Dame nature n’est pas clémente en ce jeudi 23 mai. Pour cause, un avertissement de vents forts est en vigueur à Maurice et il y a des averses passagères. Tout cela ne décourage cependant pas des randonneurs présents à l’entrée du parc national des Gorges de la Rivière-Noire, à Pétrin, au départ du Bird Watching Tour proposé par la Mauritius Wildlife Foundation (MWF). Sion Henshaw, Fauna Manager au sein de cet organisme, dirige la troupe sur les sentiers boueux de ce vaste espace naturel. Il joue au guide du jour dans le cadre d’une Wildlife Conservation Awareness Session organisée par la MWF Education Team à l’intention des journalistes.
Cette randonnée est proposée aux amoureux de la nature qui veulent admirer des oiseaux ainsi que des plantes rares qui se trouvent sur place. À ce jour, il ne reste que 1,3% de forêt ancienne à Maurice. Le parc sert ainsi de refuge à des oiseaux endémiques et menacés, notamment l’Echo Parakeet, la Crécerelle et le Pink Pigeon. On y trouve également des Merles de Maurice et des Paille-en-queue avec leur élégante silhouette blanche parcourant le ciel dans un ballet enivrant avant d’aller se nicher dans les falaises à l’abri des regards pour nourrir leurs petits. Le Bird Watching Tour permet également aux randonneurs de découvrir des cascades et des vues spectaculaires dans la forêt vierge.
Il y a encore des Echo Parakeets, des Crécerelles et des Pink Pigeons dans le parc national des Gorges de la Rivière-Noire grâce au gros travail de conservation effectué par les différentes équipes de la MWF. Tout a commencé par l’élevage en captivité des espèces menacées il y a 40 ans. À l’époque, certains oiseaux rares se trouvant uniquement sur l’île risquaient l’extinction. «L’élevage en captivité a été une action de conservation importante qui a facilité la restauration de certaines espèces d’oiseaux endémiques de Maurice», précise Sion Henshaw. Aujourd’hui, la MWF continue cette belle initiative à travers le Gerald Durrell Endangered Wildlife Sanctuary, à Rivière-Noire.
Réintroduction dans la nature
Le Fauna Manager souligne que l’élevage en captivité consiste à amener des individus de la nature à un environnement captif. Cette population captive devient soit un plan d’assurance en cas de déclin radical de la population sauvage, soit une source d’individus pour la réintroduction dans la nature. L’avantage des oiseaux élevés en captivité est que les conditions peuvent être contrôlées, telles que la nourriture ou encore les prédateurs comme les singes et les rats. Il y a aussi, hélas, les maladies, le braconnage et la pollution causée par certains randonneurs. «L’élevage en captivité permet généralement une plus grande production de progénitures à celle réalisable dans la nature», souligne Sion Henshaw.
Le Gerald Durrell Endangered Wildlife Sanctuary a été créé dans les années 1970 par le Forestry Service et est co-dirigé par le National Parks and Conservation Service et la MWF. Aujourd’hui, la MWF travaille toujours en partenariat avec eux. Des bonnes chaussures de marche sont recommandées pour effectuer le Bird Watching Tour qui débute au Pink Pigeon Aviary se trouvant à Pétrin. Il est également conseillé aux randonneurs de se munir d’un chapeau, d’un imperméable, de jumelles, d’un insectifuge ainsi que d’une bonne quantité d’eau pour bien hydrater le corps pendant la marche (aller-retour) qui dure entre quatre et cinq heures. Voilà de quoi ravir les amoureux de l’or vert.