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Par Yvonne Stephen
21 avril 2025 00:34
En chœur. Des préoccupations qui se ressemblent, qui s’harmonisent. De femme à femme, on se comprend, on comprend le quotidien. Des candidates des cinq villes, engagées auprès de partis différents, évoquent la même gangrène qui ronge leur ville : la drogue, le manque d’activités et de sécurité. L’impression qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Alors, avec leur force et leur conviction, elles ont décidé de se lancer dans le combat pour les voix sur un terrain encore terriblement masculin. Elles rêvent de faire la différence le dimanche 4 mai, jour des élections municipales et de l’annonce des résultats. Certaines d’entre elles parlent de leur engagement et du pouvoir du féminin…
À Vacoas-Phoenix
Amrita Gopaul, Alliance du Changement : «Une voix pour les familles»
Pourquoi elle s’est engagée. «Je pense que s’engager, c’est avant tout aimer son pays, sa ville, sa communauté. C’est vouloir participer à quelque chose de plus grand que soi. À Maurice, nous avons tant de potentiel, tant de richesses humaines, culturelles, sociales… Mais pour avancer, il faut des gens qui osent, qui s’impliquent, qui veulent faire la différence – même à petite échelle. Moi, je crois que chaque action compte. Et c’est justement cette volonté d’apporter du changement qui m’a poussée à m’engager.»
Moi, femme. Moi, candidate. «Les femmes, tout comme les hommes, ont des compétences, des idées, des expériences de vie précieuses. Mais elles ont aussi cette sensibilité, cette capacité à écouter, à rassembler, à penser à l’humain derrière chaque décision. Dans nos villes mauriciennes, on a besoin de cette approche plus douce, plus inclusive, plus ancrée dans le quotidien. Une femme qui s’engage, c’est souvent une voix pour les familles, pour les enfants, pour les personnes vulnérables. Et c’est une richesse qu’il faut valoriser.»
Une action à cœur. «Si je devais en choisir une, ce serait la création de centres communautaires vivants et accessibles, dans chaque quartier. Des espaces où les jeunes peuvent apprendre, où les femmes peuvent se former, où les aînés peuvent échanger, où les familles peuvent trouver de l’aide. Des lieux de lien social, de solidarité et, surtout, d’espoir. Parce que c’est dans la proximité et dans l’humain que tout commence.»
À Curepipe
Anna Shaheen Toraub, Reform Party : «Notre savoir-faire peut améliorer la qualité de vie»
Pourquoi elle s’est engagée. «Je souhaite avant tout contribuer à l'intérêt de ma ville en favorisant la diversité et en faisant entendre la voix des citadins.es. Rendre à la ville-lumière son éclat et sa convivialité à travers l’aménagement des infrastructures et des environnements ; c’est ma vision. Être proche des gens afin de faciliter l'identification des besoins et la recherche de solutions, c’est un engagement essentiel qui m’a parlé.»
Moi, femme. Moi, candidate. «Les femmes peuvent apporter énormément à la vie des villes. S’engager activement dans la communauté, avancer dans la planification et encourager d'autres femmes à s'engager, tout en promouvant l'équilibre entre les genres ; ce sont des actions nécessaires, aujourd’hui. Le savoir-faire des femmes peut aider à améliorer la qualité de vie dans les villes. Nous avons cette merveilleuse capacité d’être bann ti reyon soley !»
Une action à cœur. «Un espace dédié aux divertissements pour les jeunes, ainsi que des activités indoor afin que les citadins.es puissent en profiter. Il faut prendre en considération le temps constamment pluvieux de Curepipe.»
À Curepipe
Céline Cybèle, Idéal Démocrate : «Les femmes sont indispensables en politique»
Pourquoi elle s’est engagée. «Parce qu’il est temps d’arrêter de se plaindre en silence. S’engager, c’est refuser l’immobilisme, c’est choisir l’action, le dialogue, le courage. Idéal Démocrate (ID), c’est une génération qui se lève pour que les villes ne soient plus gérées à huis clos.»
Moi, femme. Moi, candidate. «La question n’est pas ce que les femmes peuvent "apporter" en politique ! Elles sont indispensables ! Les villes sont les premiers lieux de vie, d’éducation, de solidarité. Et qui mieux que les femmes connaît les réalités du quotidien ? La place des femmes en politique locale, c’est une condition d’équilibre démocratique. Dans les villes où nous vivons, où nous travaillons, où nous élevons nos enfants, leur voix, leur force, leur lucidité sont vitales. À ID, femmes et hommes portent une même ambition : remettre la compétence, l’écoute et le courage au cœur du conseil municipal. Au Ward 4, nous sommes trois candidats à porter le projet d’ID. Nous demandons aux habitants de ces quartiers de nous faire confiance. À Cité Attlee, les gens savent à quel point je suis ancrée et à quel point j’agis pour mon quartier.»
Une action à cœur. «En tant qu’artiste, je souhaite donner un cœur battant à notre ville en faisant vivre la culture à plein régime. Curepipe a besoin d’un lieu vivant, populaire, ouvert, où la création, la parole, la musique et le patrimoine se croisent. Pourquoi pas une Maison de la Culture et de la Jeunesse, pensée avec les habitants, au service du lien social et de l’avenir.»
