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20 janvier 2025 17:52
Un parcours remarquable pour ce jeune homme qui, malgré les épreuves, n’a jamais renoncé et a su prendre une belle revanche sur son destin.
On le voit bien souriant, tout tranquille. Et on aurait pu croire que Sandeep Bokhoree, jeune homme de 25 ans originaire de Cité Bethléem, à Rose-Belle, est un petit gars sans histoire, mais lorsqu’il nous ouvre les portes de son univers, tout a l’air d’avoir été un parcours du combattant pour lui, mais avec de très belles victoires récemment avec notamment la Royal Academy of Engineering du Royaume-Uni qui le considère comme l’un des meilleurs étudiants en ingénierie au Royaume-Uni. Une réelle consécration pour lui.
Mais le chemin pour en arriver là n’a pas été un long fleuve tranquille. «Je pense que mon parcours montre que peu importe d’où nous venons, nous avons tous le pouvoir de changer notre avenir, il ne faut juste pas abandonner, travailler dur et résister aux pièges comme la drogue», confie Sandeep qui revient sur les épreuves qu'il a dû traverser. Venant d’un quartier difficile, il s'est vite retrouvé orphelin peu de temps après le divorce de ses parents qui sont tous les deux décédés : «J’ai été recueilli par ma grande-tante, une femme analphabète qui bossait comme femme de ménage. Mais malgré cette vie difficile, elle m’a transmis une chose importante : l’éducation est la clé pour un avenir meilleur.»
La détermination est là mais la situation est difficile. Les deux ne vivent qu’avec une modeste pension de vieillesse, un petit salaire et une allocation sociale pour orphelin. Enter alors une ONG du quartier, une main tendue appelée Atelier Sa Nou Vize, dirigé par le chanteur et travailleur social Alain Auriant. «Cette ONG qui lutte contre la pauvreté et l’exclusion a pu aider ma grande-tante, et moi aussi, en m’inscrivant à des cours privés. Des cours déterminants par la suite, me donnant tellement d’outils nécessaires pour le reste de mon parcours.»
À la rue mais...
Hélas, nouveau coup dur pour Sandeep, avec le décès de sa grande-tante peu de temps après : il n’a nulle part où aller et se retrouve même à la rue pendant un moment. Heureusement, le salut et l’entraide viendront des enseignants de son collège, le Phoenix SSS. «Cette période sombre de ma vie aurait pu sonner le glas de ma carrière, voire même de ma vie. Mais les enseignants m’ont aidé, ils vont se reconnaître. Ils ont pu m’aider financièrement, m’ont donné des cours gratuitement.»
Le reste de l’histoire sera plus joyeuse. Sandeep aura trois A+ au Higher School Certificate. Mieux, il décrochera la bourse de l’Ashinaga Africa Initiative. «C’est une bourse attribuée à seulement 1% des étudiants orphelins les plus brillants du continent africain», souligne notre interlocuteur. La bourse lui ouvrira les portes de l’Université de York en Angleterre, où il poursuit toujours ses études en ingénierie, avec spécialisation en technologies musicales et multimédia. Et les portes n’ont pas fini de s’ouvrir selon lui : «Ces études m’ont permis de voyager à travers l’Afrique, j’ai été notamment au Rwanda, au Ouganda et en Éthiopie, pour des conférences sur la diplomatie et le leadership. Cela m’a permis de découvrir l’impact de la collaboration internationale et la puissance des solutions locales face aux défis mondiaux.» Sandeep est aussi très engagé dans l’entrepreneuriat social et l’inclusion des femmes en ingénierie, et en 2023, il a aussi fait partie du programme Unleash de l’ONU, où il a été choisi parmi 1 000 personnes pour développer des solutions pour le Développement durable au Rwanda.
Jusqu’à son sacre par la Royal Academy of Engineering… En tout cas, le jeune homme ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’il nous dit préparer un Master en Public Policy, «pour contribuer à l’innovation sociale et culturelle en Afrique subsaharienne, le tout pour créer un écosystème où chaque enfant peut réussir, comme avec l’Atelier Sa nou Vize». Des rêves plein la tête et une détermination à toute épreuve... Ce sont les clés du succès de Sandeep.
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