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3 août 2025 12:57
La cycliste mauricienne Kimberley Le Court-Pienaar a impressionné par ses performances lors du Tour de France Femmes. Des compatriotes installés dans l’Hexagone ont suivi avec attention ses exploits et certains ont même eu l'occasion de la rencontrer. Ils expriment leur fierté et leur admiration pour la jeune sportive qui a fait rayonner le drapeau mauricien sur la scène internationale.
Elle a fait battre très fort leur cœur. Elle les a touchés, émus, rendus très fiers. Car à chaque fois que résonnait le nom de Kimberley Le Court-Pienaar lors des différentes étapes du Tour de France Femmes, qui anime l’actualité sportive en France depuis le 26 juillet et qui est suivi avec attention dans plusieurs pays, des Mauriciens ont vibré très fort avec elle. Scotchés à chacune de ses courses, ils ont retenu leur souffle quand elle était en action et ont éclaté de joie à chacun de ses exploits.
Eric Kuti, installé en France depuis trois ans, en sait quelque chose. Sa rencontre, ce jeudi 31 juillet, avec la cycliste qui fait sensation lors de cette compétition sportive, est un moment fort qu’il a savouré. «Je travaille comme technicien pour la compagnie Manroland Goss Web Systems et nous intervenons dans toute la France. Et juste avant le début du Tour de France féminin, nous sommes venus installer une machine à Clermont-Ferrand. Mes collègues sont partis et moi, je suis resté parce que je suis aussi formateur-instructeur pour démarrer les machines. C’est comme ça que je me suis retrouvé ici au moment où le Tour de France Femmes passait dans la région. Je connais bien les parents de Kim, Bernard et Patricia, qui faisaient du trail. Comme moi aussi, je fais du trail, je les côtoyais quand on courait dans les gorges», nous confie Eric en revenant sur les circonstances de sa petite rencontre avec Kimberley Le Court-Pienaar.
Quand il a su que les participantes à ce grand événement allaient passer par là où il était, il a tout de suite contacté Bernard, le père de Kim. «Je lui ai demandé s’il allait être là et il m’a alors appris qu’il n’avait pu faire le déplacement. Je lui ai tout de suite dit que j’allais tout faire pour saluer Kim. Et effectivement, quand l’occasion s’est présentée, j’en ai profité pour faire un coucou à notre championne. Quand elle est sortie du bus, je l’ai vue qui donnait des autographes aux gens. Je l’ai appelée et comme j’avais le drapeau mauricien en main, elle n’a pas hésité et s’est approchée. Je lui ai demandé si elle allait bien et elle m’a répondu oui. C’est alors que je lui ai dit qu’on allait faire une photo, de faire un sourire, car j’allais envoyer celle-ci à son papa Bernard. Là, elle m’a regardé, elle a fait un sourire en levant le pouce. J’ai alors fait la photo et elle m’a dit “merci, merci”. Je lui ai lancé “manz ar li, to nou fierte” et j’ai tout de suite envoyé la photo à son papa. J’ai adoré l’échange qu’on a eu. Comme je connais ses parents, j’ai senti comme un lien. Il y avait un bon feeling pendant la rencontre. C’était spontané, à l’image de Kim», poursuit Eric, en ajoutant que la jeune sportive mérite tout ce qui lui arrive en ce moment.
Une vraie fierté
«Avec sa famille, ils partagent l’amour du sport et ce sont de belles valeurs. Je l’ai aussi déjà vue en action à Maurice car à un moment, j’étais parmi les escortes pour les cyclistes. Je me souviens d’une jeune femme passionnée, et cette passion l’a emmenée très loin. C’est une vraie fierté de la voir briller et de la voir faire rayonner le drapeau de Maurice. C’est vraiment quelque chose de voir le quadricolore mauricien à l’honneur, surtout dans une compétition de cette envergure. On est un point dans l’océan et là, grâce à ce genre d’exploit, grâce à Kim, tout le monde nous connaît davantage. Elle montre de Maurice une facette autre que le côté touristique ; on a aussi des talents. Quand on la voit en action, on se dit : wi, li ena kara ! Avec ma famille, on la suit, on la voit se surpasser et on est admiratifs», ajoute Eric qui profite de l’occasion pour faire un «salut» à ses «potes» à Maurice, tout en leur lançant un «ar nou non», en référence à la performance de Kimberley Le Court-Pienaar lors de ce Tour de France Femmes.
