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Une histoire de passe se termine en meurtre | Clifford Marie : «Mon fils Vizenio ne fréquentait pas des prostituées»

23 juillet 2019

Clifford et sa compagne Ginette sont convaincus que Vizenio a été tué pour son argent.

Douleur. Choc. Incompréhension. Ces mots décrivent bien l’état d’esprit actuel de Clifford Marie depuis que son fils Vizenio, un aide-maçon de 22 ans, a connu une fin atroce. Il a été tué de sept coups de couteau dans la nuit du 13 au 14 juillet. Une histoire de passe avec une prostituée serait à l’origine du drame. La dépouille du jeune homme a été retrouvée vers 2h10, le dimanche 14 juillet, dans la cour de la maternelle de la municipalité de Quatre-Bornes. Il portait une lacération à l’estomac. Il avait également une grave blessure à l’épaule droite. Le rapport d’autopsie indique que Vizenio a succombé à un stab wound to the chest.

 

La police a procédé à l’arrestation d’un premier suspect peu après. Ce dernier avait le téléphone de la victime sur lui. Il s’agit de Richard Hector Marcel, un des vigiles en poste à la municipalité de Quatre-Bornes, le soir du drame. Cet habitant de Trèfles, provisoirement accusé d’assassinat, est en détention. La police a également arrêté le présumé meurtrier, Kovilen François, et sa compagne Juanita Murday, une prostituée. Ils font aussi l’objet d’une accusation provisoire d’assassinat. Kovilen François a avoué être l’auteur du meurtre – d’ailleurs l’arme du crime a été retrouvée chez lui –, et a déclaré que plus tôt ce soir-là, Vizenio aurait bousculé sa compagne, dont il aurait sollicité les services, en raison d’un désaccord sur le tarif proposé. Il serait ensuite allé voir une autre prostituée. Mais lorsque Kovilen François aurait appris tout cela, il aurait commis le pire alors que Vizenio était, selon lui, avec l’autre femme.

 

Une histoire à laquelle Clifford a du mal à croire. «Mon fils Vizenio ne fréquentait pas des prostituées», s’insurge cet habitant de Palma. Vizenio, plus connu comme Tikenzo, qui habite, quant à lui, à la rue Western Boundary, à Quatre-Bornes. Son père est convaincu qu’il a été tué pour son argent et non pour une histoire de moeurs : «Mo sir akoz so larzan ki zot finn desann li. Ti ena kas ek li sa swar-la. Li ti gagn lapey so vandredi. Ziska ler nou pa finn gagn so sakos. Mo bien sagrin pou mo garson. Linn gagn enn vilin lamor me ziska ler nou pa kone kinn ariv li vremem. So figir ek so linz ti ranpli ar disan. Pa ti ena mark bate lor so figir selma.»

 

Clifford est la dernière personne de sa famille à avoir vu Vizenio vivant. C’était le vendredi 12 juillet, vers 6h15. À ce moment-là, père et fils quittaient la maison pour aller travailler. Vizenio qui habitait seul depuis deux mois avait dormi chez ses parents la veille. Il y passait chaque jour pour «manze bwar» avant de rentrer chez lui. Ce jour-là, il se rendait à Bambous alors que son père, lui, allait à Chebel. Il n’est toutefois pas venu dîner chez ses parents dans la soirée, ni celle du lendemain. «Nous avons pensé qu’il était allé en discothèque. J’ai commencé à vraiment angoisser dimanche matin car nous étions toujours sans nouvelle de lui. Je lui avais envoyé un sms mais il n’avait pas répondu. J’ai reçu un appel de la police vers 10h30», se souvient Clifford.

 

Un policier lui a demandé de venir au poste de Quatre-Bornes «pou enn problem». Sur place, il apprend la terrible nouvelle mais les policiers ne lui disent pas comment son fils est mort. Il lui a fallu attendre la fin de l’autopsie pour savoir que son fils a été poignardé. Un choc terrible.

 

Vizenio est le cadet d’une famille de quatre enfants. Il était célibataire. «Inn gagn de trwa zour mo ti pe pran nisa ar li ek dir li al rod enn 35. Li res tousel me toulezour li vinn bat nou bis pou manze ek bwar», confie Clifford. Son fils, dit-il, a toujours été un homme calme et tranquille. Il aimait s’amuser avec ses amis et sortait souvent le week-end pour aller en boîte de nuit. Il aimait également les dessins animés, son passe-temps préféré. «Pa so labitid sa frekant prostitue», insiste Clifford. Ni lui, ni ses autres proches ne croient à cette histoire de passe et de prostituées qui a mal fini.
 

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