Le Senior Enquiry Officer Mumtaz Ali Chamroo, de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), a confirmé que cette instance avait bel et bien reçu la plainte de l’épouse de la victime le 19 janvier 2023 où elle disait que le trentenaire avait rendu l’âme après avoir été victime de brutalités policières. S’il soutient que l’enquête n’avait révélé aucun signe de brutalités policières, le Senior Enquiry Officer concède que personne n’a été interrogé under warning. Il a aussi reconnu avoir reçu des instructions pour que cette enquête soit mise en attente. Questionné par un représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), il a déclaré avoir reçu le rapport médical de la victime seulement le 4 novembre 2024, soit près de deux ans après son décès. Ce même représentant en a aussi profité pour informer la magistrate siégeant au tribunal de Pamplemousses du fait qu’aucun document relatif à cette enquête n’ait été remis au bureau du DPP jusqu’ici, bien qu’il ait effectué une demande le 30 octobre dernier.
Comme prévu, Monica Juliette, l’épouse de la victime, a aussi été entendue. Elle a expliqué que dans la matinée du jour de son décès, soit le 5 janvier 2023, ses proches l’avaient informée que Jacquelin Juliette avait été brutalisé par les forces de l’ordre. Lorsqu’elle l’avait rejoint à la maison, le trentenaire le lui aurait confirmé et se serait plaint d’atroces douleurs, mais refusait de se rendre à l’hôpital. Elle a expliqué qu’il s’est effondré quelques minutes après s’être rendu chez un ami dans la soirée. Conduit à l’hôpital, Jacquelin Juliette y a rendu l’âme.
La prochaine audience est prévue pour le 28 novembre prochain. Rappelons que cette enquête judiciaire fait suite à une décision du DPP suivant les Moustass Leaks. Des bandes sonores avec des voix attribuées au commissaire de police et au chef du département médicolégal de la police laissent supposer qu’il y aurait eu un complot pour maquiller un homicide en mort naturelle. Après qu’il a réalisé que l’enquête policière n’avait pas progressé jusqu’ici, le DPP a jugé qu’une enquête judiciaire était primordiale pour faire la lumière sur cette affaire.