Malvoyants et aveugles : Des smartcanes pour plus d’indépendance

Dur dur de se mettre dans la peau d’un malvoyant ou d’un aveugle. Pourtant, ceux qui souffrent de cécité essaient de mener une vie aussi normale que possible. Bien sûr, pour les aider dans leur vie quotidienne, il leur faut certains outils et autres facilités. La cinquantaine d’aveugles et de malvoyants membres de la Global Foundation ne diront pas le contraire. Ils ont d’ailleurs reçu avec bonheur leur smartcane lundi, une initiative en collaboration avec la firme KPMG Maurice. Ce dispositif innovants, porté par les personnes visuellement handicapées, utilise des capteurs à ultrasons pour détecter les obstacles à trois mètres. La gamme des obstacles détectés est transmise à l’utilisateur à l’aide de signaux vibratoires aux caractéristiques différenciées.

Lors de l’événement de lundi, les visages rayonnent de plaisir. Les aveugles et malvoyants présents se sont déplacés des quatre coins de l’île, accompagnés de leurs proches pour recevoir cette smartcane. Un outil qui va révolutionner leur vie. Car comme l’a rappelé le président de l’association, Armoogum Parsuramen, «la smartcane est une évolution de la canne normale, car elle est équipée d’un capteur à ultrasons. Beaucoup de recherches ont été faites avant la commercialisation de ce produit. La smartcane permettra à ses utilisateurs de détecter des objets de la tête au pied. Le maximum sera fait pour permettre aux aveugles d’être plus autonomes, ils pourront se déplacer dans leur entourage et il y aura beaucoup de changements dans leur vie. Des formations leur seront offertes afin qu’ils puissent bien utiliser cet outil».

Parmi les bénéficiaires, Yajna Bheemah, une habitante de  Goodlands, âgée de 17 ans. La jeune fille, qui fréquente l’école des aveugles de Goodlands, est tout heureuse d’avoir cette smartcane qui lui permettra de se déplacer sans avoir à déranger ses proches. «Je veux pouvoir être indépendante. J’aurai bientôt 18 ans et la smartcane me permettra d’être plus autonome. Mes proches se démènent au quotidien pour pouvoir m’aider et je pense que cet appareil va m’offrir l’occasion de m’adonner à mes activités personnelles sans les déranger. Au cours des récentes formations qu’on a eues avec l’association, j’ai appris que les smartcanes sont plus pratiques que les cannes blanches, car elles détectent des objets de trois à dix mètres.»

Pour Surya Dev Boojhawon, 54 ans, qui passe ses journées à faire du social dans la région de Lallmatie, cette initiative est plus que bienvenue. «Depuis 2008, je marche avec une canne blanche afin de détecter les objets sur la route. Je dois reconnaître qu’il me faut toujours de l’aide et la présence de mes enfants Divya et Alok pour m’accompagner à certains endroits, car tout seule, c’est impossible. La smartcane me permettra d’aller au supermarché, au bazar, dans le quartier et de m’adonner à mes petites activités sans aucun danger. La smartcane est conçue pour détecter des objets, des véhicules au loin, c’est comme une seconde vue pour les malvoyants et les aveugles», soutient ce père de famille. Il tient à remercier le président de l’association pour son dévouement envers les bénéficiaires : «Il faut reconnaître que c’est grâce à Armoogum Parsuramen qu’on arrive à avancer au quotidien.»

Un peu plus loin, nous rencontrons une petite fille, le sourire aux lèvres et tout excitée de recevoir son nouvel appareil. C’est Khushi Bhoodoo, 10 ans, qui s’exclame : «La smartcane me viendra en aide quand j’irai à l’école Loïs Lagesse, surtout quand je descendrais du van.» Sa mère Vishwanee est elle aussi ravie. «Je pense que la smartcane permettra à ma fille d’être plus indépendante ; elle pourra se déplacer seule», confie cette habitante de St-Hubert.

Comme Yajna, Surya Dev et Khushi, les malvoyants et les aveugles sont souvent accompagnés de leurs proches pour pouvoir avancer dans la vie. Mais ils ne baissent jamais les bras et essaient tant bien que mal de s’en sortir au quotidien. Ces smartcanes leur permettront certainement d’évoluer dans leur vie de manière plus autonome et d’avoir accès plus facilement au monde professionnel, entre autres.