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Le flou demeure autour de la mort de son fils : Marc Paumero, la souffrance d’un père «révolté»

23 juillet 2019

Ce Franco-Mauricien se plonge dans l’écriture d’un livre sur le drame vécu par sa famille.

Son sentiment d’inutilité et d’impuissance justifie sa révolte. Lui, c’est Marc Paumero, le père de Joachim, dont le corps a été découvert au pied d’une falaise, à Bassin-Vert, Bambous, le 29 juillet 2016. Le jeune Franco-Mauricien, informaticien dans l’armée de l’air française et alors en vacances à Maurice, le pays de sa maman, s’était rendu à une boîte de nuit de Cascavelle avec des proches dans la soirée du 15 au 16 juillet 2016. Mais à un moment il est sorti de la boîte et a disparu comme par enchantement. Avant d’être retrouvé mort, presque deux semaines plus tard. L’autopsie a révélé plusieurs fractures, au crâne, à la mâchoire et à la colonne vertébrale.

 

Depuis, son père est convaincu qu’il a été assassiné. Même si l’enquête policière n’a rien démontré dans ce sens, Marc Paumero, 64 ans, persiste et signe trois ans après le drame. «16 juillet ! Trois ans ! Trois ans de pleurs, trois ans de tristesse. Son absence pèse lourd dans nos cœurs. Je voudrais croire que mon fils repose en paix. Mais tel n’est pas le cas», lâche-t-il, entre révolte et tristesse. À un moment, il avait même proposé une prime dans l’espoir que quelqu’un vienne de l’avant pour aider les enquêteurs et la famille à découvrir la vérité sur ce drame mais cela n’a rien donné.

 

«Mon fils est parti trop tôt. Il nous manque. C’est très dur de supporter son absence. C’est surtout très dur de supporter ce silence autour des circonstances de sa disparition. On lui a enlevé la vie cruellement. C’est trop dur de savoir que l’enquête policière n’a rien donné. Il y a eu de grandes erreurs depuis le début qui font qu’aujourd’hui, c’est toute une famille qui souffre. Je me suis montré patient. Mais il y a des limites. La colère pèse. Elle est bien là. Notre situation est devenue insupportable. Je compte bien dénoncer tout cela», s’insurge Marc.

 

Ce Franco-Mauricien vivant à Albion explique que plusieurs personnes ont été interrogées pour les besoins de l’enquête policière. Les enquêteurs ont aussi visionné des images d’une caméra de surveillance de l’endroit où se trouvait le jeune militaire avant sa disparition mais n’ont rien trouvé. Les différents examens scientifiques n’ont rien donné non plus car la dépouille de Joachim était dans un état de décomposition trop avancée. «L’enquête policière a trop piétiné. La police a ignoré trop d’éléments importants», précise Marc.

 

Des questions troublantes restent sans réponse, dit-il : «Il faut m’expliquer pourquoi il n’y avait pas de boue sous ses chaussures alors qu’il avait plu ce soir-là. J’aimerais aussi savoir comment il a pu emprunter, seul, le sentier qui mène vers la falaise. J’aimerais savoir où sont passés ses effets personnels. Il avait une smart watch sur lui de même qu’un briquet Zippo, un bracelet, ses cartes de crédit et la somme de 300 euros. Qu’on m’explique également comment son portable a pu rester intact après sa chute alléguée alors que, lui, portait de nombreuses fractures ? Je persiste à dire que mon fils a été assassiné.»

 

Vol allégué

 

Selon Marc toujours, la principale piste n’a pas été approfondie comme il se devait : soit un cas de vol allégué à proximité de Bassin-Vert, à Bambous, impliquant quatre personnes. «Ceux qui ont commis ce forfait savent quelque chose sur la mystérieuse disparition de mon fils. Selon mes informations, un ancien policier devenu responsable du service de gardiennage aurait pris deux des malfrats en photo. Je lui ai déjà parlé mais il n’a jamais pu m’expliquer comment il a eu cette photo. La police aurait étudié cette piste mais celle-ci n’aurait rien donné. Autre fait troublant : un des quatre présumés voleurs a mis fin à sa vie quelques mois plus tard», souligne Marc.

 

Joachim était un bon vivant et croquait la vie à pleines dents, précise son père. Le soir de sa disparition, il avait bu quelques verres avec des amis chez lui à Albion avant de sortir en boîte, à Cascavelle, avec eux et sa sœur. À un moment, il aurait eu des ennuis avec des videurs et serait sorti. Ceux qui étaient avec lui pensaient qu’il était allé se reposer dans la voiture mais à leur sortie ils ne l’ont pas trouvé. Selon son père, il n’avait pas beaucoup bu et n’était pas saoul au moment de sa disparition. Et il «n’avait aucune raison de se suicider» car il avait beaucoup de projets dont son aménagement à Bordeaux.

 

Chaque jour qui passe ne fait qu’empirer le chagrin de Marc et de sa famille. Ce père meurtri soulage son âme en peine en écrivant des poèmes. Il se plonge également dans l’écriture d’un livre sur le drame vécu par sa famille. En attendant que les choses bougent enfin et que la vérité éclate. «Nous avons appris que la police a déjà bouclé l’enquête. Le dossier se trouve au bureau du directeur des poursuites publiques qui doit décider de la marche à suivre.»

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