Une autre compatriote, Mélanie Roussety Tanguy, a aussi eu l’occasion, avec sa famille, de croiser Kimberley Le Court-Pienaar. Et elle a même pu se faire photographier avec elle pour immortaliser ce moment. «De la fierté et un immense honneur... C’est ce que j’ai ressenti», nous dit-elle en parlant du moment qu’elle a partagé avec la sportive qu’elle considère comme une championne. «C’était à Vannes, le samedi 26 juillet, et comme mon époux et mon fils sont des passionnés de vélo, c’était important pour nous d’aller soutenir celle qui fait briller les couleurs de Maurice. À un moment, je l’ai appelée et sans hésiter, elle s’est approchée de moi. Elle m’a prise dans ses bras et j’ai été touchée par son geste. C’était un moment unique. J’étais très contente. Je l’ai trouvée tellement gentille, simple et naturelle. En sus d’être une championne, c’est une belle personne. On s’est parlés et mon époux lui a dit de continuer à faire honneur au pays. Ce qu’elle a fait est déjà immense. Elle a gagné nos cœurs, et je lui dis merci de nous avoir fait vivre cela et de nous avoir rendus fiers. Elle est notre championne et elle est définitivement une source d’inspiration pour la jeunesse mauricienne. En tout cas, elle l’est pour mon fils», nous dit Mélanie Roussety Tanguy.
«Kim-mania»
D’autres Mauriciens en France, à l’instar de Kenji Ah-Kang, son frère Guillaume et sa tante Floryse Bourbon, ont été gagnés par la «Kim-mania». C’est avec beaucoup de fierté, évidemment, que la petite famille a suivi la coureuse mauricienne. «C’est quelque chose qui touche quand on voit une personne qui vient de chez nous rivaliser avec d’autres pays. On se sent concernés et portés. On est très fiers quand on voit son drapeau flotter dans un autre pays. On lui dit chapeau pour ce qu’elle a accompli. Elle récolte le fruit de son travail. C’est le propre du sport de faire rayonner un pays. Les athlètes méritent notre respect, et leur pays se doit de les soutenir et de les encadrer car leur performance aide à mettre le pays en lumière», nous confie Kenji Ah-Kang.
Que ce soit sur le terrain ou devant le petit écran, Kimberley Le Court-Pienaar a fait vibrer les cœurs. Le Mauricien Leroy Samy a suivi avec attention la coureuse. «Cette année, je suis davantage le Tour de France Femmes que celui des hommes, notamment en raison de la participante mauricienne Kim Le Court. Vivre cet événement d’ici, c’est différent. J’ai déjà assisté à une étape sur la Côte d’Azur il y a cinq ans, et c’est un moment exceptionnel ! Elle rejoint d’autres sportifs mauriciens qui ont pu mettre le pays à l’honneur. Comme tous les Mauriciens d’ici et d’ailleurs, nous sommes fiers de son exploit. J’espère qu’à travers cela, elle pourra insuffler une dynamique positive au gouvernement mauricien pour qu’il investisse davantage dans les jeunes promis à un avenir sportif, mais qui peinent à trouver des sponsors, comme Alexandre Thévenet, par exemple. Le succès de Kim Le Court démontre le potentiel inexploité de nos athlètes. Avec des infrastructures adaptées et un soutien financier structuré, Maurice pourrait devenir un véritable vivier de champions internationaux», nous confie notre compatriote Leroy Samy.
Kinsley Laurence, un autre compatriote, rejoint Leroy Samy concernant son bonheur d’entendre autant parler de Maurice dans son pays d’adoption. «Ça fait chaud au cœur de voir une Mauricienne en maillot jaune dans une telle compétition. Déjà bravo à elle pour ce parcours incroyable, pour sa détermination sans faille depuis toutes ces années. C’est une grande fierté pour tout un peuple et on le ressent encore plus en tant que Mauricien ici, en France. Notre île a du talent», conclut Kinsley en parlant de Kimberley Le Court-Pienaar, celle qui a fait battre très fort son cœur et celui de beaucoup de Mauriciens d’ici et d’ailleurs ces derniers jours...
Raphaëlle Lamusse, une ancienne coéquipière et amie : «Elle montre que même en venant d’une petite île, on peut gagner le plus grand des tours»
Elle connaît bien la championne de cyclisme. Pour cause, Raphaëlle Lamusse est l’ancienne coéquipière de Kimberley Le Court-Pienaar et son amie. Et pour elle également, cette dernière est une grande battante : «Kim, c’est pas juste une athlète, c’est une vraie machine. En équipe, elle te répète tout le temps d’arrêter de te sous-estimer, que venir d’une petite île, ça n’empêche pas de viser très haut. Elle n'a peur de rien, peu importe ton âge, ton palmarès ou ton genre. Elle m’a poussée au-delà de mes limites, même quand je pensais avoir tout donné. Et en dehors du vélo, c’est un vrai phénomène : toujours à mettre l’ambiance, à rassembler les gens… Un vrai moteur sur et en dehors du terrain. Ses performances au Tour de France Femmes, c’est du 100 % Kim. Elle ne doute jamais, elle fonce, et elle fait ce qu’elle dit : croire en soi et viser haut, peu importe d’où tu viens. C’est la preuve que le mindset, ça change tout. Elle montre que même en venant d’une petite île, on peut gagner le plus grand des tours. Respect total.»
