Publicité
Par Cloé L'aimable
7 juin 2025 10:22
C’est encore un sujet encore tabou dans de nombreuses sociétés. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 48 millions de couples et 186 millions d’individus dans le monde sont confrontés à une forme d’infertilité au cours de leur vie. Le Mois mondial de sensibilisation à l’infertilité, observé en juin, vise ainsi à mieux faire comprendre les causes de l’infertilité, son impact psychologique, social et culturel, mais aussi les solutions médicales qui existent. Parmi figure la vitrification des spermatozoïdes et des ovules. Une option encore trop méconnue, notamment chez les jeunes patients atteints de cancer. C’est pour cette raison que le Dr Rajat Goswamy, fondateur et directeur médical du Harley Street Fertility Centre (HSFC), lance un appel pressant à la sensibilisation.
En ce Mois mondial de sensibilisation à l’infertilité, il veut attirer l’attention sur les possibilités qui existent pour procréer malgré les obstacles qui peuvent se présenter. Lui, c’est le Dr Rajat Goswamy, fondateur et directeur médical du Harley Street Fertility Centre (HSFC). «Le cancer chez les jeunes en âge de concevoir et l’infertilité sont des enjeux majeurs. On estime que l’infertilité touche environ une personne sur six en âge de procréer dans le monde, et certains traitements du cancer, comme la chimiothérapie et la radiothérapie, peuvent avoir des effets néfastes sur la fertilité», souligne-t-il.
Grâce aux avancées médicales, de nombreux cancers peuvent aujourd’hui être traités, précise-t-il, augmentant considérablement les chances de survie des patients. Toutefois, ces traitements, notamment la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent avoir des effets délétères sur la fertilité, bouleversant profondément la vie des jeunes patients en âge de concevoir. «Les femmes sous chimiothérapie peuvent se retrouver sans ovules dans leurs ovaires, tandis que les hommes peuvent produire des spermatozoïdes de mauvaise qualité, voire en quantité nulle, ce qui rend la conception naturelle difficile, voire impossible», explique le Dr Rajat Goswamy.
À Maurice, la situation devient préoccupante face au nombre croissant de jeunes touchés par le cancer. Selon le 2023 Annual Report of the Mauritius National Cancer Registry (MNCR), publié par le ministère de la Santé en janvier 2025, 2 841 nouveaux cas de cancer ont été recensés en 2023. Parmi eux, 476 concernaient des patients âgés de 15 à 49 ans, soit 153 hommes et 314 femmes. «C’est une tranche d’âge où le désir de parentalité est souvent présent. Malheureusement, par manque d’information et de communication, beaucoup de jeunes ignorent qu’ils peuvent préserver leur fertilité avant leur traitement», déplore le médecin. Dans d’autres pays comme la France ou les États-Unis, les jeunes patients atteints de cancer sont systématiquement orientés vers un spécialiste en fertilité dès le diagnostic. La congélation des ovules ou des spermatozoïdes leur est alors vivement conseillée avant de commencer tout traitement pouvant nuire à leurs fonctions reproductrices.
Préserver la fertilité
Mais le cancer n’est pas le seul facteur pouvant compromettre la fertilité. D’autres éléments entrent en jeu, comme les anomalies biologiques du système reproducteur, le recul de l’âge de procréation, ainsi que certains traitements médicaux agressifs. Chez la femme, la fertilité commence à décliner après 35 ans et chute drastiquement après 40 ans. Tomber enceinte devient alors beaucoup plus difficile. Du côté des hommes, on observe également une baisse progressive du nombre et de la qualité des spermatozoïdes avec l’âge. Heureusement, la science offre aujourd’hui des solutions concrètes pour anticiper ces défis. L’une des plus efficaces est la vitrification des gamètes ovules ou spermatozoïdes, voire des embryons. Une méthode encore peu connue à Maurice, mais dont les bénéfices sont considérables.
Mais qu’est-ce que la vitrification, au juste ? Le Dr Goswamy explique : «C’est une technique qui consiste à congeler les spermatozoïdes ou les ovules avant le début d’un traitement anticancéreux, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie. On peut aussi congeler les embryons. Ces options offrent aux patients ou aux couples qui souhaitent avoir un enfant la possibilité d’avoir recours à la fécondation in vitro (FIV), même cinq ans après leur traitement.» Et les chances de réussite sont loin d’être négligeables. Selon le docteur, le taux de succès de la FIV est de 60 % pour les femmes de moins de 35 ans, de 40 % pour celles âgées de 35 ans ou plus, et de 5 % pour les femmes de plus de 42 ans.
Autre point important souligné par le Dr Goswamy : ces solutions de préservation de la fertilité peuvent être envisagées dès l’adolescence, à partir de la puberté. «Il n’est jamais trop tôt pour en parler lorsqu’un diagnostic de cancer est posé. Les jeunes ont aussi le droit d’espérer une parentalité future, et il faut leur donner les moyens de la préserver», insiste-t-il. La mise en œuvre de ces techniques varie selon le sexe. Chez les femmes, la congélation des ovules ou des embryons nécessite un traitement hormonal. «On administre des injections pour stimuler les ovaires à produire plusieurs ovules en un seul cycle. L’objectif est de pouvoir en congeler le plus grand nombre possible afin d’augmenter les chances de réussite lors d’une future fécondation», explique le Dr Goswamy.
Du côté des hommes, la procédure est beaucoup plus simple. Il s’agit de fournir un échantillon de sperme, qui sera ensuite analysé, préparé et congelé. En outre, le directeur médical du HSFC, profite ainsi du Mois mondial de sensibilisation à l’infertilité pour inviter les jeunes, souhaitant avoir plus de renseignements sur la vitrification des spermatozoïdes et des ovules, à prendre contact avec l’équipe de spécialistes du centre à Floréal.
Publicité
Publicité
Publicité