Deokee Doomun, 79 ans, décède après avoir été renversé par un camion - Ses enfants : «Il a travaillé dur pour que nous réussissions nos vies»

Il était très actif et débordait d’énergie. À l’aube de son 80e anniversaire, qu’il aurait célébré le 29 mai, Deokee Doomun, plus connu sous le nom de Vyas, avait une santé de fer. Spirituel et pieux, il s’était même rendu en Inde en février dernier pour un pèlerinage. C’est suite à un triste coup du sort qu’il a perdu la vie ce mercredi 22 mai, soit un peu plus d’un mois après le décès de son fils Amal. Il traversait la route sur un passage clouté lorsqu’un camion l’a renversé mortellement ; un drame qui plonge sa famille dans une profonde tristesse. Une enquête a été initiée pour faire la lumière sur les circonstances de ce tragique accident.

Ce matin-là, se souvient Shamana, la fille de la victime, «nous nous sommes longuement parlés dans la matinée jusqu’aux alentours de 10 heures. Il a ensuite reçu la visite de sa cousine, qui lui apportait son repas au quotidien». Nul ne sait à quel moment il a quitté son domicile, ni où il se rendait. «J’ai appris la mauvaise nouvelle vers 11h15. J’étais sous le choc», relate notre interlocutrice. D’après l’enquête policière, Deokee Doomun traversait la route de La Marie, à Glen Park, Vacoas, en face de la boutique Pick and Pay, lorsqu’il a été fauché par un camion. Grièvement blessé, c’est dans l’ambulance, lors de son transfert vers l’hôpital Victoria, qu’il a poussé son dernier soupir. L’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, médecin légiste de la police, a attribué son décès au choc de ses multiples blessures.

Veuf depuis plusieurs années, Deokee Doomun était le père de trois enfants – deux fils et une fille –, dont l’un a succombé à un infarctus le 4 avril dernier. «Nous ne nous étions pas encore remis de la perte de notre frère, voilà que nous perdons un autre être cher brusquement. Ce qui nous attriste davantage, c’est que notre père était en pleine forme. Il suivait des régimes stricts et faisait du yoga tous les jours. C’est douloureux de le perdre dans de telles circonstances mais nous devons l’accepter», lâchent ses enfants Sharma et Shamanta. Le coeur rempli d’émotions, ils se réconfortent tout de même à l’idée de tout ce que leur père afait pour eux. «Nous ne manquons de rien aujourd’hui et avons une riche carrière parce qu’il a fait beaucoup de sacrifices pour nous. Nous sommes issus d’un milieu modeste, mais notre père a travaillé dur pour que nous réussissions nos vies. Pour cela, nous lui en serons éternellement reconnaissants.» 

Plus jeune, Deokee Doomun était un tailleur professionnel. Après plusieurs années, son épouse et lui ont décidé d’ouvrir un commerce, en parallèle, pour joindre les deux bouts. Très connu dans la région de Vacoas du temps où il était encore en activité, le magasin Doomun faisait dans la vente de prêt-à-porter avant de devenir un general retailer. Après qu’il a pris sa retraite, les journées du septuagénaire n’étaient pas moins remplies. «Il était très actif, surtout sur le plan social. Cela lui avait valu le surnom de Pandit Ji. Il était populaire dans le quartier. Il sortait tous les jours faire une petite marche, l’occasion pour lui de discuter avec les voisins», confie Shamanta en souriant. Ce que ses enfants retiennent particulièrement de lui, «c’est qu’il était l’exemple même du mauriciannisme. Il croyait dans le vivre-ensemble ; cela a été le pilier même de notre éducation, mais aussi de ses activités sociales».

Suite à cet accident, le conducteur du camion – un ressortissant indien de 31 ans exerçant comme chauffeur –  a été appréhendé. Il a été soumis à un alcootest, qui s’est avéré négatif. Il a déclaré que la victime s'est écroulée  devant son véhicule et qu’il a tout fait pour l’éviter, en vain. Détenant un permis de travail valide jusqu’au 30 novembre prochain, il fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. L’enquête suit son cours. Par ailleurs, bien que bouleversés d’avoir perdu leur pilier, Sharma et Shamana se disent recoconnaissants de tout le support que leur a apporté la police, les médecins, leurs voisins et le service Om Shanti dans ces moments difficiles. Les funérailles de la victime ont eu lieu ce jeudi 23 mai.

Trois autres personnes succombent  sur nos routes

Encore une semaine où les accidents mortels se sont succédé. Après Deokee Doomun, trois autres personnes ont perdu la vie sur nos routes. La dernière victime en date est Yavesh Kumar Seethul, un habitant de Brisée-Verdière âgé de 21 ans, bien que son accident remonte à presque deux mois. Le 31 mars, il se dirigeait vers Bon Accueil au volant d'une voiture lorsqu’il a perdu le contrôle de celle-ci et fait une sortie de route. Il a été extirpé du véhicule avec l’aide des pompiers et a été conduit à  l’hôpital Dr Bruno Cheong le SAMU avant d’être transféré à celui de Jeetoo. Admis dans un état grave à la Neuro ICU, il a fini par rendre l’âme ce vendredi 24 mai. Une autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer (PPMO), a attribué son décès à une septicémie.

Le jeudi 23 mai, une habitante de Médine, Camp-de-Masque, âgée de 52 ans, a aussi succombé suite à un accident. Ce lundi 20 mai, elle était sur le siège passager dans la voiture que conduisait son époux lorsque le véhicule a fait une sortie de route dans les parages de Providence. Elle a dû être extirpée du véhicule par les pompiers avant d’être transférée à l’hôpital Dr Bruno Cheong, où elle a été admise. Elle a passé trois jours au département des soins intensifs avant de rendre l’âme. Ce mercredi 22 mai, dans la soirée, Lutchmun Shibchurn, un habitant de Bois-Chéri âgé de 55 ans, a été conduit à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, après avoir été retrouvé avec de graves blessures sur la route principale de sa localité. Il a rendu l’âme quelque temps plus tard. L’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin a attribué son décès au choc de ses multiples blessures. Il a, notamment, eu les côtes cassées. Les enquêteurs estiment qu’il les a subies après avoir été victime d’un accident de la route. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de son accident.