Elle a connu une fin tragique. Renversée par un 4x4 alors qu’elle se rendait à la boutique, Sylviette Speville, une maman de trois enfants en bas-âge, n’a pas survécu. Le drame remonte au dimanche 1er décembre, sur la route principale de Pointe-aux-Biches. Bouleversé, son entourage lui rend hommage et réclame justice.
Elle n’était âgée que de 10 ans lorsqu’elle a perdu sa mère et a dû s’installer, avec ses sœurs, à Solitude, chez des proches. Bien qu’elle ait fait face très jeune à la difficulté de perdre un parent, en grandissant, Sylviette Speville (photo) ne s’est pas laissée abattre. Elle est devenue un véritable pilier pour son entourage. «Li ti kontan rann servis. Zame li ti pe refiz pou fer kitsoz», lâchent les membres de sa famille. Chacune de leurs anecdotes au sujet de Sylviette Speville ne peut que laisser deviner qu’elle était la joie incarnée dans la cour familiale. Arrachée brusquement et tragiquement à la vie le dimanche 1er décembre, elle laisse derrière elle des proches anéantis, particulièrement ses trois fils, âgés de 8, 7 et 5 ans. «Les plus âgés ont compris qu’elle les avait quittés, mais son benjamin n’est pas en âge de comprendre ce qui lui est arrivé», relate tristement une proche.
À ce stade, les forces de l’ordre tentent encore de faire la lumière sur les circonstances exactes dans lesquelles cette jeune femme âgée de 27 ans, dont les proches sont originaires de Rodrigues, a perdu la vie. D’après les premiers recoupements d’informations des enquêteurs, Sylviette Speville était la passagère en croupe d’une moto lorsque celle-ci a été percutée par une Ford Ranger noire aux abords de la route principale de Pointe-aux-Biches. C’est ainsi qu’elle aurait été tuée. Cependant, l’une de ses sœurs assure qu’ «elle n’était pas à moto. Elle était venue séjourner chez moi il y a quelques semaines et ce jour-là, en quittant la maison, elle m’a dit qu’elle se rendait à la boutique du coin. Elle marchait lorsque le motocycliste s’est arrêté à sa hauteur. Elle discutait lorsque le 4x4 a changé de voie et les a renversés». Le conducteur ne s’est pas arrêté après la collision.
Plusieurs proches de Sylviette Speville se sont rués sur le lieu de l’accident après l’impact. À l’instar de son oncle Ricardo qui a pu échanger quelques mots avec elle avant qu’elle pousse son dernier soupir. «Kan nou ti pe koz avek li, li ti pe reponn nou. Li ti pe dir nou li swaf. Nounn pran delo, nounn rins so figir.» Ils indiquent que les pompiers ont été les premiers à intervenir et l’auraient placé sur une civière en attendant l’arrivée des premiers secours. Néanmoins, l’une des sœurs de Sylviette Speville déplore qu’«ils aient mis énormément de temps à arriver sur place. Quand, enfin, l’ambulance est arrivée sur les lieux, il n’y avait même pas de médecin à bord». La jeune femme a été transportée à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, où son décès a été constaté. Une autopsie a attribué son décès au choc de ses multiples blessures.
Version des faits
Par ailleurs, le conducteur de la moto, également impliquée dans l’accident, a aussi été blessé au cours de la collision. Il s’agit d’un habitant de Baie-du-Tombeau âgé de 25 ans. Conduit à l’hôpital après l’accident, il a quitté l’établissement contre avis médical après y avoir reçu les premiers soins. Les enquêteurs sont à présent à sa recherche pour pouvoir recueillir sa version des faits afin de faire la lumière sur les circonstances exactes de cette tragédie. Quant au conducteur du 4x4, un habitant de Grande-Pointe-aux-Piments âgé de 19 ans, il s’est livré à la police de son plein gré. Disant ne pas se sentir bien, il a été conduit à la clinique et il a été admis à l’unité des soins intensifs. Un alcootest a été pratiqué sur lui juste avant, mais il s’est révélé négatif. Cela n’empêche que l’entourage de Sylviette Speville reste convaincu qu’«il doit payer pour ce qu’il a fait. Bizin ena enn lazistis».
Ce qui rend cette tragédie encore plus dure à vivre pour cette famille, c’est qu’un an seulement auparavant, Damien Bucktowar, le cousin de la jeune femme, a aussi perdu la vie dans un accident de la route. Ce jeune homme de 25 ans n’a pas survécu après que sa moto est entrée en collision avec un autre deux-roues dans les parages de Pointe-aux-Piments. Les funérailles de Sylviette Speville ont eu lieu à Solitude ce mardi 3 décembre. Son père, Sylvain, est rentré de Rodrigues la veille pour lui rendre un dernier hommage.
Abdool Sakoor Rajubally décède dans un accident à moto
Un autre mort est à déplorer sur nos routes cette semaine. Ce lundi 2 décembre, dans la matinée, Abdool Sakoor Rajubally a connu une fin tragique. Cet habitant de Pailles, âgé de 67 ans, circulait à moto lorsque son véhicule est entré en collision avec une voiture sur la Nationale, en face du Victoria Urban Terminal, à Port-Louis. Ayant subi de graves blessures, il a été conduit à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo par le SAMU. Malheureusement, le médecin n’a pu que confirmer son décès. L’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin le même jour a attribué sa mort à des craniocerebral injuries. Le conducteur de la voiture impliquée a été soumis à un alcootest et à un drug test, qui se sont avérés négatifs. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire.