L’image est choquante. Pour cause : il est méconnaissable sur son lit de mort. Il a la tête recouverte d’un épais bandage, son visage est boursoufflé, ses yeux sont fermés à moitié et ses nombreuses égratignures sont également très visibles. Bentley Preston Allenzo Cylandrie, plus connu comme Bentley, a connu une fin horrible aux petites heures du matin du 3 janvier. Ce jeune garçon de 13 ans, habitant Résidence Barkly, a succombé à ses blessures après avoir fait un accident alors qu'il pilotait un quad. Selon les premiers éléments de l’enquête policière, il aurait terminé sa course contre un mur après avoir perdu le contrôle de l'engin. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à une fracture du crâne.
Ses funérailles ont eu lieu en début d’après-midi, ce samedi, en l’église du Sacré-Coeur, à Beau-Bassin, où il était très actif en tant que scout au sein du 8th Lower Plaines-Wilhems Scout Group. Depuis le drame, sa famille est totalement effondrée. «Enn gro sok sa», confie son père Alain, très ému lorsque nous le rencontrons samedi matin. À ce moment-là, sa demeure à la rue Cosmos est très animée. Plusieurs parents, proches, amis, voisins et des scouts de la troupe de son fils sont déjà présents dans le salon familial pour le soutenir dans cette terrible épreuve. «Sa maler-la pa ti pou arive si mo garson ti ekout mwa», martèle cet homme de 59 ans. Bentley étudiait au collège La Confiance. Il devait prendre part aux examens du National Certificate of Education à la fin de l’année.
L'adolescent vivait chez son père pendant les vacances. Ses parents sont séparés et sa mère vit également dans le quartier. L’accident qui lui a coûté la vie s’est produit à quelques pâtés de maisons de chez lui. «Mo tann dir ki sa quad ki li ti pe monte-la inn devir anbalao ek tap ek enn miray apre ki linn rant dan enn trou. Aksidan la inn arive ver 4h gramatin», explique Alain. Il raconte que son fils était invité à une fête chez un ami du quartier, la veille. Le quad appartient à l’ami en question qui l’avait eu en cadeau pour Noël. Sa famille en possède déjà plusieurs, a-t-on appris. «Li ti fini rant lakaz apre minwi. Li ti tir so linz ek pran so bin. Mo tann dir so bann kamarad inn vinn rod li apre. Pa kone kiler linn sorti trankil pou al zwen zot», avance Alain.
Le matin, au réveil vers 4h15, ne voyant pas son fils, il décide de l'appeler sur son cellulaire. «Enn dimoun inn pran call-la ek dir mwa ki mo garson inn fer aksidan. Bann volonter ti fini amenn li lopital Victoria», souligne Alain, le regard marqué par une terrible souffrance. Bentley est arrivé à Candos dans un état lamentable. Il avait plusieurs fractures dont une très grave au bassin et une au crâne qui a d’ailleurs causé sa perte. «Mo finn aprann ki li ti tousel lor quad-la kan linn fer aksidan. Zanfan aster nepli ekoute kan koz ek zot. Enn mari problem pou laplipar paran sa», se lamente Alain, le coeur rempli de regrets après cet horrible malheur qui a ôté la vie à son fils alors qu’il devait entamer une importante année scolaire dans quelques jours.
Le service de presse de la police affirme qu’une enquête est déjà en cours pour situer les responsabilités dans cette affaire. Il nous revient que quelques jours plus tôt, des policiers de Résidence Barkly avaient déjà informé le propriétaire du quad qu’il ne fallait pas «roul lor sime ek sa» car les quads ne sont pas autorisés à circuler sur les routes publiques n’étant pas couverts par une assurance. Il y a aussi le fait que les propriétaires des quads ne payent pas la Road Tax imposée par la National Transport Authority. Selon les premiers éléments de l’enquête toujours, Bentley aurait pris la clé d’un quad sans la permission du père de son ami qui en est le propriétaire. Ce dernier pourrait faire l’objet d’une enquête pour négligence. L’enquête policière se poursuit.