Un urgent appel à l’aide pour sortir du gouffre et continuer à mener à bon port la mission pour laquelle ils se sont engagés. Aujourd’hui, la Southern Handicapped Association est face au précipice et pour sortir la tête de l’eau, elle lance un appel à l’aide aux autorités, aux entreprises et à la population. Cette ONG, qui existe depuis 1985, a vu le jour dans le Sud, notamment à Souillac, lorsque Ramesh Bondy, le fondateur, a ressenti le désir de s’engager auprès des enfants atteints d’un handicap et qui n’avaient pas, à cette époque, un lieu pour prendre soin d’eux. Est alors née la première association de la région dédiée uniquement aux enfants avec un handicap. Avec une petite équipe de volontaires, la Southern Handicapped Association a alors commencé à accueillir ses premiers bénéficiaires dans son centre du jour.
Au fil des années, l’association a grandi et évolué. Avec le soutien de ses premiers collaborateurs et de tous ceux qui ont cru dans sa mission, la Southern Handicapped Association, a accueilli encore plus d’enfants et de jeunes en situation de handicap, leur offrant une structure d’apprentissage et de développement spéciale et adaptée à leur condition afin de favoriser non seulement leur apprentissage, mais aussi leur croissance et leur évolution.
En 2005, après plusieurs années d’existence et de travail acharné pour aller toujours plus loin dans son engagement, l’association a été officiellement enregistrée comme une école spécialisée. En plus de l’école de Surinam, une deuxième branche a ouverte ses portes en 2012 à Plaine-Magnien. Depuis, l’équipe de la Southern Handicapped Association n’a eu de cesse de tout faire pour mener sa mission à bon port. Au cœur de son engagement, ses objectifs n’ont pas changé : accueillir et prendre par la main les enfants et les jeunes en situation de handicap, leur offrir un apprentissage adapté, structuré et innovant, avoir un impact positif sur leur éducation, promouvoir leur inclusion sociale en leur donnant accès à des opportunités de formation et de travail.
Cependant, aujourd’hui, explique Bondy Poorasveensingh, le manager, tout cela est menacé à cause du manque de financements et de soutien. La Southern Handicapped Association fait partie des écoles spécialisées qui rencontrent aujourd’hui de gros problèmes pour garder la tête hors de l’eau. Ils sont d’ailleurs une douzaine d’établissements à avoir tenu une conférence de presse, la semaine dernière, pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles ils sont forcés d’opérer. En effet, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne perçoivent plus de financement de la National Social Inclusion Foundation (NSIF) et pourquoi la Special Education Needs Authority (SENA) n’a pas ajusté ses grants pour leur permettre de combler le vide. «Avec l’arrivée de la SENA, nous avons fait beaucoup de progrès. Nous avons eu pas mal de formation et ça a permis de structurer les choses. Nous avons également eu une révision salariale pour les employés, hormis les managers et l’équipe paramédicale qui n’a pas été mentionnée dans les drafts de la NRB. L’assistance financière de la NSIF nous permettait de faire des dépenses qui ne sont pas couvertes par la SENA, comme le loyer, la maintenance, les factures, les salaires pour les managers, les paramédicaux, les cuisiniers et l'aide-chauffeur pour le van de l’école, entre autres.»
Désespoir
Une aide cruciale sur laquelle la Southern Handicapped Association et les autres ONG devenues des écoles spécialisées comptent énormément. Du coup, lorsqu’ils ont appris, en août dernier, qu’ils ne recevraient plus ce soutien financier, la nouvelle a eu l’effet d’une bombe. «Nous avons appris que nous ne recevrons plus le financement, car le budget pour les SENS Schools est passé de Rs 189 millions à Rs 300 millions. Selon eux, ce budget est largement suffisant pour couvrir nos dépenses, alors que ce n’est pas le cas. Nous n’en savons pas plus pour le moment et avons essayé d’avoir des réponses en contactant le ministère de l’Éducation, de la Sécurité sociale, de l’Intégration et des Finances.» Une incertitude difficile à gérer, lance Bondy Poorasveensingh, et qui plonge l’équipe dans une anxiété sans précédent. «Nous avons plus de 125 bénéficiaires et actuellement, nous ne savons pas à quelle porte frapper. Nos services tels que le système paramédical, le système d'intervention précoce et le système scolaire sont perturbés, et nous travaillons dans le doute. Nous ne savons pas quel sera l’avenir de l’organisation. Nous voulons savoir qui va prendre en charge les frais de loyer, les factures et tous les autres frais supplémentaires. Qui prendra en charge les frais de personnel et les frais associés mentionnés dans le NRB ? Nous sommes dans le doute et les personnels pensent qu’ils sont employés par la SENA alors que leur salaire transite sur le compte de l’école et l’école délivre leur fiche de paie et paie leur salaire par prélèvement automatique ou par chèque. Le personnel ne sait pas s'il doit s’adresser au chef d’établissement ou à la SENA. Nous avons depuis longtemps notre propre structure et mode de fonctionnement. Aujourd’hui, tout cela est perturbé.»
Pour le fondateur de la Southern Handicapped Association, cette situation est inimaginable. «Je me sens triste et rejeté. J’ai fondé cette association il y a 40 ans, mais aujourd’hui, nos voix ne sont pas entendues. Nous apprécions le travail de la SENA, mais il n’y a aucune reconnaissance pour les ONG comme nous et notre travail n’est pas valorisé. À 68 ans aujourd’hui, je me sens fatigué et je me demande qui va prendre la relève pour une association dont le ministère de l’Éducation ne veut pas prendre en charge le salaire du directeur d’école. De plus, comment peut-il obtenir seulement Rs 13 400 ? La NSIF nous fournissait un top-up sur le salaire, mais depuis juillet 2024, elle a déclaré qu’elle ne le ferait plus. Je suis préoccupé pour l’avenir de notre école et pour toutes les autres dans la même situation.»
Face à cette situation plus que jamais difficile, l’appel de la Southern Handicapped Association est urgent et pressant. Pour survivre et poursuivre leur mission, cet appel, lance Bondy Poorasveensingh, doit être entendu.