Réactions
Le PM Navin Ramgoolam : «Une source d'inspiration pour la jeunesse mauricienne»
Dans un message publié sur sa page Facebook, le chef du gouvernement a chaleureusement félicité Kimberley Le Court-Pienaar pour cet exploit historique. Il a notamment écrit : «Nos félicitations à Kimberley Le Court-Pienaar pour cette performance remarquable qui fait rayonner l'île Maurice au-delà de ses frontières. Elle est une source d'inspiration pour notre jeunesse et une immense fierté nationale. Merci de porter si haut les couleurs de notre pays.»
Deven Nagalingum, ministre des Sports, dans une lettre ouverte : «Tu fais frissonner de nombreux Mauriciens»
«Mercredi, en remportant la 5e étape du Tour de France Femmes 2025, ce qui t’a permis, au passage, de reprendre le maillot jaune que tu avais endossé à l’issue de la 2e étape lundi, tu as encore écrit une nouvelle page de l’histoire. Pas seulement celle de notre pays, mais aussi celle de l’Afrique. (…) C’est phénoménal. Tes exploits, j’en suis certain, ont ouvert la voie pour d’autres triomphes dans le circuit professionnel tant pour nos coureurs que ceux de l’Afrique. (…) Le sens du patriotisme dont tu fait preuve (…) à chacune de tes courses me fait frissonner. Tu fais frissonner de nombreux Mauriciens, les locaux et la diaspora confondue. (…) Je peux m'aventurer à te le dire, au nom du gouvernement et de la nation : Nous sommes fiers de toi. Ale Kim !»
Karen Foo Kune-Bacha, Junior Minister : «Son courage est la marque de fabrique des champions»
Sa première rencontre avec la championne de cyclisme lui avait déjà fait une forte impression. C’était peu avant les Jeux olympiques des jeunes de 2014. À l'époque, Karen Foo Kune-Bacha, était en fin de carrière comme badiste et agissait comme chef de délégation de l'équipe mauricienne, alors que Kimberley Le Court-Pienaar pointait le bout de son nez sur la scène internationale. «Ce qui m’avait frappée chez elle, c'était son caractère fort et son courage. C’est la marque de fabrique des champions et la suite, on la connaît. Je suis fière d’avoir pu suivre son évolution comme une championne en devenir jusqu’au sommet du cyclisme mondial avec le Tour de France et je sais que ce n’est pas encore terminé pour elle. (…) Son parcours dans le Tour de France est une grande fierté pour la nation mauricienne et une source d'inspiration pour les jeunes, les sportifs et surtout les filles.» Pour rappel, Kimberley Le Court de Billot-Pienaar avait participé aux Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) de 2014 à Nanjing, en Chine. Elle avait pris la 11e place au contre-la-montre individuel (sur 31 concurrentes, et première africaine), la 7e place en VTT cross-country olympique et la 5e place à la course en ligne sur route. Elle avait également participé au relais par équipes mixtes, où l'équipe de Maurice (avec sa coéquipière Miléna Line Wong Wing Wah pour l'épreuve féminine du relais par équipe combinée) avait terminé 25e.
Primes : ce que touchent les vainqueurs
On est encore très loin des primes qu'empochent les vainqueurs du Tour de France masculin. À titre d'exemple, la lauréate de l'édition féminine recevra 50 000 € (ce qui représente Rs 2 673 000), tandis que le vainqueur du dernier Tour de France masculin, Tadej Pogačar, a touché la somme colossale de 500 000 € à l'issue de la Grande Boucle. Concernant les victoires d'étape, la gagnante empoche 4 000 € (environ Rs 213 840), tandis que les deuxième et troisième se voient attribuer 2 000 € et 1 000 € respectivement. La porteuse quotidienne du maillot jaune touche, quant à elle 100 €, par étape. Des primes variées sont également en jeu pour les autres maillots distinctifs (vert, à pois et blanc).
Les autres cyclistes mauriciennes font mouche également
Elles font décidément parler d'elles sur la scène internationale ! Alors que Kimberley Le Court-Pienaar est en pleine épopée sur le Tour de France, le trio composé des cyclistes Aurélie Halbwachs-Lincoln, Lucie Lagesse et Julie Staub participe actuellement au Tour de Windhoek en Namibie. Malgré la distance, les trois équipières de la sélection nationale suivent avec attention les performances de la représentante mauricienne sur les routes de France. Aurélie Halbwachs-Lincoln, qui a longtemps dominé le cyclisme local avant d’être rejointe par la jeune championne Kimberley et de devenir sa coéquipière en sélection nationale, Team MCB, partage son admiration. «C'est une incroyable progression de sa part et ça fait plaisir de voir qu'elle réalise son rêve. Je pense qu'elle peut aller encore plus loin. Il y a le Championnat du monde qui arrive bientôt et elle aura une belle carte à jouer», estime la cheffe de file de l’équipe mauricienne. Les Mauriciennes ne sont pas en reste sur le Tour de Windhoek puisque Lucie Lagesse a décroché une victoire au sprint lors de la deuxième étape, après une excellente troisième place lors de la première étape. Décidément, les cyclistes mauriciennes nous font honneur, que ce soit sur les routes du Tour de France ou en Namibie !
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