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Regards d’hommes sur ces agissements d’hommes

9 mars 2020

Avinash Teeluck, ministre des Arts et du patrimoine culturel : «C’est un devoir pour tous les hommes et toutes les femmes»

 

Mon point de vue sur la violence conjugale : «Je condamne avec force tous les comportements liés à la violence sous n’importe quelle forme, surtout la violence conjugale. Chaque cas de violence conjugale a sans doute une conséquence sur l’entourage. Les enfants qui grandissent dans les familles où la violence est récurrente développent des troubles comportementaux et le stress émotionnel. D’où l’idée d’instituer un comité dirigé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth.»

 

Mon ressenti face aux bourreaux des femmes : «Un sentiment de dégoût face à ce genre d’action…»

 

Est-ce que les Mauriciens se mobilisent suffisamment face à ce problème ? «La mobilisation est nécessaire par les hommes également, surtout par ceux qui s’opposent à cette forme de violence. Les hommes doivent participer activement aux débats et manifestations dans le but de conscientiser plus de gens. La violence conjugale n’est pas uniquement un problème au sein de la famille, ça l’est aussi au sein de la société. C’est un devoir, pour tous les hommes et toutes les femmes, de s’exprimer contre toutes formes d’atrocités.»

 

Ma proposition pour changer les choses : «Avec le nombre de cas de violence d’année en année, le chef du gouvernement a institué un High Level Committee sur la violence contre les femmes pour adresser ce problème.»

 


 


Vincent Degert, ambassadeur de l’Union européenne : «Un sentiment d’indignation et d’incompréhension»

 

Mon point de vue sur la violence conjugale : «Quel que soit le contexte, la violence n’est jamais une solution, a fortiori dans un espace tel que celui de la cellule familiale. D’où l’importance de la communication et de la parole entre les personnes et bien sûr au sein du couple. Là, plus qu'ailleurs, il faut entretenir la flamme et cela passe par le partage de valeurs, d'une vision, de construction d'un avenir commun. Inversement, la violence est le résultat de l'incommunicabilité, de l'incompréhension et de la volonté de domination d'un élément du couple sur l'autre.

 

Mon ressenti face aux bourreaux des femmes : «Un sentiment partagé : tout d’abord, un sentiment d’indignation et d’incompréhension que l’on puisse trouver comme forme d’expression l’utilisation de la violence contre la personne avec laquelle on a décidé de partager sa vie. Cela paraît aberrant ! Mais également un sentiment de tristesse pour des personnes qui ont perdu le sens de leur vie ; la violence est souvent un vécu qui remonte à l’enfance, que l’on reproduit et que l’on considère comme une forme d’expression. Il est nécessaire d’accompagner ces personnes pour les faire sortir de leur mal-être et de leur passé qui a imprégné leur personnalité afin de prévenir les comportements violents.»

 

Est-ce que les Mauriciens se mobilisent suffisamment face à  ce problème ? «On ne se mobilise jamais suffisamment par rapport à l’inacceptable. Il faut des débats mais il faut que ces débats débouchent sur des solutions efficaces, à partir d’éléments d’analyses concrets. Ces solutions doivent être adaptées au contexte local. L’Union européenne a lancé, avec les Nations unies, un mouvement mondial, Spotlight, pour alerter sur la violence faite aux femmes à travers le monde et pour travailler sur les causes et solutions possibles. Chaque pays doit faire sa propre analyse et formuler ses propres solutions.»

 

Ma proposition pour changer les choses : «Libérer la parole et agir vite et fort ! Les solutions existent ; elles sont à portée de main. Il ne faut pas perdre de temps pour les mettre en œuvre car, malheureusement, chaque semaine nous apporte son lot de drames et de souffrances.»

 


 

Kevin Boodhoo, président du Lions Club de Rivière-Noire : «Je ressens une profonde colère mais aussi de la pitié»

 

Mon point de vue sur la violence conjugale : «Les victimes de maltraitance conjugale mais aussi domestique  souffrent physiquement et psychologiquement. Elles sont incapables de prendre des décisions, d’exprimer des opinions ou d’assurer leur protection et celle de leurs enfants par crainte des répercussions. Leurs droits humains sont bafoués et la menace continue de violence les empêche de vivre.»

 

Mon ressenti face aux bourreaux des femmes : «Je ressens une profonde colère mais aussi de la pitié parce que c’est un manque d’éducation et de compréhension de la part de ces hommes qui les emmènent à réagir de la sorte. Ils ont souvent eux-mêmes été victimes d’actes de violence ou d’agression dans leur enfance et ils trouvent normal d’agir de la même façon.»

 

Est-ce que les Mauriciens se mobilisent suffisamment face à ce problème ? «Je pense que les femmes se sentent beaucoup plus concerned par cet état des choses. Elles se solidarisent aussi par la condition féminine, qui est une très bonne chose. Je pense qu’à Maurice, le sujet est encore tabou, d’où le fait de ne pouvoir en parler et en discuter ouvertement dans les foyers. Il nous faut un change of mindset par rapport aux problèmes. Les victimes ne doivent pas se sentir coupables de rapporter ces cas par peur de représailles ou par rapport aux regards de la famille et le fameux ki dimounn pou dir.»

 

Ma proposition pour changer les choses : «Cet effroyable état de choses ne sera pas allégé tant que les familles, les gouvernements, les institutions et les organisations de la société civile n’affronteront pas directement le problème. Les femmes et les enfants ont droit à la protection de l’État même dans le périmètre du foyer. La violence à l’égard des femmes est perpétrée lorsque la législation, les systèmes d’application des lois et judiciaires tolèrent la violence domestique ou ne la considèrent pas comme un délit. Un des principaux défis est de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences. Jusqu’ici, une quarantaine de pays seulement ont adopté une législation spécifique de lutte contre la violence conjugale.»

 


 

David Stafford, Fashion Stylist : «Comment peut-on tuer la personne qu'on aime ?»

 

Mon point de vue sur la violence conjugale : «En 2020, avec l’évolution à travers le monde, je suis choqué qu’il y ait toujours de la violence dans certains couples malgré les campagnes, malgré le renforcement des lois et l’éducation.»

 

Mon ressenti face aux bourreaux des femmes : «Je suis révolté ! Comment peut-on tuer la personne qu'on aime sans avoir un seul remord ? J'espère qu'ils seront punis sévèrement par la justice.»

 

Est-ce que les Mauriciens se mobilisent suffisamment face à ce problème ? «Malheureusement, il y a des marches pacifiques seulement lorsqu’il y a une polémique sur les radios ou dans la presse écrite. Par la suite, il n’y a pas de suivi par les institutions concernées ni des messages d’awareness pour parler de la violence conjugale.»

 

Ma proposition pour changer les choses : «Je suis en faveur du renforcement de la loi, je suis pour qu’il y ait plus d’accompagnateurs qui encadrent les familles ou les femmes battues, que les autorités se mobilisent davantage au lieu d’attendre que quelqu’un meurt malgré plusieurs plaintes. Faire plus de campagnes contre la violence conjugale à l’école, à l’université et dans chaque centre communautaire de la localité, c’est aussi nécessaire car les jeunes sont les couples de demain. Il faut donc sensibiliser à un plus jeune âge pour qu’on n’ait pas d’hommes violents.»

 

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