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Quand «The Kashmir Files» éveille les passions à Maurice

20 mars 2022

Ce film classė comme blockbuster historique a été salué par le Premier Ministre indien, Narendra Modi. Des grandes stars comme Anupam Kher et Mithun Chakraborthy y sont associėes.

On a rarement assisté à autant de frictions et de tensions causées par la sortie d’un film. Pourtant, The Kashmir Files, qui s’inspire du génocide le plus tragique et déchirant des pandits cachemiris dans les années 1990, a soulevé bien des remous chez nous.

Alors que MCiné annonçait depuis quelques jours la projection de ce long-métrage qui a été applaudi par le Premier ministre indien Narendra Modi, le film a été banni lundi soir par le Film Classification Board. Un jugement qui a été, par la suite, renversé mercredi par un nouveau panel de la censure mauricienne après que MCiné a fait appel. The Kashmir Files est finalement projeté en salles depuis le jeudi 17 mars, avec un Visa 18.

Tout est bien qui finit bien, penseriez-vous, mais l’exclusion initiale du film est restée au travers de la gorge de nombreux Mauriciens. Raviraj Beechook, chargé de la promotion du film à Maurice, est catégorique : «Je ne comprends toujours pas pourquoi The Kashmir Files allait être banni chez nous. D’autant que ce film est sorti sans aucun problème et sans aucune tension dans de nombreux pays dont les Émirats arabes unis. Pour moi, c’est aberrant d’interdire un film, c’est une atteinte à la liberté d’expression. On est dans un pays démocratique, on ne peut pas interdire la sortie d’un film. Prenez l’exemple de La passion du Christ ; sa diffusion n’a jamais été interdite chez nous, le film a été projeté avec un visa adéquat. C’est ce qui aurait dû se passer avec The Kashmir Files. Heureusement que la décision initiale a été revue.»

 

Nivedita Nathoo tient absolument à voir ce film, ayant des amis au Cachemire.

 

De son côté, Nivedita Nathoo, directrice de Heritage Plus Ltd/Holistic Lifestyle Ltd, qui a des amis au Cachemire, attendait la sortie du film avec beaucoup d’impatience : «Quand au départ, il a été décidé que ce film ne sortirait pas chez nous, j’étais très attristée et furieuse. C’est un film qui mérite d’être vu afin qu’on découvre le trauma qu’ont vécu les pandits du Cachemire. Personnellement, je devais voir ce film car au début, je croyais que c’était un film de fiction. Ce n’est que plus tard que j’ai su que c’est un film basé sur des choses qui se sont réellement déroulées. Des amis à moi, qui résident au Cachemire, m’ont raconté les événements atroces qui y ont eu lieu. The Kashmir Files est un film à ne pas rater car il montre la souffrance de ceux qui ont été persécutés. Nous sommes nombreux à ne pas savoir ce qui s’est réellement passé ; contrairement à d’autres événements tragiques, ceux qui se sont déroulés au Cachemire n’ont pas eu de grand coverage. Même ceux qui ont subi ces atrocités ont préféré fuir et se murer dans le silence afin d’oublier ce cauchemar. Ils n’ont jamais vraiment raconté à leurs enfants ce qui s’est passé afin que ces derniers ne grandissent pas dans la haine et ne revendiquent pas la vengeance. Pour moi, The Kashmir Files est un film qui doit être vu car il relate des faits réels.»

 


 

Ça parle de quoi ?

 

The Kashmir Files est une réalisation de Vivek Agnihotri (The Tashkent Files) et réunit, à l’écran, Anupam Kher, Mithun Chakraborty et Pallavi Joshi. Ce film, qui contient, certes, de nombreuses scènes de violence, est basé sur des faits réels ; il relate l’exode des minorités (hindous) qui avaient été forcées à quitter la vallée du Cachemire, étant devenus les cibles du Jammu Kashmir Liberation Front (JKLF) en 1990.

 

En Inde, The Kashmir Files brise des records et est déjà qualifié de super succès au box-office. Cinq États indiens ont même sorti le film hors taxe et le Premier ministre indien Narendra Modi a personnellement rencontré Vivek Agnihotri et son équipe pour les féliciter. Ce long-métrage a été largement applaudi et salué pour son authenticité et plusieurs stars indiennes, comme Kangana Ranaut, ont fait ses éloges. Néanmoins, une minorité qualifie The Kashmir Files de propagande ; un résident de l’Uttar Pradesh a même déposé un «litige d’intérêt public» en cour, arguant que The Kashmir Files pourrait blesser certains. Mais son appel a été rejeté par la Haute Cour de Bombay.

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