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Prix du carburant inchangés : une rencontre qualifiée de mascarade

Le prix de l’essence, Rs 74,10, et celui du diesel, Rs 54,55, restent inchangés. C’est l’annonce faite, le jeudi 11 mai, après la deuxième réunion de l’année du Petroleum Pricing Committee (PPC). Une annonce qui laisse un goût amer.

Cette deuxième réunion était très attendue par les automobilistes. Après une première rencontre le 14 janvier, le Petroleum Pricing Committee (PPC) s’est réuni pour la deuxième fois le jeudi 11 mai. Mais grande fut la déception des automobilistes qui s’attendaient à un scénario plus avantageux que celui du maintien du prix de l’essence à Rs 74,10 et celui du diesel à Rs 54,55. Les observateurs, eux, avançaient que le statu quo devrait primer. Car Rajiv Servansingh, le directeur général de la STC, l’a maintes fois répété : selon les agencements du Consumer Protection Act, tant que le Price Stabilisation Account (PSA) est déficitaire, il ne peut y avoir de baisse et cela, malgré une telle évolution du prix du carburant sur le marché international. «C’était prévu que le prix du diesel et celui de l’essence ne subissent aucune baisse malgré cette rencontre. Car l’amendement fait au Consumer Protection Act au début de cette année stipule clairement que tant qu’il n’y a pas assez d’argent dans le fonds du PSA, le prix ne baissera pas. Le gouvernement doit intervenir quelque part et éponger ces trous dans le fonds du PSA», souligne Nishal Joyram, citoyen engagé qui avait fait une grève de la faim en 2022 pour réclamer la baisse du prix du carburant.

 

D’ailleurs, à l’issue de la rencontre du jeudi 11 mai, Rajiv Servansingh, directeur général de la State Trading Corporation, avait fait ressortir que le comité a décidé du maintien du prix de l’essence mais a recommandé une hausse de celui du diesel car si le prix de l’essence a baissé sur le marché international, celui du diesel a augmenté. Ce qui, selon le comité, fait que le Price Stabilisation Account est toujours déficitaire, d’où le maintien des prix actuels et pas de baisse en vue. Jayen Chellum, porte-parole de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), a immédiatement réagi. «C’était planifié car le gouvernement est venu avec un amendement du Consumer Protection a, avant la dernière réunion du Petroleum Pricing Committee, lui permettant ainsi légalement de maintenir le prix en hausse si le PSA est déficitaire», fait-il ressortir. Avant d’ajouter : «Quelle transparence y a-t-il à ce sujet ? Devons-nous toujours nous fier à ce que dit le directeur de la STC ?» a déclaré Jayen Chellum à la presse après l’annonce du PPC.

 

Nishal Joyram ne mâche pas ses mots non plus devant ce scénario. «Le PPC, c’est une mascarade. Et tant qu’il n’y a pas l’intervention du gouvernement malgré la baisse sur le marché mondial, ce sera toujours ainsi pour le prix.» D’ailleurs, avant même cette rencontre du PPC, l’éducateur et citoyen engagé avait déjà déposé une lettre au bureau du Premier ministre, Pravind Jugnauth, le vendredi 21 avril 2023, où il fait état de l’indifférence totale du gouvernement envers le peuple qui souffre mais réitère aussi une baisse conséquente du prix des carburants. «Je commencerai par le prix des carburants qui fut mon combat l’année dernière. J’étais choqué d’entendre votre ministre des Finances dire, il y a quelque temps, qu’il n’allait pas baisser le prix des carburants artificiellement. Mais c’est plutôt le prix élevé qui est maintenu, artificiellement. Le Consumer Protection Act a été amendé le 9 janvier, surtout la clause 3(2)(j), afin de permettre au PPC de ne pas baisser le prix. En bref, si le déficit de Rs 4,4 milliards du PSA n’est pas comblé, le prix ne baissera pas. Ce déficit est la cause directe d’une mauvaise gestion et c’est le peuple qui en paie les frais. Il serait indispensable que le gouvernement comble ce déficit. Vous l’avez bien fait pour Air Mauritius et Betamax. En outre, le peuple a du mal à digérer que, dans une situation économique aussi difficile, vous vous obstinez, en saignant les contribuables, à étendre le métro vers Côte-d’Or», dénonce-t-il dans sa lettre.

 

Cette pilule est aussi amère pour les observateurs. Jayen Chellum se pose des questions sur la réelle motivation du gouvernement. Et se demande si le peuple est en train d’être appauvri afin de renflouer les caisses ? Nishal Joyram, quant à lui, attend les retombées du Budget 2022-2023 et a déjà annoncé au Premier ministre sa marche à suivre. «Si rien de concret n’est présenté dans le Budget, surtout pour amener une baisse conséquente des prix des produits pétroliers, je commencerai tout de suite après une campagne de sensibilisation à travers l’île, dans chaque village, afin d’éclairer et d’expliquer les enjeux de votre gestion», déclare-t-il dans sa lettre.