Le football pour tous, sans barrières, sans compromis. Rassembler les jeunes autour d’un sport pour les aider à s’éloigner des fléaux tout en se focalisant sur quelque chose de positif, tel est l’objectif de Nou lipie ki nou soulie.
Éloigner les enfants et les jeunes des dangers qui guettent, les protéger des fléaux qui ruinent notre société en les aidant à se focaliser sur quelque chose de positif qui leur permettra de grandir et de s’épanouir. C’est là toute la mission de l’association Nou lipie ki nou soulie qui, pour réussir son pari, mise sur le sport et plus précisément sur le football. Une discipline qui, pour les membres de cette plateforme sociale, a le pouvoir de rassembler les gens de tous bords afin qu’ensemble, ils puissent contribuer à faire grandir le pays vers un avenir plus durable, plus équitable et plus solidaire pour tous ses citoyens. C’est pourquoi Nou lipie ki nou soulie organise régulièrement pour les garçons et les filles âgés entre 8 et 20 ans des tournois de football de proximité et sans barrières dans les régions vulnérables de l’île où tout le monde est invité à participer.
Depuis sa création en 2005, la passion et la conviction sont au cœur de l’engagement de Nou lipie ki nou soulie (NLNS). Yannick Ferdinand, président et fondateur de l’ONG, a créé ce groupe à Olivia en 2005 avec Marclène Rosette et Elvis Vythilingum. À l’époque, ils décident de faire quelque chose pour lutter contre la propagation des fléaux suite au manque d’activités dans le village. «Olivia est un petit village d'environ 700 habitants situé dans l'est de l’île. Auparavant, le terrain de football d’Olivia était la seule infrastructure sportive et de loisirs et le seul centre d’intérêt des habitants, ce qui fait que le football a toujours occupé une place prépondérante dans les activités de loisirs du village. À cette époque, en raison du manque de ressources dans le village, jouer au football pieds nus a été imposé comme une culture dans la localité et est toujours pratiqué à ce jour. Mais tous les habitants d’Olivia n’ont pas les mêmes possibilités de pratiquer activement le football.»
À cela, ajoute Yannick Ferdinand, est venue s’ajouter la prolifération de la drogue. «Les inégalités et l'exclusion sociale auxquelles les jeunes sont confrontés ont été exacerbées par les maux sociaux qui ont entraîné un manque de motivation sportive encourageant la propagation de la drogue dans le village. Étant moi-même un promoteur de la pratique physique et du football, j’ai constaté qu’il n’existe pas de plateforme impartiale pour accueillir les jeunes sur un même terrain.» Avec son équipe, Yannick Ferdinand organise donc le tournoi NLNS à travers lequel les jeunes sont invités à participer à des matchs de foot, évidemment sans souliers. «Nou lipie ki nou soulie est une plateforme de football pieds nus dont la vision et la mission sont de rassembler tout le monde, indépendamment de la classe sociale, du sexe et de l’âge. Aucun jugement n’est porté sur les compétences et les aptitudes, car notre volonté est le football pour tous, sans compromis. Il s’agit d’un concept global d’organisation valorisant un individu par le pouvoir du football. Il n’y a pas de terrain spécifique, ce qui signifie que la compétition peut être organisée sur un terrain de football traditionnel ou artificiel où les gens peuvent se rencontrer, vivre des expériences sociales positives, développer leur potentiel et contribuer au changement social.»
«Briser les barrières»
Après plusieurs années à organiser des tournois de football un peu partout et avec un degree en coaching sportif et exercice physique pour Yannick Ferdinand, ce n’est qu’en 2024 que Nou lipie ki nou soulie a été enregistrée comme une association à but non lucratif afin de permettre à ceux qui portent peu d’importance aux activités physiques, à ceux qui souffrent d’instabilité sociale et à ceux qui sont rejetés par la société de connaître les émotions et les plaisirs du football. «Nous avons plusieurs objectifs. Le premier est de briser les barrières en encourageant les jeunes amoureux du ballon rond à participer. Nous donnons aussi du soutien et du matériel à ceux qui veulent continuer à pratiquer ce sport de manière professionnelle dans une école ou une académie. Notre but est de laisser un héritage dans les endroits où nous allons afin que les villageois puissent poursuivre cette pratique. Les équipes sont guidées par des coachs pendant toute la durée du tournoi qui leur permettront de renforcer les liens et la cohésion entre eux et à la communauté, de développer l’estime de soi, l’esprit d’équipe et l’intelligence collective, de se découvrir et de créer des relations de confiance.»
Après avoir organisé 15 tournois à Olivia jusqu’ici, cette année, avec l’enregistrement officiel de l’association, Yannick Ferdinand et son équipe ont mis sur pied un nouveau projet intitulé Nou lipie ki nou soulie. - Ti lipie Gran Rev qui débutera avec un premier tournoi le dimanche 1er décembre prochain à Cité La Chaux à Mahébourg. Un événement important qui respectera l’ADN de l’association et qui accueillera tous ceux qui souhaitent y participer et passer un bon moment. Il y aura plusieurs catégories : de 8 à 9 ans, 10 à 12 ans, de 13 à 15 ans et de 16 à 20 ans pour les filles et garçons et les équipes sont ensuite guidées par des coaches pendant toute la durée du tournoi.
«Notre priorité est de promouvoir, à travers le foot, le développement personnel de chacun, le développement de la confiance en soi avec des valeurs clés comme le respect mutuel, la tolérance et le partage. Ces valeurs clés visent à intégrer chacun dans la communauté, indépendamment de son origine sociale, ethnique ou culturelle. Chacun les mêmes chances, chacun les mêmes plaisirs.» C’est, souligne Yannick Ferdinand, la philosophie qui anime Nou lipie ki nou soulie.
Si Yannick Ferdinand tient à remercier l'association suisse Vive le foot, Vive la vie pour leur confiance et leur soutien, il lance un appel aux entreprises locales pour les aider à accomplir leur mission : «Puisque c'est un projet social à travers l'île et que nous sommes une association à but non-lucratif, nous encourageons les sponsors à nous soutenir.» C'est son appel pour Nou lipie ki nou soulie.