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Price Stabilisation Fund

Les Mauriciens entre satisfaction et scepticisme

16 août 2025

Le samedi 16 août, le Deputy Prime Minister et le ministre du Commerce ont annoncé, lors d’une conférence de presse, qu’à partir du 26 août, plusieurs produits de première nécessité verront leur prix baisser grâce au nouveau mécanisme du Price Stabilisation Fund. Ce dispositif a pour objectif d’aider les Mauriciens à préserver leur pouvoir d’achat. Cependant, plusieurs Mauriciens ont exprimé leurs appréhensions face à cette mesure.

Hissen Caramben, St-Pierre : «Une mesure de soulagement, mais coûteuse et non durable»

«C’est une mesure populaire à court terme qui apporte un certain soulagement aux ménages, mais elle demeure non durable, mal ciblée et coûteuse. Le risque est qu’au bout de six mois, les prix repartent à la hausse, notamment en raison des tensions géopolitiques. Or, le véritable fardeau des ménages ne réside pas seulement dans le prix du lait ou de l’huile, mais surtout dans le coût de l’électricité et dans la baisse des revenus mensuels. Cette mesure applique une égalité de façade. Tout le monde bénéficie de la subvention, riche ou pauvre mais elle n’est pas équitable. Car les familles les plus vulnérables, celles qui subissent le plus durement la hausse du coût de la vie, n’en tirent pas forcément un avantage proportionnel.»

Wesley, Pointe-aux-Canonniers : «Pas de réel changement»

«C’est une bonne mesure qui pourrait effectivement contribuer à gérer le pouvoir d’achat. Mais, personnellement, je ne pense pas qu’elle apportera un grand changement, car elle ne fait pas une réelle différence face aux prix exorbitants que l’on constate sur les produits de première nécessité dans nos rayons. Par exemple, pourquoi baisser les prix de certains produits alors que d’autres, comme l’électricité, continuent à augmenter ? Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les prix du lait ou de l’huile qui pèsent sur les ménages, mais aussi le coût des factures d’énergie, du transport, du logement et même des médicaments. Ces dépenses sont incontournables et représentent une part importante du budget familial.»

Carole Thomas, directrice de Nailiocious Beauty, Moka : «Son impact reste limité»

«Avec la baisse des revenus de la population, cette mesure était évidemment une nécessité. Cependant, son impact reste limité. Je pense qu’il aurait fallu un soutien mieux ciblé, concentré sur les priorités essentielles. Bien sûr, something is better than nothing, mais l’objectif réel est encore loin d’être atteint. Le pouvoir d’achat a drastiquement chuté et l’effet domino se fait déjà ressentir sur l’ensemble de l’économie.»

Kelvin Venetheethan, entrepreneur, St-Pierre : «Pour un avenir sans crainte financière»

«C’est une bonne initiative, certes. Mais lorsque la CSG a été réduite, les pensions l’ont été aussi. Il est donc normal de constater une telle baisse, puisque nos revenus et allocations ont en réalité servi de subside. Pour l’avenir, il devient indispensable de mettre en place des mesures durables afin que nous, citoyens ordinaires, puissions vivre sans craindre en permanence pour notre portefeuille.»

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