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Par Yvonne Stephen
24 octobre 2016 23:30
«Je suis à bout.»Reshmi le dit avec un soupir. Les mois d’incertitude depuis l’éclatement de l’affaire BAI, elle les porte comme un fardeau :«Mes collègues et moi, nous ne savons pas comment imaginer l’avenir.»Cette employée de l’ex-Apollo Bramwell, qui n’a toujours pas trouvé de repreneur, a vu des amis de boulot partir, ne pouvant plus faire face à cette situation floue : «Mais ce n’est pas si facile de trouver du boulot ailleurs. Si je pouvais partir, je m’en irais.» Le dernier épisode en date qui a fait remonter toute cette détresse à la surface : l’annonce que le contrat d’Omega Ark pour la reprise de l’hôpital privé Apollo Bramwell a été résilié, vendredi 21 octobre. La raison avancée a été communiquée par le ministre des Finances à la sortie de son bureau politique, hier.
Selon Pravind Jugnauth, la firme britannique «n’avait pas effectué de paiement à l’expiration du délai» et ce, après un premier rappel. Omega Ark devait verser Rs 400 millions à la National Insurance Company Healthcare Ltd (NICHL) quand il a été décidé que cette entreprise reprendrait l’hôpital en juillet 2016. Désormais, les deux autres bidders– Fortis Clinique Darné et Lenmed Health Africa Ltd – seront invités à «revoir leurs propositions» qui seront examinées par la NICHL. Un revirement de situation qui a été diversement commenté par les politiciens de l’opposition – Paul Bérenger parle de «fiasco»– et les Mauriciens sur les réseaux sociaux et les ondes des radios privées.
Cette transaction avortée a de quoi inquiéter les employés de l’établissement. Jane Ragoo, leur représentante syndicale, l’a d’ailleurs confié cette semaine : ils sont dans l’attente, angoissés de ne pas savoir ce dont leur avenir sera fait. Reshmi, elle, préférerait que ce soit le gouvernement qui reprenne l’établissement. Pour la sécurité d’emploi, bien sûr. Et aussi pour que les choses se fassent vite. Dario, également employé à l’ex- Apollo Bramwell, ne comprend pas non plus ce qui se passe : «Et tout cet argent utilisé pour changer les noms de l’établissement ? Qui a payé ça ? Cette situation a assez duré. Nous voulons retrouver notre paix d’esprit.»
Aujourd’hui, ils ne veulent qu’une chose, comme la majorité de leurs collègues, qu’enfin les autorités trouvent une solution tout en sauvegardant leur emploi (ainsi que leurs conditions d’emploi).
PS : Le ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, présent – pour une fois – au bureau politique du MSM, a précisé, répondant aux questions des journalistes, que son ministère ne s’occupait pas du dossier de l’ex-Apollo Bramwell.
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