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Par Cloé L'aimable
8 juillet 2025 16:01
Cette adolescente se dit terriblement bouleversée par ce qui lui est arrivé il y a quelques jours. Elle aurait été agressée verbalement et physiquement par des élèves du centre de formation qu'elle fréquente. Depuis, elle a peur de s'y rendre, dit-elle. Sa mère, de son côté, réclame des actions de la direction de l'établissement pour éviter d'autres dérives de ce genre.
La violence en milieu scolaire est un fait qui devient de plus en plus préoccupant. Des agressions entre étudiants sont recensées chaque semaine. Il y a quelques jours, soit le 26 juin, c'est une adolescente de 16 ans qui a rapporté avoir été agressée par un groupe d’élèves au sein même de son centre de formation professionnelle situé dans les hautes Plaines-Wilhems.
Ce jour-là, selon les témoignages recueillis, les tensions auraient commencé alors que la jeune fille était dans sa salle de classe. Deux étudiantes seraient entrées et auraient proféré des moqueries à son encontre, tout en filmant la scène avec leurs téléphones portables. «Ala limem demon-la, posede-la», lui auraient-elles lancé. Blessée par ces propos, l’adolescente aurait tenté de s’expliquer avec l’une des filles impliquées. En vain. Elle aurait alors décidé de ne plus lui adresser la parole. «Mo pann anvi koz ek twa», aurait-elle lancé. L’échange aurait alors dégéné. L’élève qui avait lancé les moqueries se serait mise à pleurer devant ses camarades. Un revirement qui, selon la victime, aurait provoqué une réaction de groupe. Plusieurs garçons de l’établissement l’auraient insultée et auraient menacé de la frapper, augmentant davantage la pression sur elle.
Se sentant en danger, la jeune fille aurait tenté de se défendre. «Enn ladan finn koumans met lame lor mo figir ek finn menas mwa», raconte-t-elle. Face à cette intimidation physique, elle aurait riposté en donnant un coup à son agresseur. Dans un état de détresse, elle aurait tenté de solliciter l’aide de l’assistante du recteur du centre. Mais, à en croire son témoignage, sa demande serait restée lettre morte. «Asistan rekter pann reazir, an plis lager-la finn pas devan li. Li ti pe riy dan mo figir», confie notre jeune interlocutrice, outrée.
Ce sentiment d’abandon se serait aggravé quelques instants plus tard, lorsque les deux étudiantes à l’origine des moqueries se seraient approchées d’elle, filmant de nouveau la scène et discutant avec un individu au téléphone. «Zot finn met zot telefonn dan mo figir san mo konsantman. Ler mo'nn avans telefonn-la, enn tifi finn tap mwa enn kout parasol dan mo figir.» La situation aurait encore empiré. La jeune fille affirme avoir été rouée de coups au visage et au corps par plusieurs élèves. «Mo'nn gagn mark dan mo figir, zot finn ris mo seve ek pik sizo lor mo ledo», témoigne-t-elle, encore sous le choc. Isolée, sans protection, la victime aurait été livrée à elle-même au beau milieu de l’enceinte scolaire. Une enseignante, qui tentait de calmer la situation et de venir en aide à l’élève agressée, aurait elle aussi été prise à partie et blessée. Selon les dires de la victime, cette dernière, terriblement affectée par l’incident, n’a pas pu venir à l’établissement le lendemain.
«Régler son compte»
Le calvaire de la jeune fille ne se serait pas arrêté là. Ses agresseurs auraient continué à la menacer, promettant de lui «régler son compte» après les heures de classe. Sa mère a été mise au courant de la situation quand elle l'a entendue en parler avec sa cousine. Et elle a décidé de ne pas rester muette face à ce qu'elle appelle une injustice. «Zot mem pa finn sonn mwa pou dir mwa ki enn insidan finn arive ek mo tifi», lâche-t-elle, indignée.
Le lendemain de l’agression, elle s’est rendue au centre de formation pour avoir des explications. Mais au lieu d’être écoutée, elle dit avoir été accueillie avec froideur. «Pa koz ek mwa, atann rekter vini», lui aurait lancé l’assistante du recteur. Une attitude qu'elle déplore vivement : «Je suis choquée de constater qu’un établissement censé former et protéger nos enfants reste passif face à des actes aussi graves.» La mère avance que l’assistante du recteur lui aurait alors conseillé d'emmener sa fille voir un psychologue du centre de formation ou de la faire transférer dans un autre établissement. Une proposition qu’elle juge révoltante. «C’est inadmissible ! Ma fille est la victime, et au lieu de prendre des mesures contre les agresseurs, on me suggère de l’éloigner et de lui faire porter le fardeau psychologique.»
Face à cette gestion qu’elle qualifie d’irresponsable, elle a décidé de dénoncer les faits auprès de la Brigade des mineurs dès le lendemain, soit le vendredi 27 juin. «Brigad de miner finn propoz mwa pou fer enn depozision lapolis, me mo pa'nn anvi gat zot moralite parski bann zanfan sa. Me mo anvi ki lekol pran enn sanksion pou ki prosenn fwa pena mem erer», explique-t-elle, la voix pleine d’émotion. Elle précise qu’elle ne cherche pas la punition gratuite, mais un signal fort pour prévenir d’autres dérives. Cette mère de famille est très inquiète à l’idée de renvoyer sa fille dans ce centre où elle ne se sent plus en sécurité. «Mo tifi pe viv dan laper. Mo pa kone ki kapav ariv li», dit-elle. Elle espère que la direction de l’établissement prendra ses responsabilités, non seulement pour que justice soit rendue à sa fille, mais aussi pour prévenir d’éventuelles récidives.
Nous avons sollicité la version du ministère de l’Éducation sur ce cas. Il nous revient que ledit ministère a initié une enquête préliminaire le 27 juin. Un rapport a déjà été soumis. Les enfants et les parents concernés devront se présenter devant un comité disciplinaire le 10 juillet, soit après la période des examens. En outre, la Brigade pour la protection de la famille a été approchée pour sensibiliser les étudiants de cet établissement sur les dangers et les conséquences de l’indiscipline ainsi que les implications légales.
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