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14 mai 2025 14:15
Ce photographe de 72 ans, qui compte 53 ans dans le domaine de la photographie, nous propose une randonnée jusqu’au camp de base de l’Everest à travers un reportage photo réalisé à la fin de l’année dernière dans des conditions climatiques très difficiles.
La photographie aide les gens à voir. Cette fameuse citation de Bérénice Alice Abbott, une photographe américaine de renom, correspond parfaitement à la mission entreprise par Brahms Mahadea à la fin de l’année dernière… et à toute sa carrière à vrai dire ! Ce photographe de presse de 72 ans, qui compte une très longue carrière dans le domaine dont 43 ans au sein du groupe Le Mauricien, organisera une exposition photographique bientôt pour marquer ses 55 ans de profession. Il y aura, notamment, des photos prises lors d’un reportage en septembre et octobre derniers jusqu’au camp de base de l’Everest. Une extraordinaire expédition au pied du plus haut sommet du monde.
Cette aventure photographique a débuté le 28 septembre et a pris fin en octobre. L’habitant de Vacoas est rentré au pays avec ses cartes mémoire remplies de belles prises. «Je suis très fier d’avoir pu faire flotter le quadricolore mauricien au pied du plus grand glacier du monde, à 5 364 mètres d’altitude. Je suis également très fier d’avoir pu compléter 134 km de randonnée en 17 jours seulement au lieu de 20 jours», souligne Brahms Mahadea. Il explique avoir commencé son reportage photo à Lukla, un village du Népal qui sert de point de passage habituel aux touristes qui visitent l’Everest et où il y a un petit aéroport avec des avions bimoteurs.
L’ascension jusqu’au camp de base cette montagne n’a toutefois pas été de tout repos pour le photographe. «Je faisais des pauses après chaque 5 km de marche. Je passais mes nuits dans des lodges et des hôtels. Je marchais seul la plupart du temps. J’en profitais pour faire des photos. J’ai dû retenir les services d’un guide par la suite. Il y avait des jours où la marche était très dure. Dame Nature n’a pas été trop clémente pendant cette expédition», raconte-t-il. L’ascension vers le camp de base de l’Everest a commencé à Kathmandu. «Je devais prendre un avion bimoteur pour rejoindre Ramechad. Mais j’ai finalement dû prendre une Jeep à cause de la météo et ça a pris une journée. J’ai ensuite pris un avion. C’est à l’aéroport de Lukla que mon aventure a commencé», souligne Brahms Mahadea.
Le photographe a passé sa première nuit à Phakding, à 2 610 mètres d’altitude. Il a ensuite séjourné à Namche Bazaar, un village situé à 3 440 mètres d’altitude. Après cela, sa quête d’images l’a conduit à Tengboche, Pangboche et Dingboche à 4 410 mètres d’altitude. «J’étais très fatigué en arrivant là-bas. J’ai dû prendre deux jours de repos. J’étais également complètement épuisé en arrivant à Namche Bazaar. J’ai dû emprunter des sentiers très difficiles. Il n’y avait pas de chemins asphaltés. Les routes étaient parsemées de grosses pierres et de racines d’arbres après la mousson», se souvient le Vacoassien. Il précise qu’il s’est fait accompagner par un guide à partir de Namche Bazaar.
Sa persévérance l’a ensuite conduit sur la route de Kongma La Pass en passant par Pheriche et Lobuche. «Après, j’ai ensuite pris la route pour Gorakshep. C’était très dur. C’était une route rocailleuse. Il y avait également de la neige. J’ai passé la nuit à Kalapattar après une dure journée. Il faisait très froid. Je me trouvais à 5 555 mètres d’altitude», souligne Brahms Mahadea. Le photographe a terminé la rando à l'Everest Base Camp qui se trouve à 5 364 mètres d’altitude après 8 heures de marche. «J’étais très fier de moi. J’ai pu atteindre le camp de base malgré mon âge. J’en ai profité pour faire plusieurs belles photos. C’était un spectacle inouï.»
De nature sympathique, le Mauricien en a profité pour rencontrer d’autres randonneurs de différentes nationalités. «Tous ceux que j’ai rencontrés croyaient que j’étais nepalais. J’ai dû leur montrer notre île sur une carte», dit-il. Brahms Mahadea avance que certains d’entre eux «paret interese pou vinn vizit nou pei». Sur le chemin du retour, le photographe s’est arrêté sur la montagne du Kalapattar. «J’avais très froid. Il faisait moins de zéro degré. Je devais me frictionner avec une pommade pour me réchauffer. J’avais commencé la marche à 4 heures du matin. Je voulais arriver au sommet après deux heures de marche pour le lever du soleil», confie le photographe. Une importante quantité de nuages a toutefois joué les trouble-fêtes.
C’est avec le cœur rempli de regrets qu’il a alors entrepris la descente vers Gorakshep avant de reprendre la route vers Cho La Pass et Gokyo. «J’ai dû prendre un raccourci à cause de la neige. Je suis passé par Machherma, puis Dole et Khumjung, avant de retourner à Namche Bazaar, un petit village touristique qui se trouve dans une vallée.» Le photographe souligne que ce n’est pas la première fois qu’il se rend à Khumjung. «J’étais déjà allé là-bas en 2009. J’avais pu faire la moitié du chemin avant d’abandonner à cause des conditions météorologiques difficiles. J’ai connu d’autres soucis cette fois. Le chemin du retour n’a pas été de tout repos. Les routes étaient étroites.»
Cela n’était pas facile de circuler en même temps que les animaux qui sont utilisés pour transporter des marchandises et du matériel pour les restaurants et les lodges. Et il y avait aussi des endroits où la route était complètement coupée à cause des dégâts causés par les flots. «À un certain moment, je me suis perdu. J’avais perdu mon guide. Je ne savais plus quoi faire. J’ai paniqué avant de me ressaisir. J’ai rencontré un groupe de Français avec qui j’ai vite sympathisé. Nous avons dû faire une petite escalade pour retrouver notre route. Je suis tombé sur mon guide par la suite.» Durant cette aventure, Brahms Mahadea a également dû faire une partie de la route à moto. «C’est très pénible. Les chemins étaient parsemés de trous», relate-t-il. Ses belles prises photographiques lui ont toutefois vite fait oublier la douleur et les difficultés qu’il a rencontrées pour ne garder que le meilleur de cette extraordinaire expédition.
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