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Brutalités policières alléguées : la sœur de Jonathan Merle, soupçonné du meurtre de son épouse, porte plainte à l’IPCC

17 juillet 2024

Nancy et son époux Jonathan étaient mariés depuis sept ans. 

Après la déposition de Gérard Catapermal à la police, la Criminal Investigation Division (CID) de Flacq s’est saisie du dossier. Les limiers ont convoqué plusieurs personnes pour les besoins de l’enquête, dont l’époux de Nancy. Jonathan Merle s’est ainsi rendu au bureau de la CID de Flacq le 24 mai. Soumis à un interrogatoire serré ce jour-là, il a fini par avouer avoir tué son épouse à la suite d’une énième dispute conjugale sur fond d’infidélité alléguée.  Il a déclaré l’avoir étouffée avec un oreiller jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. Puis, toujours selon ses dires, il aurait dit à tout le monde qu’elle avait fait un malaise dû à ses problèmes de santé.

 

Le suspect fait l’objet d’une accusation provisoire de murder devant le tribunal de Flacq. Il est toujours en détention car la police objecte à sa remise en liberté sous caution. L’entourage du jeune homme exprime toutefois des réserves sur toute l’affaire. La sœur de Jonathan Merle a été la première à venir de l’avant. Cette habitante de Baie-du-Tombeau a porté plainte à l’IPCC, le 27 juin, pour faire part de ses soupçons de brutalités policières. «Zot inn dir mwa zot pou fer lanket. Zot inn ousi dir mwa ki zot pou call mwa apre», nous a déclaré la jeune femme.

 

Narwin Ramdass, l’avocat de son frère, confirme l’information : «Lapolis ti amenn mo klian kot so mama Baie-du-Tombeau landime so arestasion. Madam-la ek so tifi inn remarke ki lame Jonathan ti anfle. So t-shirt ousi ti sal kot zepol gos. Paret kouma dir inn roul li anba pou bat li.» L’homme de loi vient d’adresser une lettre au commissaire de police à cet effet : «J’ai demandé au commissaire de confier l’enquête à une autre équipe.»

 

Me Ramdass a également noté plusieurs faits troublants dans cette affaire. «J’avais présenté une motion en cour pour demander la liberté conditionnelle de mon client. Un collègue m’avait représenté en cour. Celui-ci ainsi que la mère de mon client ont reçu de graves menaces des proches de Nancy Catapermal au nez et à la barbe de la police. La mère de mon client a pris la fuite car elle craignait pour sa sécurité. Mon collègue s’est rendu au poste de police de Flacq pour porter plainte mais on lui a simplement fait signer un precautionary measure», relate Me Ramdass. 

 

Il met également en cause la façon dont la CID a obtenu des aveux de son client. «Mo klian inn al CID Flacq volonterman. So loto ankor dan lakour stasion ziska ler. Li ti panse enn sinp lanket sa. Linn ale san avoka. Samem so pli gran erer. Lapolis dir linn fer konfesion mem zour. Ena plizier zafer lous selman. Bann anketer pann less mwa gagn enn private conference ek li ditou. Monn touzour koz ek li dan prezans lapolis. Li paret per. So body language demontre ki li efraye ek tromatize. Li zis bouz latet pou reponn kestion. Monn fini fer lapolis konpran ki mo klian pa pou donn lanket ankor. CID pe rod fer li aksepte lanket kinn done san avoka», s’insurge Me Ramdass.

 

L’homme de loi précise que son client et lui attendent la réponse du commissaire de police pour décider de la marche à suivre. Il nous revient qu’une première tête est déjà tombée dans cette affaire. Il s’agit d’un policier affecté au poste de police de Flacq qui aurait roué Jonathan Merle de coups avec un objet en bois après son arrestation. «Pa CID kinn bat li. Trouv enn polisie an iniform lor zimaz kamera. Misie-la konn Nancy depi li zanfan», nous confie une source. Selon notre source toujours, le policier en question a été transféré à la Special Support Unit. La CID, quant à elle, maintient avoir obtenu les aveux du suspect sans avoir utilisé la force. «Il l’a fait on records», nous dit-on. Qui dit vrai ? L’avenir nous le dira sans doute. 

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