Lisa Ducasse : «Impatiente et heureuse de retrouver les Mauriciens»

Ce 2 mai, à 19 heures, la jeune chanteuse mauricienne, qui a fait la première partie de Zazie en 2019 à l’Olympia, nous propose un nouveau concert à l’Institut français de Maurice, avec en première partie Nathaniel L’étandrie et son quartet. Et le lendemain, l’artiste propose une Masterclass sur l’écriture poétique et des textes de chansons, toujours à l’IFM, à 14 heures. Un beau moment en compagnie de Lisa Ducasse, et l’occasion de découvrir son univers et aussi son premier album, Iléisme, une belle poésie musicale sortie en janvier 2025, après plusieurs singles, comme la reprise de La chanson des vieux amants de Jacques Brel, en kreol morisien. En attendant la fin de la semaine, Lisa Ducasse a papoté un peu avec nous…

À quoi s’attendre sur scène pour ce concert du 2 mai ?

Ce nouveau spectacle a été créé à l’origine en partenariat avec la Maison de la Poésie, à Paris, à l’occasion de la sortie mon premier album, Iléisme. J’ai voulu écrire une histoire pour relier entre elles toutes les chansons de l’album, en mélangeant musique et poésie, et en puisant également dans l’univers du conte. Ça a donné une sorte de conte chanté, avec pour charpente une histoire de presqu’île qui se détache, petit à petit, d’un continent.

Quel sentiment vous anime à l’idée de faire (re)découvrir «Iléisme» au public mauricien ?

Je suis très impatiente et heureuse à l’idée de ces retrouvailles. C’est toujours une émotion très forte, celle du retour. L’idée de présenter un nouveau spectacle, après une première création au Caudan Arts Centre en 2021 et un concert à La Isla en 2024, m’émeut particulièrement, parce que c’est l’occasion de montrer comment les chansons ont voyagé et grandi entre-temps.

Justement, parlez-nous de l’accueil de l’album quelques mois après sa sortie ?

Je suis très heureuse de la réception qu’a connue l’album en France dans la presse et auprès du public, mais ce que j’ai éprouvé le plus fortement à sa sortie, c’était une sorte de lâcher-prise. Cet album, c’est le fruit de près de quatre ans de travail et de recherches. J’ai eu la chance de le faire en toute liberté et avec une fabuleuse équipe de musicien.nes, je suis fière du résultat et j’espère qu’il sera amené à continuer son voyage le plus longtemps possible !

Connaissez-vous Nathaniel Létandrie, qui fait votre première partie ?

Pas encore, mais je suis très impatiente d’aller découvrir sa musique ! J’ai eu la chance de faire beaucoup de premières parties lors de mes tournées ; c’est toujours une belle façon de rencontrer des artistes, de créer du lien.

Vous avez déjà une belle carrière naissante… Quels conseils donneriez-vous à de jeunes artistes qui aspirent à autant de réussite dans leur musique ?

Dans un premier temps, de beaucoup créer et de prendre le temps qu’il faut pour se construire et apprivoiser sa musique ; de cultiver ce qui la rend singulière et sincère. Ensuite, et seulement ensuite, la faire écouter le plus possible autour de soi ; c’est aussi ce qui permet d’avancer. J’ai pour ma part candidaté à énormément de dispositifs d’accompagnement qui permettent de se former, de se professionnaliser, et où on côtoie d’autres artistes et acteurs du milieu musical. Il est dommage qu’à Maurice, la culture n’ait jamais été une priorité gouvernementale, et qu’il n’existe pas plus d’aides pour financer des dispositifs comme ceux-là, qui encourageraient la création et permettraient à toute une génération d’artistes de se construire, de se projeter dans leur parcours et, à terme, de vivre de leur art, quel qu’il soit.

Des projets après vos dates dans l’océan Indien (NdlR : Lisa Ducasse sera aussi aux Seychelles le 9 mai et à La Réunion le 5 juin) ?

Je continue les dates en France, notamment avec une dernière pour clôturer la série à la Maison de la Poésie le 26 mai, à Paris. Ensuite, je pense prendre le temps de me consacrer à des projets d’écriture en dehors de l’écriture de chansons. Nous avons notamment des projets de livres en commun avec mon compagnon, le dessinateur Hippolyte.

Pour le concert, les billets sont en vente à Rs 800 à l’IFM et sur le site de celui-ci (https://www.institutfrancais.mu/fr).

La Masterclass est sous inscription à l’IFM : Rs 250 (full) Rs 200 (partiel).