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Par Yvonne Stephen
16 février 2025 10:50
Il faut économiser H2O, on l’a bien compris. D’ailleurs, les autorités ont décidé de mettre en place des mesures pour restreindre l’or bleu. Mais comment font ceux.celles qui en ont besoin pour leurs activités professionnelles ?
Des nuages gris s’amoncellent dans le ciel. Gris, menaçants. Et ils déversent leur torrent d’eau provoquant embouteillages, inondations et stress. Les pluies d’été semblent être finalement là. Néanmoins, les réservoirs de l’île ont toujours aussi soif. Le taux de remplissage était en moyenne de 37,7%, ce vendredi 14 février. La pluie de la Saint-Valentin a simplement gat program. Si la CWA et la Water Ressources Unit comptent, en ce moment sur les nappes phréatiques (le ministre de l’Énergie, Patrick Assirvaden en a visité une de Fond-du-Sac, ce vendredi), le gouvernement a dû mettre en place des mesures restrictives pour enrayer la crise de l’eau avant que les réservoirs ne fassent le plein. Le Conseil des ministres l’a décidé, à partir de ce lundi 17 février, l’or bleu ne sera utilisé que pour l’essentiel.
Les amendes pour dissuader les gens d’arroser, de laver leurs voitures (voir hors-texte pour la liste des restrictions), ça peut vous refiler des sueurs froides : jusqu’à Rs 50 000 d’amende et deux ans d’emprisonnement pour le domestic client. Eau, eau, ça fait peur ! Et si votre voiture ne sera pas mari prop pendant quelque temps (ça va !), ces restrictions sont un véritable casse-tête pour les entrepreneurs.es. Comme Asheeah Hoolash Jeehangur, directrice de Dirty to Clean Car Wash. Plus de lavage de véhicules possible = grosse galère ! «Avec ces restrictions, cela va être très dur de travailler, de payer le loyer et les employés», lance-t-elle, dépitée. Surtout que le gouvernement n’a pas annoncé de plan d’aide pour les petites structures comme la sienne : «Il n’a même pas été question d’une prime. C’est compliqué.» Il faudra bien, dit-elle, qu’elle trouve un moyen afin de faire face aux dépenses qui, elles, ne connaissent pas la sécheresse : «J’ai l’intention de faire de l’écolavage.»
Dans les champs de canne, aussi, les restrictions sont drastiques. L’irrigation est suspendue. Salil Roy, président de la Planters Reform Association, compte, pour l’instant, sur les pluies pour faire tenir ses plantations qui se trouvent dans l’est de l’île : «La canne à sucre est tough, fort heureusement. Alors, nous comptons sur la pluie pour tenir le coup.» Néanmoins, le planteur s’insurge contre le manque de planification et de réflexion. Surtout qu’il y a des solutions simples et immédiates : «Il y a la grande rivière non loin de Pont Lardier qui n’est jamais sèche. A côté, les plantations sont à sec. Toute l’eau se déverse dans la mer… mais on ne peut pas arroser la canne, les légumes ? C’est du illogical logic. C’est injuste, c’est écœurant.» Pour lui, il ne faut pas «attendre la sécheresse pour agir» : «Cette situation perdure. Il y a un grand gaspillage d’eau qui va vers la mer et avec les fuites des tuyaux… La CWA devrait travailler pour améliorer son système et mieux canaliser l’eau vers les réservoirs.»
Asheeah Hoolash Jeehangur est bien de cet avis. La situation de l’eau est tellement importante qu’elle doit faire l’objet de planification et de développement intelligent : «Il est temp de dessaler l'eau de mer afin de la fournir aux car wash, aux usines, aux entreprises de dry cleaning. Elle pourrait aussi servir pour l’irrigation pendant les périodes sèches. Afin que moi, ainsi que tous les autres entrepreneurs.es dans mon cas, nous puissions poursuivre nos activités avec plus de sérénité.»
St(eau)p !
Aussi gros qu’un nuage menaçant ! Vous aviez, certainement, vu venir ces mesures restrictives de loin. Le vendredi 14 février, le Conseil des ministres a approuvé la mise en place de Central Water Authority (Dry Season) 2025, qui prend effet le 17 février et concerne l’eau de la CWA ou des cours d’eau.
Vous ne pourrez plus (avec tuyau d’arrosage, arroseur automatique, nettoyeur haute pression) : laver votre voiture ou tout autre véhicule, nettoyer trottoirs et bâtiments, arroser les jardins et les pelouses, remplir les piscines.
Concernant le secteur agricole. Il y a déjà des restrictions de jours et d’heures. Mais le Water Ressourcing Monitoring Committee a pris l’engagement de faire le suivi et d’alléger – ou pas - les restrictions dépendant de la disponibilité de l’eau. L’irrigation des champs de canne est, elle, interdite.
Les sanctions. Rs 50 000 et deux ans d’emprisonnement (au maximum) pour les consommateurs domestiques. Pour les autres : Rs 200 000 et deux ans d’emprisonnement (au maximum).
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