Le potentiel local impressionne

Discipline encore méconnue pour bon nombre de Mauriciens, le kendo poursuit son épanouissement à travers le pays. Deux maîtres de la discipline, en l’occurrence les Senseis Toshio Fujiwara, maître japonais 7e dan, et le Sud-Africain Warren Ho, détenteur d’un 5e dan, étaient à Maurice du 11 au 14 septembre dans le cadre d’une formation destinée aux kendokas mauriciens.

Ce séminaire de deux jours s’est déroulé à la SSS Frank Richard, La Tour Koenig, les 12 et 13 septembre, et s’est conclu par une compétition de kendo, à savoir la 2nd International Kendo Friendship Japan Ambassador Cup 2025, le dimanche 14 courant. Le stage, organisé par la Kendo Federation Mauritius (KFM), a attiré plus d’une vingtaine de participants. Ces derniers ont pu se perfectionner dans l’art des samouraïs, notamment en kata et en shihai (combat), et, par la même occasion, mieux comprendre la psychologie du kendo.

Après avoir vu à l’œuvre les locaux, les deux maîtres affichent la sérénité en ce qui concerne l’avenir de cet art martial à Maurice. «J’ai été impressionné par la volonté et l’engouement des Mauriciens à vouloir se perfectionner. C’était un plaisir de partager avec des personnes qui ont tant d’enthousiasme. Le kendo est une discipline nouvelle à Maurice et, pour exceller, il faut beaucoup de pratique. Les équipements sont lourds et on a chaud lorsqu’on porte les armures et autres protections. Il faut un temps d’adaptation avant de pouvoir se perfectionner. Ces stagiaires sont les pionniers de la discipline, à eux de transmettre ce savoir aux futurs pratiquants», commente Toshio Fujiwara.

Le Sensei Warren Ho met également l’emphase sur la pratique, tout en rappelant que la maîtrise du kendo requiert une certaine dose de patience, étant donné que ce sport, contrairement à d’autres arts martiaux japonais, a conservé son aspect traditionnel de la culture nipponne.

«C’est un sport très exigeant, qui demande beaucoup de pratique et de patience pour pouvoir exceller. Sans un entraînement constant et un bon encadrement, on ne progresse pas. C’est en étant proprement guidé qu’on arrive à comprendre la philosophie du kendo et, par la même occasion, être en mesure de progresser. La première partie est bien évidemment l’aspect physique, mais il y a aussi l’épanouissement intellectuel et spirituel qui se fait à mesure qu’on progresse en kendo», souligne Warren Ho.

Ces derniers avancent que la pratique de cet art martial contribue énormément au développement de l’individu. Ils estiment que ce sport permet au pratiquant de creuser au plus profond de soi afin d’exposer la meilleure partie de ses émotions, sans que cela n’affecte son entourage.

La compétition de dimanche a été marquée par la présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Deven Nagalingum, et de son junior minister, Karen Foo Kune Bacha. C’est la première fois qu’un ministre assiste aux activités de la fédération. Une présence appréciée par la KFM, qui a profité de l’occasion pour permettre aux deux ministres de s’essayer à quelques mouvements de keiko et au maniement du shinai et du bokuto sous la supervision des deux maîtres.

Rishi Bundhoo, président de la KFM, affiche sa satisfaction après ces deux jours de stage ainsi que les prestations des kendokas mauriciens lors de la compétition. Ce dernier estime que la discipline est en bonne voie et espère pouvoir favoriser encore plus la promotion de ce sport dans le pays.

Un évènement réussi, en attendant d’autres sorties durant la saison et l’année prochaine.

**Thanushree Nobeen haut la main **

La compétition de dimanche dernier a réuni une quinzaine de participant dans les deux catégories à savoir Non bogu féminin et Open bogu. L’échéance féminine a vu la victoire de Thanushree Nobeen qui a fait premier devant Leisha Bhugowandeen et Zaina Sayed Hossen alors que la catégorie masculine a vu la consécration du Malgache Ndimby Ravelonandsy devant les Mauriciens Atish Noumeshwar Pergaus et Thanushree Nobeen. A signaler que cette dernière a également été récompensée pour le prix de la combativité.