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Par Yvonne Stephen
13 novembre 2025 10:53
Une fête, bonne ambiance, jolie musique. Et là d’un coup, vous vous sentez submergé.e. Trop de bruit, trop de lumière, trop de…gens ! Fouuufff ! Vous n’avez qu’une envie ; saye mama.papa, sayeeeee ! Il est bien possible que vous soyez un.e hypersensible. Un mot qui fait parfois peur mais qui pourrait bien cacher un véritable superpouvoir… à condition d’apprendre à le dompter. Meenakshi livre un véritable cri de cœur car elle ressent «trop», tout le temps. Qu’elle se rassure, être hypersensible, ce n’est pas être «trop». C’est être pleinement vivant, dans un monde souvent trop bruyant. Avec un peu de connaissance de soi, quelques techniques de gestion émotionnelle et beaucoup de bienveillance, vous pouvez transformer cette intensité en boussole intérieure. Et si, au lieu de vouloir moins ressentir, vous appreniez simplement à mieux ressentir ?
«Je rêve d’un bouton «pause» Meenakshi s’engouffre dans ses émotions et ses ressentis. La jeune femme de 34 ans, employée de bureau, remarque qu’elle finit toutes ses journées en étant «overstimulated» : «J’ai l’impression de tout ressentir trop fort. Une remarque, une odeur, une ambiance… tout m’interpelle, provoque en moi des choses que je ne peux pas contrôler. Je rêve juste d’un bouton «pause» pour respirer.» Ce cri du cœur ressemble peut-être au vôtre. Qui sait ? Avez-vous déjà eu, comme Meenakshi, l’impression de ressentir trop, tout le temps. L’hypersensibilité pourrait l’expliquer. Pour en savoir plus, lisez ce qui suit.
C’est quoi, au juste, l’hypersensibilité ? Vous avez cette capacité de percevoir ce que d’autres ignorent, ce petit frisson devant une musique, cette émotion vive face à une injustice ou une scène de film. Si votre monde intérieur est un feu d’artifice de sensations, bienvenue dans le club des hypersensibles. Vous pouvez être touché.e par un bruit, une lumière, une parole ou une ambiance sans que cela soit «dans votre tête». Votre système nerveux est simplement plus réactif. Mais attention, il n’existe pas une seule hypersensibilité, explique la psychologue Anne Landry dans un article de Santé Magazine : «C’est un tronc commun qui regroupe plusieurs formes : sensitive, émotionnelle, intellectuelle ou encore empathique.»
Les signes qui ne trompent pas. Les hypersensibles ressentent tout plus fort, dans le corps comme dans le cœur : les bruits, les odeurs ou les lumières les agressent. Ils.elles peuvent pleurer facilement (et pas seulement en regardant pour la énième fois l’épisode final de Friends). Ils.elles perçoivent les tensions dans une pièce avant même qu’un mot ne soit prononcé. Ils.elles se sentent souvent «trop» : trop émotifs.ves, trop intenses, trop épuisés.es. Selon Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne qui s’exprime dans Santé Magazine, «beaucoup vivent cela comme un décalage, avec le sentiment d’être différents, voire incompris. Pourtant, cette sensibilité n’est pas un défaut, c’est une manière particulière d’être au monde.»
Accepter pour apprivoiser. Premier réflexe : ne pas lutter contre votre nature. Plus vous essayez de «vous blinder», plus vous vous épuisez. Le docteur en psychologie et psychanalyste Saverio Tomasella le rappelle : «Notre sensibilité est une force en elle-même, à partir du moment où nous n’en avons plus peur et que nous la développons pour l’utiliser dans chaque situation de vie.» Apprivoiser votre hypersensibilité, c’est donc apprendre à l’écouter plutôt qu’à la subir. Prenez conscience de ce qu’elle vous permet : sentir les émotions des autres, comprendre les non-dits, être profondément empathique et créatif. Des qualités rares, précieuses.
Gérer sans se noyer. Quand une émotion vous envahit, ne cherchez pas à l’éteindre. Laissez-la passer. Fermez les yeux, respirez, ressentez ce qui se manifeste dans votre corps : gorge serrée, mains moites, cœur qui bat fort. Le système nerveux a besoin de quelques minutes pour digérer l’émotion. Et si ça ne passe pas ? Bougez ! Une courte marche, quelques étirements, un peu d’air frais – le mouvement aide à remettre les compteurs à zéro. Johanna Rozenblum conseille aussi un petit rituel : «Notez chaque jour vos émotions et ce qui les déclenche. Cela vous permettra de les reconnaître plus vite et d’apprendre à réagir différemment.» Petit à petit, vous deviendrez expert de votre monde intérieur, et ce qui vous semblait enn siklonn klas 5 deviendra un petit anticyclone plus facile à vivre.
Faites-vous confiance. L’hypersensibilité peut être votre meilleur atout… si vous l’assumez. «Plus vous acceptez votre sensibilité et votre originalité, plus vous développez la conscience de votre valeur», insiste Saverio Tomasella. Et cela ne veut pas dire tout réussir du premier coup : apprendre à apprivoiser son hypersensibilité, c’est souvent un chemin d’essais, d’erreurs et de belles découvertes. Johanna Rozenblum ajoute : «Lorsqu’elle devient une particularité assumée, elle nourrit l’estime de soi et aide à prendre de meilleures décisions, aussi bien au travail que dans la vie personnelle.»
Se protéger sans se couper du monde. L’hypersensible a besoin de pauses, de silence, d’espaces à lui.elle. Rien d’égoïste là-dedans : c’est une question d’équilibre. «Respecter un moment de repos permet au cerveau de réguler le flux émotionnel», explique Johanna Rozenblum. Si vous êtes dans un environnement chargé – open space, métro, réunion familiale – essayez de vous recentrer : fermez les yeux, respirez profondément, imaginez une bulle protectrice autour de vous. Vous pouvez aussi tester des techniques comme l’autohypnose, la méditation ou la création artistique pour évacuer les tensions.
Bien s’entourer. On dit souvent que les hypersensibles ont une intuition redoutable. Utilisez-la pour choisir les bonnes personnes. Entourez-vous d’amis.es bienveillants.es, de ceux.celles qui comprennent vos silences et respectent vos limites. «Bien vivre son hypersensibilité, c’est être aimé tel que l’on est, avec nos qualités qui peuvent parfois dérouter», rappelle Saverio Tomasella. Et si vous sentez que cette sensibilité vous fait souffrir ou vous isole, n’hésitez pas à consulter. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ou le travail d’écoute avec un psychologue peuvent vraiment aider à transformer cette intensité émotionnelle en moteur de vie.
Apprenez à reconnaître ce qui vous appartient. Ne portez pas les émotions du monde entier sur vos épaules ! Vous sentez une tension, une tristesse, une colère… demandez-vous : est-ce à moi ou à l’autre ? Si ce n’est pas à vous, laissez filer. Respirez, ancrez-vous dans le présent, sentez vos pieds au sol. Vous êtes ici, maintenant. Et pour le reste ? Comme le suggère Johanna Rozenblum, apprenez à doser : «Oui, je veux aider mon ami en détresse, mais je ne peux pas écouter pendant des heures. Oui, j’ai envie de sortir, mais j’ai besoin d’un moment seul avant.» Ces petits ajustements font toute la différence.
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