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GRA Amendment Bill

Le régulateur entame sa (nouvelle) métamorphose

2 juillet 2025

Un game changer qui en chasse un autre. Après la tentative hautement contestée de l’ex-Premier ministre Pravind Jugnauth de réformer l’industrie hippique en 2021, c’est maintenant au tour de Navin Ramgoolam, le nouveau chef du gouvernement, de tenter de donner une nouvelle impulsion à l’industrie hippique à travers la Gambling Regulatory Authority (Amendment) Bill, qui sera présentée très prochainement au Parlement, dans le but de «protect the integrity of horse racing and ensure that horse racing is fair, clean and free from corruption and malpractice», comme énoncé dans le compte rendu de la dernière réunion du cabinet ministériel.

Si l’ancien gouvernement avait voulu limiter voire «détrousser» le Mauritius Turf Club (MTC) de ses prérogatives acquises, la réforme de l’Alliance du Changement se décline dans une version beaucoup plus inclusive vis-à-vis de l’organisateur historique des courses à Maurice. Si la betting tax ne sera pas revue à la baisse – du moins pas pour l’immédiat – tout comme les frais relatifs à l’importation des chevaux, le gouvernement propose de donner enfin un coup de pouce au MTC quant à son indépendance financière en lui conférant le droit exclusif d’opérer un totalisator sur le territoire. Quid de Supertote, Tote Lepep voire People’s Tote ? Autant dire qu’ils devront trouver un terrain d’entente avec le MTC pour poursuivre leurs activités sur les courses hippiques mauriciennes.

Les amendements proposés à la section 2 interpellent, surtout en ce qu’il s’agit de la section (h) qui stipule que «…in the definition of “Rules of Racing”, by deleting the words “made by the Horse Racing Division” and replacing them by the words “made, with the approval of the Authority, by the horse racing organiser”». Doit-on comprendre que ce sera au MTC de venir de l’avant avec sa propre ébauche du code de courses à être soumis à l’approbation de la GRA ?

Des changements tous azimuts sont aussi attendus du côté de la Newton Tower où la Gambling Regulatory Authority (GRA) envisage de créer au moins sept nouvelles divisions, toutes sous la supervision de la Chief Executive Chayan Ringadoo, dont la Horse Racing Integrity Division, qui prend le relais de la tant décriée Horse Racing Division (HRD) l’année dernière. À ce titre, il serait bon de préciser que les appellations HRD et la COIREC disparaîtront une fois les amendements votés au Parlement.

Du côté des professionnels de courses, c’est un peu la soupe à la grimace puisque les entraîneurs devront, notamment, fournir une garantie bancaire de Rs 3 millions pour décrocher leur licence d’opération. Quand on sait qu’ils sont plusieurs candidats à vouloir se lancer dans l’aventure, mais aussi les «petites écuries» existantes, d’aucuns s’accordent à dire que cette mesure ressemble à un exercice d’écrémage, une démarche qui pourrait avoir des effets néfastes à la compétition et la population équine de l’industrie.

En sus de cette garantie bancaire à l’allure prohibitive, les entraîneurs devront dépenser Rs 5 000 annuellement pour leur licence tandis que les jockeys et apprentis devront s’acquitter de frais de licence allant de Rs 1 500 à Rs 3 000. Ces nouveaux «fees» remplacent-ils la fameuse Personal Management License (PML), qui avait été fatale pour les licences des entraîneurs Shirish Narang et Vincent Allet dans un passé pas si lointain ? L’amendement proposé à la section 93B de la GRA Act, qui stipule que «... a person who is the holder of a licence under this Act shall not be required to hold a personal management license to act as a director, manager or officer of a licensee… » pourrait laisser la porte ouverte à différentes interprétations.

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