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Par Sabine Azémia
15 mars 2016 18:34
Elle est souvent mal diagnostiquée, mal connue et difficilement traitable. Alors que c’est une maladie qui toucherait 5 % de la population mauricienne. À l'occasion de la Journée contre l’endométriose, commémorée le 13 mars dernier, nous avons rencontré le Dr Anand Mokoonlall, gynécologue, afin de mieux connaître ce mal qui fait souffrir de nombreuses femmes.
C’est l’une des causes possibles de l’infertilité féminine. Encore peu connue à Maurice, l’endométriose est une maladie qui se caractérise par la formation des cellules endométrites en dehors de l’utérus. Selon Dr Anand Mokoonlall, gynécologue, «l’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. À la fin du cycle menstruel, s’il n’y a pas eu fécondation, une partie de l’endomètre (qui se renouvelle chaque mois) est évacuée avec les menstruations. Toutefois, si elle se met à se former en dehors, cela cause une endométriose majeure». Les tissues d’endomètre se forment souvent sur les ovaires, les ligaments soutenant l’utérus et la surface extérieure de l’utérus.
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Selon le Dr Anand Mokoonlall, le plus tôt la maladie est diagnostiquée, le mieux elle est traitée.
Mais qu’est-ce qui fait que l’endomètre se forme en dehors de l’utérus et entraîne cette maladie ? Selon notre interlocuteur, «personne ne peut l’expliquer». Quoi qu’il en soit, l’endométriose est à prendre au sérieux car elle peut être à l'origine d'infertilité ou de douleurs pelviennes. «Certaines femmes souffrent en silence, pensant que c’est normal et ne consultent pas un médecin. Or, le plus tôt le mal est sont diagnostiqué, le mieux c’est. Dans un premier cas, le médecin trouvera un traitement pour atténuer les douleurs et cela augmentera leurs chances de procréer», explique le Dr Mokoonlall.
C’est pour cela qu’il est important à la base de reconnaître les signes de cette maladie. Les symptômes varient beaucoup en intensité d’une femme à l’autre : «Les douleurs avant les mensurations s’accentuent et peuvent s’intensifier davantage durant les règles. Si toutefois les parois de la vessie sont affectées par l’endométriose, l’on trouve du sang dans l’urine. Et lorsque les parois des intestins sont perturbées par la maladie, l’on trouve du sang dans la selle», explique le médecin. Autres symptômes à prendre en considération : la fatigue et l’irritabilité en raison des fortes douleurs.
Peut-on prévenir cette maladie ? «Non, soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas», souligne le Dr Anand Mokoonlall. On ne peut que traiter l’endométriose après l’avoir diagnostiquée. «Afin de soulager la douleur, les traitements hormonaux peuvent aider et agissent en bloquant la production d’hormones par les ovaires, ce qui réduit les saignements. Mais il est important de consulter un médecin au plus vite lorsque des symptômes d’endométriose se manifestent, car plus la maladie est diagnostiquée tôt, mieux elle est traitée», confie notre interlocuteur.
Malgré les traitements administrés, la vie d’une personne souffrant d’endométriose n’en devient pas pour autant tout rose. D’autres complications peuvent surgir et affecter le quotidien de la patiente, ne lui permettant pas de travailler convenablement. Si, pour l’heure, il n’existe aucun remède pour vaincre complètement cette maladie, un suivi médical est recommandé pour éviter d’éventuelles complications.
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