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Par Elodie Dalloo
29 août 2018 16:15
Elle s’était habituée à une certaine routine… Vers 14 heures, tous les jours, Sharda Beekharry recevait un appel de son père, Deonarain Koonjul, 84 ans. Mais il y a quelques jours, les échanges téléphoniques entre père et fille se sont arrêtés net…
Dans la soirée du 19 au 20 août, Deonarain Koonjul a été étranglé à mort lors d’un cambriolage qui a mal tourné à son domicile, à Résidence Kennedy. Un suspect, Jean Alvino Agathe, un habitant de Palma âgé de 29 ans, a été appréhendé le même jour par les hommes du SP Daniel Monvoisin, responsable de la Western Division, et le personnel de la brigade criminelle de Quatre-Bornes. Il a été soumis à un feu roulant de questions et est passé aux aveux.
Lors de la reconstitution des faits le vendredi 24 août (voir hors-texte), Jean Alvino Agathe, déjà fiché à la police pour vol, a expliqué que, plus tôt le dimanche 19 août, il se trouvait chez Deonarain Koonjul, où il avait effectué des travaux quelques semaines plus tôt, pour réparer un fer à repasser. Mais aux petites heures du matin, il a fait irruption dans la maison pour y commettre un vol.
Alerté par le bruit, Deonarain Koonjul se serait enquis de la situation avant de tomber nez à nez avec le suspect qui dit l’avoir étranglé parce qu’il l’aurait démasqué. L’autopsie a conclu que Deonarain Koonjul a succombé à une strangulation. Quant à son épouse, Savitree Koonjul, 81 ans, elle a été ligotée et bâillonnée par le cambrioleur qui a emporté ses bijoux. À l’heure où nous mettions sous presse, elle était toujours admise à l’hôpital Victoria, Candos.
C’est aux alentours de 1h20, le lundi 20 août, que l’alerte a été donnée. «Ma mère, qui ne peut pas marcher correctement, m’a raconté qu’elle s’est rendue chez les voisins pour leur demander d’alerter la police et le SAMU», raconte Sharda Beekharry, l’unique enfant du couple. «Des voisins m’ont simplement raconté que mon père s’était évanoui. Ce n’est que lorsque je suis arrivée sur place que j’ai compris que quelque chose de grave s’était produit.»
Depuis cette tragédie, Sharda Beekharry et son époux Dev, Senior Advisor du ministre mentor, sont partagés entre la colère et la tristesse. «Ce qui lui est arrivé est injuste. Il a toujours eu bon cœur et a voulu aider cet homme (le suspect) en lui offrant du travail. Ma douleur est insurmontable», confie Sharda Beekharry. «Des crimes de ce genre doivent être sévèrement punis.»
Son chagrin et sa colère sont d’autant plus grands que la famille préparait un événement important : le mariage de l’unique petit-fils de la victime, Mishra, hier, samedi 25 août. «Nous avons dû renvoyer la cérémonie. J’avais acheté un costume à mon père et il comptait le porter pour l’événement. Il a finalement dû le porter à son propre enterrement», se désole Sharda Beekharry.
Les funérailles de la victime ont eu lieu le mardi 21 août. De son côté, le suspect a été maintenu en détention après avoir comparu en cour de district de Rose-Hill sous une charge provisoire de meurtre. Un deuxième suspect – un dénommé Jianand Sewkorun, un habitant de Palma âgé de 29 ans, a été arrêté le 21 août. Il a aussi été placé en détention, soupçonné d’être le complice de Jean Alvino Agathe.
Il est revenu sur les lieux du crime le 24 août vers 9 heures. Jean Alvino Agathe, le présumé meurtrier de Deonarain Koonjul, a participé à une reconstitution des faits accompagné de son homme de loi, Me Vikash Teeluckdharry. L’exercice s’est déroulé en présence des limiers de la SSU, des officiers de la SOCO, des enquêteurs de la brigade criminelle de Quatre-Bornes et était supervisé par le SP Daniel Monvoisin.
Le suspect a expliqué s’être introduit au domicile du couple Koonjul en passant par une porte qui n’était pas verrouillée, avant d’être surpris par l’octogénaire. Il l’a alors étranglé. En tentant de prendre la fuite, il a été surpris par Savitree Koonjul qu’il a maîtrisée avant de faire main basse sur ses bijoux et de s’enfuir. Une partie du butin a été saisie à son domicile.
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