Publicité

Deux amis décèdent tragiquement à quelques heures d’intervalle

Les familles Saumoo et Charlot évoquent des zones d’ombre et réclament une enquête approfondie

9 août 2025

Les familles des deux victimes veulent comprendre comment leur proche a été tué.

Le samedi 2 août, Sébastien Saumoo, 34 ans, est décédé quelques heures après avoir été agressé par le propriétaire d’une plantation de piments à Riche-Mare, où il aurait commis un vol. Contre toute attente, son ami Cédric Charlot, 27 ans, a été retrouvé mort dans une rivière le lendemain, non loin du lieu de l’agression. La thèse d’une overdose est privilégiée. Cependant, leurs proches refusent de croire à une coïncidence pour de multiples raisons. Ils s’expriment.

Ils sont submergés de questions. Une semaine s’est écoulée depuis qu’ils ont perdu leur proche, mais à leur immense chagrin s’ajoute une montagne d’interrogations quant aux circonstances ayant entrainé la mort de Sébastien Saumoo et de Cédric Charlot. Les deux amis, âgés de 34 ans et 27 ans respectivement, ont perdu la vie tragiquement à quelques heures d’intervalle le week-end dernier. Le premier, domicilié à Beau-Champ, a succombé à ses blessures le samedi 2 août quelques heures après avoir été agressé dans une plantation de piments à Riche-Mare. Le lendemain, c’est non loin du lieu où est survenue cette agression mortelle, soit à Résidence Argy, Centre-de-Flacq, que le corps sans vie de son ami a été retrouvé dans une rivière. Il serait mort d’une overdose. Leurs proches, dans le flou, refusent de croire à une coïncidence.

A ce stade, l’enquête policière sur la mort de Sébastien Saumoo s’oriente toujours vers un vol ayant mal tourné. Dans la matinée, le samedi 2 août, Danraj Ram, un planteur domicilié à Grande-Rivière-Sud-Est, s’est rendu au poste de police de Flacq où il a signalé des vols commis dans sa plantation le jour même, ainsi que le 27 juillet dernier. Au total, pas moins de 35 kilos de piments prêts à la récolte, d’une valeur marchande de Rs 14 000, auraient été dérobés. Les soupçons des enquêteurs se sont rapidement portés sur Sébastien Saumoo, un récidiviste fiché pour des délits similaires. Appréhendé peu après la mi-journée, le même jour, celui-ci a été conduit au poste. Se plaignant de douleurs, et saignant abondamment d’une blessure au pied, il a dû être conduit à l’hôpital Sir Anerood Jugnauth (SAJ), à Flacq, pour des soins. Il y a poussé son dernier soupir aux alentours de 14 heures en succombant à un choc hémorragique.

Traces de sang

Après son décès, les forces de l’ordre se sont rendues dans la plantation de piments où aurait été commis le vol, soit au Cemetry Road, Riche-Mare. Ils y ont décelé des traces de sang qu’ils ont aussitôt soupçonné d’appartenir à la victime. La brigade criminelle de Flacq, qui s’est saisie de l’affaire, a ainsi conduit Danraj Ram, le planteur ayant signalé le vol, et son fils, une jeune recrue de la police, au poste. Soumis à un feu roulant de questions, le père, âgé de 53 ans, a reconnu avoir agressé le trentenaire seul avec une manche de pioche après l’avoir surpris dans sa plantation. Son fils, âgé de 25 ans et présent au moment des faits, a pour sa part, avancé avoir tenté de poursuivre le complice du voleur présumé, en vain. Le quinquagénaire a été placé en détention après son interrogatoire tandis que son fils a été libéré sur parole.

Anéanti, l’entourage de Sébastien Saumoo s’interroge sur ce qui s’est «véritablement» passé. Sa mère Yolande, bouleversée, déclare que «les explications que nous ont fournies la police jusqu’ici ne corroborent pas. Mon fils avait ses défauts, mais il ne méritait pas de mourir dans ces circonstances. De plus, il était fort et bien bâti ; c’est impossible qu’il ait été agressé par une seule personne. Il avait également une profonde entaille au pied ; nous voulons savoir à quoi cette blessure est due. S’agit-il vraiment d’une histoire de vol, comme l’indique cette enquête ?» Ayant perdu sa fille en février, durant la même année, elle se dit «bouleversée de perdre un autre enfant en si peu de temps. Je ne dors plus, je ne mange plus. C’est plus que je ne peux encaisser». Ses interrogations se sont multipliées le lendemain du drame, lorsqu’elle a appris le décès d’un proche ami du trentenaire.

Vers la mi-journée, le dimanche 3 août, le corps sans vie de Cédric Charlot, un habitant de Mont-Ida, a été découvert dans une rivière située non loin du lieu où est survenue l’agression mortelle du trentenaire. En arrivant sur les lieux, la police l’a trouvé inerte, allongé sur les rochers, sur le dos, la tête plongée dans l’eau. L’autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, a attribué sa mort à un œdème pulmonaire aigu. Les enquêteurs soupçonnent fortement qu’il s’agit d’un cas d’overdose. Cependant, l’entourage du jeune homme peine à croire à cette thèse, encore plus après avoir eu vent que les deux amis ont été vus ensemble quelques heures avant leur décès. «Li pa normal ki de bon kamarad ki ti toultan ansam mor mem zour», lâche Francine Gopal, la mère de Cédric Charlot. Son frère Curtis fait, quant à lui, ressortir que «kan lapolis finn retrouv li, li ti alonze lor so ledo me li ti ena boukou blesir lor so fron. Li pa lozik. Eski lapolis pe rod maske enn krim ? Eski mo frer finn, li ousi, viktim enn agresion mortel etan done zot ti ansam ?» Non convaincus qu’il s’agisse d’une overdose, ses proches prévoient de solliciter les services d’un homme de loi pour réclamer une contre-autopsie. L’entourage de Sébastien Saumoo lance, pour sa part, un appel à la police pour une enquête approfondie. Affaire à suivre.

Publicité