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Les suspects poursuivis pour l’agression mortelle de son fils acquittés

Elvis Eléonore : «La lutte pour obtenir justice continue»

16 septembre 2025

Le temps passe, mais la douleur reste intacte. Sept ans plus tard, Elvis Eléonore (photo) refuse d’abandonner le combat pour son fils Dilan décédé dans d’atroces circonstances à Madagascar. Le 9 septembre, il a été reçu au ministère des Affaires étrangères, suivant l’appel lancé dans nos colonnes deux jours plus tôt. En l’absence du ministre, actuellement en mission en Inde, plusieurs hauts cadres l’ont écouté et ont pris note de ses doléances. «Zot inn bien ekout mwa. Zot pou gete apre dan ki sans zot pou kapav ed mwa. Nou touzour pena okenn konfirmasion ofisiel ki bann akize-la inn akite dan case lamor mo garson. Mo profite pou lans enn lapel Gavin Glover lorla», lâche, d’une voix tremblante, ce père meurtri mais toujours debout.

Car pour lui, l’histoire est loin d’être close. «La lutte pour obtenir justice continue», martèle Elvis Eleonore. Le 5 août dernier, la Cour criminelle ordinaire d’Antsirabe a acquitté les 11 personnes accusées d’avoir agressé mortellement son fils, faute de preuves et de témoins. «Même le suspect mauricien en fuite dans cette affaire n’a pas été inquiété. Des témoins ont affirmé qu’il ne s’agissait que d’un accident de la circulation», souligne un confrère malgache. Mais pour Elvis Eléonore, rien n’efface ce 25 novembre 2017, jour où son fils Dilan, âgé de 22 ans, a été retrouvé sans vie à Antanety, dans la région d’Antsirabe. Les autorités locales ont d’abord parlé d’accident, avant d’évoquer une «maladie non-transmissible» dans un rapport officiel.

Refusant d’y croire, le père a rapatrié la dépouille à Maurice. Et l’autopsie pratiquée par le Dr Satish Boolell ancien responsable du département médico-légal de la police a révélé l’insoutenable vérité : le jeune homme avait reçu un coup violent à la tête et portait d’autres blessures sur le corps. Ce qui laisse penser qu’il a succombé à une agression mortelle.

Depuis, le combat d’Elvis Eléonore est devenu celui d’un père contre l’oubli. Dilan, parti à Madagascar pour rendre visite à sa mère employée dans une usine textile, y a perdu la vie, laissant derrière lui une famille brisée et une vérité toujours en suspens. Aujourd’hui encore, malgré l’acquittement des suspects, Elvis Eléonore refuse de baisser les bras. «Mo pou kontinie lager ziska mo dernie souf», lâche-t-il, avec une détermination mêlée de chagrin. Car, pour lui, la justice pour Dilan n’est pas une option : c’est une promesse de père.

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