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11 juillet 2025 16:58
Le réchauffement climatique s’abat sur l’Hexagone et ses méfaits sont conséquents : canicules, sécheresses et incendies. Le pays fait définitivement face à une crise environnementale très sévère.
Ils en voient de toutes les couleurs. En effet, cette année encore, les Français ont été confrontés à différents phénomènes climatiques. Le pays a ainsi connu, ces derniers jours, une vague de chaleur exceptionnelle, avec des températures atteignant des records dans plusieurs régions du pays. Selon les données de Météo-France, les températures ont dépassé les 35 °C dans de nombreuses villes, avec des pointes à plus de 40 °C dans certaines zones. Les régions les plus touchées par cette canicule sont le sud de la France, notamment les départements de l’Hérault, du Gard et de l’Aude, où les températures ont atteint des niveaux records. Les villes de Montpellier, Nîmes et Carcassonne ont notamment connu des températures supérieures à 40 °C pendant plusieurs jours consécutifs.
Le constat est sans appel et il devient de plus en plus difficile de se voiler la face : les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir en France. Un printemps plus pluvieux que la normale, un mois de juin parmi les plus chauds jamais enregistrés dans l’Hexagone et une sécheresse qui s’installe un peu partout dans le pays sont les constats de cette triste et dangereuse réalité. Depuis la mi-juin, le pays a fait face à des canicules inédites par leur ampleur et leur intensité. Ainsi, selon les données de Météo-France, le printemps 2025 a été particulièrement chaud cette année : avec une température moyenne supérieure de 1,1 °C par rapport à la normale, classant les conditions météorologiques de cette année au troisième rang des printemps les plus chauds jamais enregistrés, après 2011 et 2020.
Le nouveau rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat confirme aussi le fait que l’Hexagone paie les frais du dérèglement climatique. Et le document le souligne noir sur blanc : «Les effets observés du changement climatique en France ces dernières années sont d’une ampleur inconnue jusqu’alors, dont des records inédits dans presque tous les territoires et de nombreux secteurs. Sur la période 2015-2024, pour le territoire métropolitain, le nombre de jours de vague de chaleur par an a été multiplié par 6 (13 jours au lieu de 2 sur la période 1961-1990), les conditions propices aux feux de végétation concernent une superficie multipliée par 2,5 et la sécheresse des sols touche une superficie augmentée de 50 %. À l’inverse, les vagues de froid sont en régression. En France métropolitaine, le réchauffement observé atteint 2,2 °C en 2015-2024. L’année 2024 aura été l’une des cinq années les plus chaudes et figure parmi les 10 années les plus pluvieuses jamais enregistrées en France métropolitaine, avec un excédent de 15 % de précipitations et un déficit d’ensoleillement de près de 10 %. Elle a été marquée par de nombreux événements extrêmes, en métropole et dans les outre-mers», souligne le Haut Conseil pour le Climat.Les conséquences, entre inconfort et mal-être, ont été nombreuses avec le passage de cet épisode caniculaire, qui a fait la Une des médias français tant les températures ont atteint des records. Pour faire face, les autorités sanitaires ont dû lancer des alertes pour les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées et les enfants, qui sont plus sensibles aux effets de la chaleur.
Insolation
Les hôpitaux ont également signalé une augmentation des cas de déshydratation et de coups de chaleur. En dehors de la température insoutenable pour les habitants de l’Hexagone, la vague de chaleur a aussi impacté l’économie du pays. Par exemple, les agriculteurs ont été touchés, avec des pertes importantes dans les cultures et les élevages. Les incendies de forêt ont également augmenté en raison de la sécheresse et de la chaleur. La chaleur et ses effets, notre compatriote Laura Samoisy, installée en France, peut en témoigner. «La vague de chaleur qui a touché le pays ces derniers temps était hyper accablante. C'était même l'enfer carrément ! Depuis que je suis en France, j'ai été malade à cause de la chaleur une fois lors de vacances à Marseille. Exposition au soleil, mauvaise hydratation... j'avais chopé une sévère insolation avec vomissements, grosse migraine, etc. C'était une forme très sévère et depuis, je prends toutes mes précautions. Chapeau et gourde d'eau, que je mets au réfrigérateur la veille pour qu'elle soit bien fraîche, sont mes alliés. Depuis, je bois même quand je n'ai pas soif, tellement j'ai peur d'être complètement déshydratée. De plus, je prends un brumisateur dans mon sac pour l'appliquer surtout au visage. J'ai aussi sur moi un éventail, car tous les trains et métros ne sont pas climatisés. D'ailleurs, avec les fortes chaleurs, j'avais changé de trajet, même si cela rallongeait mon temps de transport. Je faisais en sorte de me lever tôt pour prendre une ligne climatisée», nous confie Laura Samoisy en revenant sur cette terrible expérience. «Le soir, quand je rentrais, c’était l’enfer. À la maison, avant d’aller travailler, je fermais tous les volets pour ne pas laisser entrer la chaleur.» Les températures caniculaires qui ont frappé l’Hexagone ces derniers jours ont finalement commencé à baisser, apportant un répit bienvenu pour les habitants et les autorités. Plusieurs facteurs météorologiques – un front froid, des précipitations et une couverture nuageuse – ont ainsi réduit l’effet du soleil et des températures élevées. Les experts de la météo parlent ainsi d’un été 2025 sous haute tension, d'autant que plusieurs incendies ont été déclarés dans le sud de la France en quelques jours.
Ce mardi 8 juillet, cette région a vu rouge. Dans l’Aude, par exemple, les flammes ont parcouru 2 000 hectares et ont blessé cinq pompiers. À Marseille également, un incendie qui s’est déclaré le 8 juillet aux Pennes-Mirabeau, près de l’aéroport, a monopolisé l’attention des autorités. Les pompiers ont été mobilisés rapidement pour lutter contre les flammes, avec l’appui de Canadairs et d’hélicoptères bombardiers d’eau, mais les vents violents ont compliqué les efforts des pompiers pour contenir l’incendie. Les flammes ont ravagé plusieurs hectares de végétation.La Mauricienne Laura Samoisy, qui a une affection particulière pour cette région, a suivi cette actualité avec beaucoup d’attention. «Marseille, c'est ma ville préférée en France, car on change vite de décor. On a en même temps la mer, la ville et la montagne. J'adore cette région pour son côté sauvage, en montagne, et les calanques, qui me rappellent Rodrigues. La voir brûler, ça m'a fendu le cœur, d'autant que j'ai prévu d'y passer une semaine en août. J'appréhende de la voir complètement défigurée», nous dit notre compatriote, qui reste vigilante en ces temps où le réchauffement climatique dicte ses lois dans son pays d’adoption.
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