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Par Elodie Dalloo
22 mars 2025 19:55
Les plaidoiries entourant la motion formulée par Me Nataraj Muneesamy, représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques, et Me Rama Valayden, qui assure les intérêts de la famille Juliette, pour que le corps de leur proche soit exhumé à des fins de contre-autopsie se sont poursuivies au tribunal de Pamplemousses ce mardi 18 mars. Pour soutenir sa démarche, Me Muneesamy s’est appesanti sur tous les éléments troublants émanant de cette enquête, soit les témoignages des personnes ayant assisté à l’agression de Jacquelin Juliette avant son décès ainsi que des vidéos de cette opération antidrogue musclée, les Moustass Leaks laissant supposer un complot pour masquer un éventuel homicide, des vidéos montrant l’état de son corps après sa mort, mais aussi les manquements au niveau de l’enregistrement des dépositions de ses proches. Me Muneesamy persiste et signe : «All these are strong indications there was foul play in that case.» Selon lui, l’exhumation du corps de Jacquelin Juliette est nécessaire car il apportera un éclairage à la cour sur «la réelle cause de son décès».
Quant à Me Rama Valayden, il a pour sa part précisé que la famille du défunt n’avait aucune objection quant à cette démarche. À sa sortie du tribunal, il s’est adressé à la presse pour dire que «si nou pe fer erer, ki enn dokter re-examinn li ek trouve pena nanye, li pou ede. Dimounn kinn travay korekteman pena pou per. (…) Plis nou tarde, plis sa lexersis-la pou difisil. Li inportan ki mazistra aksed a nou demann. Nou pe dimann laverite». C’est le 27 mars que la magistrate Neela Ramdewor-Naugah, qui préside cette enquête, fera part de son ruling quant à cette motion. Me Rama Valayden dit espérer «ki sa zour-la bann fami gagn enn premie satisfaksion avek enn judicial exhumation. Cela ne sera que le début de l’enquête ; la personne assignée à procéder à cet examen prendra du temps avant de soumettre son rapport. Nou espere ki zot pran enn dimounn korek, ki fer so travay korekteman». Il s’est tout de même dit optimiste quant à la suite de cette enquête.
Jacquelin Juliette, rappelons-le, est décédé le 5 janvier 2023, soit quelques heures après qu’il aurait été malmené par des officiers de la brigade antidrogue lors d’une opération musclée à Résidence Sainte-Claire. Si, dans son rapport, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a établi qu’il aurait succombé à un œdème pulmonaire, l’entourage de la victime se dit convaincu qu’il est décédé après avoir été victime de brutalité policière.
Ce sont les «révélations» de Missie Moustass, en 2024, qui sont venues relancer cette affaire.
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