Publicité
Par Yvonne Stephen
11 février 2025 11:46
Accrochez-vous ! La dernière super production locale va vous faire frissonner (ça tombe bien par ces grandes chaleurs !). Votre dernière série thriller-psychologique-manipulation vous semblera un peu fade à côté. Au Parlement, ce mardi 4 février, le Premier ministre Navin Ramgoolam s’est appesanti sur le système d’écoute et de surveillance numérique qu’aurait mis en place le gouvernement du Mouvement socialiste militant (MSM). C’est pour faire suite à une question d’Adrien Duval, membre de l’opposition, concernant les Moustass Leaks que le chef du gouvernement a fait son grand déballage. Le MSM a fini par réagir et demande une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Gros scénar’. Le chef du gouvernement a évoqué à l’Assemblée nationale une surveillance de masse qui aurait été mise en place par le gouvernement MSM en se basant sur les résultats d’enquêtes préliminaires menées par des experts étrangers. Selon les premières indications, il n’y avait pas que les opposants politiques qui auraient été concernés. Mais aussi des ministres et des alliés. Et toute la population à travers l’interception des communications téléphoniques et de l’internet local (les boîtes mails, les réseaux sociaux, les applis de communication comme WhatsApp ou Signal). «Le dispositif mis en place est un outil de surveillance d’État hautement sophistiqué permettant un contrôle généralisé de la population mauricienne», a avancé Navin Ramgoolam.
Big money ! Pour surveiller toute une population, il faut avoir du cash, du flow, du flouze. Il a fallu plus de Rs 5 milliards pour financer ces dispositifs, avance le Premier ministre (en pleine crise économique, a-t-il précisé). Petit raisin sec sur le poudinn may (gâté) ? Une compagnie basée à Dubaï aurait touché Rs 350 millions pour l’entretien du matériel.
Souriez, vous n’êtes plus surveillé.e. C’est fini ! C’est du moins ce que Navin Ramgoolam a assuré au Parlement : «Le système est désormais désactivé. Il n’y aura jamais d’interception de masse ou de surveillance de masse sous ce gouvernement.» Il a affirmé que tout le matériel avait été déconnecté et avait fait l’objet d’un inventaire.
Et toutes ces informations recueillies, elles sont où ? Tchwwiiit! Le Premier ministre a affirmé que les experts et la police locale avaient découvert qu’elles avaient été effacées (quand le résultat des élections a été connu). Néanmoins, il a lancé un «avertissement» : «Ces experts sont en mesure de récupérer toutes les informations qui ont été effacées. Nous identifierons ceux qui détruisent des preuves. Cela constitue une infraction criminelle.»
Au niveau du MSM, on demande de la transparence ! Une commission d’enquête présidée par un ancien juge de la Cour suprême pour démêler le faux du vrai dans cette affaire de Leaks. Et c’est par le biais d’un communiqué, ce samedi 8 février, que le MSM a fait cette demande : «Il est impératif que le peuple mauricien soit informé de la vérité, en toute transparence et sans aucune influence politique.» Cette semaine, les révélations de Navin Ramgoolam ont interpellé des membres de la famille orange. L’un deux a confié : «Si le Premier ministre peut ne pas dire toute la vérité concernant l’affaire des Chagos, comment on peut s’assurer qu’il ne mente pas aujourd’hui ? Nous voulons des preuves de ce qu’il avance : des factures, le rapport de ces experts étrangers, avec leurs noms afin de nous assurer de leur crédibilité !» Au Parlement, le chef du gouvernement a précisé que le rapport sera rendu public.
Publicité
Publicité
Publicité