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Par Elodie Dalloo
3 janvier 2025 20:07
Ce crime odieux a ébranlé tout le pays. Un mois s’est écoulé depuis, mais nul n’a oublié les atrocités qu’a subi la petite Elodie Kathalea Gaspard, 7 ans. Son corps sans vie, rappelons-le, a été retrouvé dans la matinée du samedi 30 novembre, sur un terrain en friche à Cassis. Kidnappée la veille par Alan Ramborough, l’ex-beau-frère de son père, alors qu’elle se trouvait chez sa grand-mère paternelle pour les vacances, elle a été violée et étouffée à mort. Particulièrement touché par cette tragédie, le travailleur social et ancien conseiller de la ville de Beau-Bassin–Rose-Hill, Alain Letendrie, a décidé de mettre sur pied la Fondation Kathalea, dont le but sera d’encadrer ceux qui subissent ou ont subi des abus et maltraitances. «Cette institution charitable dirigera ces personnes vers d’autres institutions qui pourront les aider, telles que des psychologues ou des psychiatres. Nous allons également travailler en collaboration avec des hommes religieux de toutes les communautés qui pourront les accompagner. Il est important que ces personnes sachent qu’elles ont leur place dans la société.»
Ce qui l’a poussé à prendre cette initiative, ce sont les nombreux témoignages qu’il a reçus de victimes d’abus après avoir organisé un candlelight au Plaza, le samedi 7 décembre, pour rendre hommage à la victime et pour tirer la sonnette d’alarme. Il lance un appel aux autorités pour que des cellules soient mises sur pied à travers l’île pour dénoncer ces cas.
Le bourreau de la petite avait, d’autre part, été tabassé par les membres du public avant son arrestation. Il a passé un peu plus d’une semaine à l’hôpital avant sa comparution devant la cour de Port-Louis pour son inculpation pour meurtre. Dans un premier temps, il avait évoqué une histoire de sorcellerie pour justifier son geste, alléguant avoir été possédé par des esprits au moment des faits. Interrogé à nouveau après sa sortie de l’hôpital, il n’a pas été en mesure de donner des explications cohérentes et semblait coupé de la réalité. Il devra être examiné par des psychiatres qui détermineront s’il est apte à subir son procès. Entre-temps, cet habitant de Cassis âgé de 32 ans, reste en cellule policière au detention centre d’Alcatraz, la police ayant objecté à sa remise en liberté. Lors d'une de ses comparutions devant le tribunal, il a demandé à la magistrate Naazish Sakauloo que des mesures de sécurité soient mises en place en prison, disant craindre pour sa vie. Précisons qu’avant de commettre ce crime atroce, le trentenaire avait déjà un casier judiciaire pour des délits sexuels.
Outre ces accusations, la diffusion d’une photo du suspect sur les réseaux sociaux a déclenché une vague d’investigations. Sur ce cliché, partagé en 2023 sur sa page Facebook, on voit Alan Ramborough posant à côté de trois fillettes sur un lit, tenant une bouteille d’alcool à la main. La ministre de l’Égalité des genres, Arianne Navarre-Marie, a exprimé son inquiétude quant au partage de telles images. Les semaines suivantes, une préposée de la Child Development Unit (CDU) a porté plainte aux Casernes centrales en ce sens, puis a mené l’enquête pour identifier les mineures – il s’agit de trois fillettes âgées de 6, 10 et 11 ans. Elles ont déjà été entendues par les membres de cet organisme en présence de leurs proches. Elles affirment avoir bel et bien posé pour la photo, mais déclarent que les bouteilles étaient encore scellées. Elles disent n’avoir pas consommé d’alcool et ont fait comprendre aux enquêteurs qu’elles n'ont pas été sexuellement abusées par le trentenaire. La CDU a tout de même sollicité un Emergency Protection Order auprès de la Children’s Court afin que les fillettes soient examinées par un médecin de la police dans les plus brefs délais. Affaire à suivre.
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