupe pharmaceutique français et a aussi agi comme adjoint de projets d’Initiative Média dans une agence de conseil en communication multimédia. Il rentre au pays en 1993. Il a travaillé, entre autres, comme technico-commercial avant d’être débauché par Atélec, partenaire du groupe français Alcatel à Maurice, spécialisé dans la téléphonie d’entreprise, où il a travaillé quatre ans comme manager. En 1999, il a créé Enterprise Data Services (EDS).

 

Son engament politique. Secrétaire général de 100 % Citoyens, il s’était porté candidat au n° 7, Piton–Rivière-du-Rempart, pour la partielle qui avait été annoncée pour le 13 novembre. Connu pour ses vidéos sur Facebook, sur la dépénalisation du gandia ou encore sur le salaire des députés, il est l’un des membres fondateurs de Komite 13 Oktob (K13O). Il a également lancé une nouvelle entreprise de Civic Tech, SmartCitizen, via son entreprise sociale. Il dit croire au progrès social et à l’inclusion au profit de la société en général. Grâce à des actions concrètes, dit-il, SmartCitizen apporte progressivement des changements en utilisant la collaboration et la participation sociale, la formation et le dévouement des jeunes. Ancien président de la MITIA (Mauritius IT Industry Association) et actuel président de SmartCitizen, il  a également créé la SME Chamber of Commerce & Emerging Industry. Un projet de collaboration entre les PME multisectorielles. En 2017, il a cédé son entreprise EDS pour se consacrer à la politique.

 

Ma vision. «J’ai toujours évolué loin de la sphère politique. Je n’ai jamais suivi la politique et je n’ai pas d’amis politiciens. Ça ne m’intéresse pas non plus. Mais on sait tous que tout changement arrive par la politique, sinon on demeure comme un simple spectateur. Sinon, j’aurais été réduit à passer ma vie à me plaindre. C’est pour cette raison que j’ai choisi de m’engager dans la vie politique, il y a deux ans. Je me suis alors inscrit pour suivre des cours à la Harvard Kennedy School of Government pour apprendre notamment le public policy. En me présentant aux législatives de 2019, j’ai pris une responsabilité citoyenne importante. On est décidés à se battre contre les produits périmés du pays et la corruption, l’argent et la family business, et on va se battre pour les PME, les jeunes, l’emploi. Il n’y a rien qui différencie le gouvernement Ramgoolam de celui de Jugnauth dans la façon de diriger le pays. Ils ont tous les deux protégé l’élite économique du pays. Ce qui fait que les plus petits doivent rester petits et continuer à s’endetter. C’est ce que j’appelle une politique de l’endettement. S’il n’y a pas une autre voie, une autre organisation qui va nous permettre de grandir dans un modèle bottom-up, je ne sais pas ce que l’avenir réserve à notre pays. Je suis persuadé que le changement viendra des PME. C’est un secteur qui a besoin de plus d’innovations.»