À Quatre-Bornes
Hansa Khedoo, Repiblik Sitwayen Popiler : «Proximité et écoute»
Pourquoi elle s’est engagée. «Je me suis inspirée de ma mère. Il y a 20 ans, elle était agent. Elle était très engagée au niveau du canvassing. À l’époque, il y avait des femmes comme elle qui s’engageaient, mais elles n’atteignaient pas les niveaux décisionnaires. 20 ans plus tard, le monde a changé, et je me suis dit que je pourrais tenter ma chance ! Ma maman est très fière de moi. Elle ne pensait pas que je prendrais cette voie.»
Moi, femme. Moi, candidate. «Les femmes ne visualisent pas le monde de la même façon. Implication cruciale au cœur de la famille avec un regard sur l’éducation et sur le quotidien. Et une sensibilité accrue. Je crois en la proximité et l’écoute. Je crois en une politique qui va vers l’autre. C’est une approche qui touche ; je le vois sur le terrain, nous avons un accueil très positif.»
Une action à cœur. «Je rêve que Quatre-Bornes devienne une ville vivante, forte et solidaire. Avec plus d’activités et de loisirs pour les femmes et les jeunes.»
À Port-Louis
Nazemounebie Sobdar, Alliance du Changement : «Redress mo lavil !»
Pourquoi elle s’est engagée. «Je suis une Port-Louisienne de naissance. J’y ai fait mes classes primaires et secondaires. J’y ai été fonctionnaire. Je fais du travail social depuis 30 ans, j’organise des sessions de prières, je connais ma ville par coeur ! Je l’ai vu changer de jour en jour. Maintenant que je suis à la retraite, j’ai décidé de m’engager pour redress mo lavil ! Il n’y a plus rien dans la capitale, plus de jardin, plus d’endroit où les femmes peuvent se rencontrer avec leurs enfants. Plus d’activités, plus de loisirs.»
Moi, femme. Moi, candidate. «Les femmes ont conscience du quotidien, des difficultés du jour. Elles mènent leur foyer toute la semaine, zot kwi-bwi, okip zanfan. Et quand le week-end arrive, il n’y a rien pour elles. Je les connais, je les entends. Elles me parlent. Elles souffrent quand leurs enfants tombent dans la drogue. Elles font des dépressions. Elles attendent que nous leur tendions la main.»
Une action à cœur. «Tous les dimanches à Les Salines, c’est une super ambiance. Il y a un jardin où les familles se retrouvent. Il y a des marchands. C’est extraordinaire, surtout pour les femmes qui peuvent sortir de leur routine et socialiser. C’est ce que je souhaite pour Port-Louis. Plus de lieux de rencontres et des activités pour les jeunes, afin qu’ils ne tombent pas dans la drogue.»
À Beau-Bassin–Rose-Hill
Sonia Leong Son, En Avant Maurice : «Les femmes vivent le monde différemment que les hommes»
Pourquoi elle s’est engagée. «J’ai senti qu’en tant que fille bien-aimée de Dieu, j’ai reçu des dons et des talents non seulement pour servir le Royaume de Dieu mais aussi pour combattre les injustices. Une façon de le faire, c’est à travers la politique et comme j’ai suivi une formation sur le leadership social et une autre sur la responsabilité politique et la citoyenneté chrétienne, j’ai senti que j’avais des outils pour pouvoir assumer cette responsabilité politique en tant que citoyenne chrétienne. Je ne pouvais plus rester spectatrice devant ce que les fléaux de la drogue et de la pornographie sont en train de faire dans la vie de nos jeunes. Et moi, en tant que sportive, je ressens le besoin de transmettre des valeurs importantes à la jeunesse. Mon grand-père est aussi une inspiration ! Il a été conseiller municipal, mais aussi ministre. Il est sur le billet de Rs 25 !»
Moi, femme. Moi, candidate. «En tant que maman de cinq enfants, j’ai vécu au quotidien avec les jeunes. Je sais quels sont ces obstacles qui les empêchent d’être épanouis, de pouvoir servir au mieux leur famille, leur communauté. Je sais ce qui leur manque. Les femmes vivent le monde différemment que les hommes. Elles n’ont pas besoin d’être mère pour ça ; les tantes, les voisines, les marraines vivent dans la vague de cet amour qu’est la maternité. Alors, elles savent ce que la jeunesse vit et elles ont un grand rôle à jouer pour l’aider à trouver une voie apaisée.»
Une action à cœur. «J’ai un rêve absolu ; celui que tous les Mauriciens.nes sachent nager ! Cela réduirait beaucoup de problème tant en ce qui concerne la santé physique que la santé mentale. C’est un des sports le plus complet ; on travaille le cœur, les muscles et le mental. Il n’y a que des bienfaits. Nous habitons sur une île, donc, c’est un sport que nous pouvons pratiquer tout au long de l’année. Les citadins.es ont la plage d’Albion à dix minutes de chez eux. Et cette activité physique se pratique à tout âge, la natation représente beaucoup de bonnes choses pour les seniors.»
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