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La détresse de sa famille

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William André était un passionné de sport.

Après le Mauricien Rakesh Dayal il y a quelques semaines, c’est William André, un Rodriguais, qui a succombé à la grippe A (H1N1), le 24 septembre, à l’hôpital Jeetoo où il avait été transféré pour une infection pulmonaire. Ses proches témoignent.

C’était un homme grand, robuste et sportif. D’ailleurs, on l’appelait le Colosse. Mais en l’espace de quelques jours, une grave maladie a eu raison de lui. William André, un Rodriguais de 40 ans, est décédé le 24 septembre, à 5h15, suite à des complications liées à la grippe A(H1N1). Il laisse derrière lui des proches anéantis, inconsolables, d’autant plus qu’ils ont perdu un autre membre de la famille, Danny, le petit frère de William, dans un accident de la route, il y a deux ans. «Mon fils laisse un grand vide dans nos cœurs. Il est irremplaçable», pleure son père Wills André.

Jamais il n’aurait cru que son fils s’en irait si subitement, lui qui était toujours en bonne santé. Tout a commencé début septembre par une fièvre qui n’était toujours pas partie une semaine après. Le 6 septembre, Merline, la mère de William, lui avait préparé une tisane pour l’aider à aller mieux. Effectivement, le lendemain, il s’était un peu remis et prévoyait même de se rendre à Port-Mathurin. Toutefois, toujours très affaibli, il a préféré garder le lit. Le 8 septembre, toujours mal en point, il s’est rendu à l’hôpital de Mont-Lubin d’où il a été transféré à celui de Crève-Cœur où on lui a fait une radio.

C’est là que les médecins ont constaté qu’il avait une infection sévère aux poumons. Il a alors été placé en Intensive Care Unit (ICU), le lundi 9 septembre, et a été envoyé à Maurice dans la soirée du mardi 10 septembre. Lors du voyage, où il était accompagné de sa sœur Arielle, William André portait un masque sur le visage. Il a été intubé le mercredi 11 septembre, puis placé en soins intensifs sous respiration artificielle.

L’état de cet employé du département du Cadastre, à Rodrigues, s’était un peu amélioré par la suite. Il avait repris connaissance, avait bu un peu de jus et un peu de lait et était même arrivé à prononcer quelques mots. Mais dans la nuit du 23 septembre, son état s’est détérioré et a rendu l’âme aux petites heures le 24 septembre. Ce n’est qu’après son décès que ses parents ont su qu’il était atteint de la grippe A (H1N1). Son corps a été rapatrié à Rodrigues le 25 septembre à bord du Dornier.

Père aimant

Aîné d’une fratrie de quatre enfants, William laisse derrière lui, outre ses parents, ses deux sœurs Arielle et Françoise ainsi que deux petites filles, issues de son premier mariage, et un petit garçon de 2 ans qu’il a eu avec Reshma, avec qui il avait refait sa vie quelques années après son divorce. Le couple travaillait dans le même bureau. Willy, comme on le surnommait affectueusement, était un père aimant. Il allait chercher ses deux filles à l’école chaque après-midi à bord de son 4x4.

Depuis ce drame, toute la famille est très abattue, surtout la mère de William qui ne se remet pas d’avoir perdu son deuxième fils alors que son père a dû être hospitalisé pendant deux jours après avoir fait un malaise lors de l’enterrement : «Les témoignages de sympathie étaient tellement poignants que je n’ai pu tenir le choc», souligne ce père rongé par la tristesse. Son fils et lui étaient très proches et ne rataient jamais une occasion de passer du temps ensemble.

William, qui allait fêter son 41e anniversaire le 16 décembre, était un amoureux de sport, selon ses proches. Il faisait partie de l’équipe de handball de Mont-Lubin et était considéré comme le meilleur buteur. À un moment, il était même le capitaine de son équipe. C’était aussi un diehard de Manchester United et il ne ratait jamais un match de football. D’ailleurs, Eric Félicité, son meilleur ami, en témoigne : «On était comme des frères. On se disait tout. Nous avons grandi ensemble d’autant que nous étions voisins. Nous avons partagé la même passion pour le sport. Nous avons fait partie des mêmes équipes locales, que ce soit pour le football ou le handball. Toutefois, concernant le football international, il a toujours été fan de Manchester alors que moi je supportais Liverpool. On se taquinait souvent à ce sujet. Il laisse un grand vide dans notre vie.»

Depuis quelque temps, Willy se passionnait aussi pour le basket. Très robuste, il faisait aussi de la musculation. C’était un homme fort qui mesurait environ 1m95. D’où ses surnoms de Shérif et de Colosse. Il était un très bon dessinateur et concevait parfois les plans de construction de ses amis proches. Selon ceux qui l’ont bien connu, il avait bon cœur, était serviable et très respectueux.

La veille de sa mort, William André a souhaité parler à sa mère et a même demandé qu’on le transfère dans son île natale. Hélas, son ultime souhait n’a pu être réalisé, la maladie l’ayant emporté sur son lit d’hôpital, à Maurice.

CA

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