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16 février 2025 18:50
Un homme de 79 ans, habitant Brisée Verdière, a succombé à ses multiples blessures après avoir été renversé sur un passage piéton par une voiture conduite par un policier. Une caméra CCTV a filmé toute la scène. Les images sont d’une rare violence. L’épouse et l’un des fils du défunt reviennent sur ce terrible drame.
Il a cette sensation bizarre d’avoir perdu une partie de lui-même. Il a aussi l’impression d’avoir perdu son meilleur professeur, son role model, celui qu’il considérait aussi comme son meilleur ami, avec qui il riait et faisait des choses extraordinaires depuis toujours. Sa douleur est intense car il sait que son père ne sera plus jamais présent à ses côtés comme il l’a toujours été dans toutes les étapes importantes de sa vie. Ashish Cantayah, 48 ans, peine à reprendre le cours de sa vie depuis le décès tragique de son père. Panda Cantayah, 79 ans, plus connu comme Ramoo, a rendu l’âme le 12 février aux soins intensifs du SAJ Hospital. Il avait été victime d’un accident la veille.
Le 11 février, cet habitant de Brisée-Verdière s’était réveillé avant l’aurore «pou al kit so bann legim ek larkanter». Cet ancien General Worker de la Central Water Authority avait un potager où il cultivait des fines herbes qu’il vendait pour arrondir ses fins de mois. Mais ce matin-là, alors qu’il allait livrer ses produits, il a été fauché vers 03h45 par une Nissan bleue conduite par un Sub Inspector de 61 ans, habitant Bon-Accueil. Il était en train de traverser la route principale de sa localité à ce moment-là. Le policier, qui est affecté au poste de Baie-du-Tombeau, roulait, lui, en direction de Port-Louis. Le choc a été d’une rare violence et Pando Cantayah a été projeté à plusieurs mètres sur l’asphalte. L’enquête policière révèle qu’il se trouvait sur un passage piéton au moment de se faire renverser.
Les circonstances de l’accident révoltent les proches de la victime, au-delà de leur chagrin. «Sofer-la pann arete. Linn al vire pou pran direksion station lapolis landrwa. Mo misie inn rant dan koma direk apre aksidan-la. Bann dokter SAJ Hospital ti fer amenn li lopital Pamplemousses pou fer scan so latet. Linn admet ICU kan linn sorti laba ek linn mor so landime», se lamente Sakoun, 70 ans, l’épouse du septuagénaire. Le rapport d’autopsie indique que son époux a succombé à un «shoc due to multiple injuries». Il avait une fille et trois fils.
Le policier a comparu devant le tribunal de Flacq le 12 février. Il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. Il a fourni une caution de Rs 15 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 50 000 pour retrouver la liberté conditionnelle. «Kouma linn kapav gayn kosion vit vit koumsa», s’insurge Ashish. Le fils cadet du couple avance que son père était méconnaissable sur son lit de mort. «Bolom-la ti ena tro boukou fraktir. Enn move aksidan. So leta pa ti bon ditou. Ti ena plin laparey ek li. Li ti defigire. So lestoma ti kraze. Li ti ousi ena fraktir likou. Ki vitess sa polisie-la ti pe roule pou li pann trouv mo papa lor cross-here ? Mo papa ti preske fini travers sime kan loto-la inn tap ek li. An plis de sa, ena enn obstak pre kot lekol. Trouv tousala bien dan bann zimaz enn kamera CCTV ki enn komersan inn donn nou. Linn tap ek mo papa, linn prozekte li, me li pann arete. Linn prefer al vir so masin, sove al station, ki arete pou pran so nouvel», lance cet homme de 48 ans, indigné.
Grièvement blessé, Pando Cantayah a été transporté vers le SAJ Hospital par le personnel du SAMU. Le policier a, lui, était soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Il a été autorisé à rentrer chez lui après l’accident. La donne a changé lorsque le septuagénaire est décédé. Ses collègues du poste de police de Brisée-Verdière l’ont interpellé, selon le protocole établi en cas de décès après un accident de la route. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que la partie de la route où l’accident a eu lieu «is well lighted» et que l’asphalte était sèche et pas en réparation. Il n’y a pas eu de dommages faits aux infrastructures publiques. L’enquête policière se poursuit.
D’autres noms allongent la liste des victimes…
À ce jour, 21 personnes ont déjà perdu la vie dans des accidents de la route contre 19 pour la même période en 2024. L’une des dernières victimes est une jeune femme de 39 ans. Cette habitante de Grand-Gaube a succombé à ses blessures après deux jours d’hospitalisation suivant un accident survenu le 10 février dans le Nord. Elle se trouvait dans une voiture en compagnie d’une femme de 44 ans, habitant Trois-Bras Petit-Raffray, lorsque le drame s’est produit. La Toyota que conduisait la quadragénaire est entrée en collision avec un taxi conduit par un homme de 60 ans, habitant Triolet.
Grièvement blessée, l’habitante de Grand-Gaube, mère d’un enfant en bas âge, a été transportée à l’hôpital de Pamplemousses par le personnel du SAMU. Elle a été admise dans un état inquiétant. Hélas, elle a rendu l’âme deux jours plus tard. Le rapport d’autopsie indique qu’elle a succombé à une embolie pulmonaire. La police avait arrêté la conductrice, la veille. Elle a retrouvé la liberté après avoir fourni une caution de Rs 10 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 100 000. L’enquête se poursuit.
Une dame de 67 ans, a également succombé à ses blessures le 9 février après un tragique accident de la route survenu à Belle-Rive, la veille. Cette habitante de Mahébourg voyageait dans un van qui est entré en collision avec une Swift conduite par un homme de 22 ans, habitant Mare d’Albert. Grièvement blessée, la sexagénaire a reçu des soins aux urgences de l’hôpital de Rose-Belle avant d’être admise à l’unité des soins intensifs. Elle est morte presque 24 heures plus tard. L’autopsie indique qu’elle a succombé à un «shock due to multiple injuries».
Le soir du drame, le conducteur du van, âgé de 25 ans, a été arrêté et placé en détention. Son alcootest s’est révélé négatif. Par contre, son «drug test» est positif. Le jeune homme est un ami du fils de la victime. L’époux de celle-ci ainsi qu’un autre proche et un jeune homme étaient également à bord du van ce jour-là. Ils ont été autorisés à rentrer chez eux après avoir reçu des soins à l’hôpital. La famille endeuillée n’a pas souhaité faire de grande déclaration. «Seki finn arive fini arive. Mo kapav zis dir ou ki lot sofer-la antor», nous a déclaré le fils de la victime. L’enquête se poursuit.
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