• Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement
  • 1ers Championnats d’Afrique d’air badminton : Maurice s’offre le bronze en équipe
  • Ruqayah B. Khayrattee met la femme en avant
  • Huawei Watch GT 5 Pro : du premium autour du poignet
  • Donald Trump, sa mission pour «sauver l’Amérique» et les «incertitudes»

Les mères des deux soldats disparus réclament la vérité

drame1.jpg

Deux jeunes hommes avaient perdu la vie lors d’une séance d’entraînement du Groupement d’intervention de la police mauricienne à Sept-Cascades, le 29 septembre 2012. Leurs mères, le cœur lourd de chagrin, attendent toujours que la lumière soit faite sur cette affaire.

29 septembre 2012–29 septembre 2013. Aujourd’hui, cela fait un an, jour pour jour, que les privates 3792 Sylvestre Nanon et 2919 Nitish Kumar Binda sont morts noyés à Sept-Cascades, lors d’une séance d’entraînement (voir hors-texte). Les deux soldats de la Special Mobile Force (SMF) avaient été sélectionnés pour faire partie du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM).

Depuis leur disparition, leurs proches sont anéantis. Et même si les jours ont passé, la douleur est toujours aussi grande. Sujata Binda, âgée de 45 ans et maman de Nitish Kumar, pleure d’ailleurs toujours son fils disparu. «Il ne se passe pas un jour sans que je ne pleure mon enfant. Sa photo est accrochée au mur de chaque pièce de la maison. J’ai toujours l’impression qu’il va rentrer, qu’il va m’appeler affectueusement maman. Hélas, la réalité est tout autre», confie cette habitante de Providence, Quartier-Militaire, des sanglots dans la voix.

Veuve depuis plusieurs années, la vie de cette mère de famille a complètement basculé à la mort de son fils. «Je pense toujours à lui. Et d’ailleurs, je n’ai rien changé à sa chambre. Pour une mère, il est très difficile de perdre un enfant. À ce jour, j’attends toujours de connaître la vérité sur la mort de mon fils car il y a eu tellement de versions autour de ce drame. Je n’ai même pas encore récupéré ses effets personnels», fait-elle ressortir.

Depuis le drame, Sujata ne dort presque plus la nuit. «Je suis stressée. Je suis obligée d’avaler des pilules chaque soir. Généralement, ce n’est qu’aux alentours de 3 heures du matin que je trouve le sommeil», dit-elle. Aujourd’hui, même si elle est devenue grand-mère – Laetitia, la fiancée de son fils, a donné naissance à un garçon peu après la mort de celui-ci –, Sujata a perdu sa joie de vivre. Ça lui fait mal de penser que son petit-fils fêtera bientôt son premier anniversaire sans son père. «Le premier mot que l’enfant a dit c’est papa. Pour l’heure, il ne sait dire que ça. Cela nous brise le cœur à Laetitia et à moi», confie-t-elle. Une prière sera dite aujourd’hui à son domicile en la mémoire du private Nitish Kumar Binda.

Chez les Nanon, à Bénarès, la tristesse se lit sur les visages de Corinne et de Sylvio, les parents du jeune soldat Sylvestre. «Nous nous sommes réfugiés dans la prière pour avoir une certaine consolation et afin d’essayer de trouver la paix intérieure. On pardonne à celui ou ceux qui ont fauté mais on veut tout de même connaître la vérité concernant le drame qui a coûté la vie à Sylvestre», avance

Sylvio, d’un ton sévère. Et Corinne d’ajouter :

«C’est dur de vivre sans lui au quotidien. Car il était celui qui mettait constamment de la bonne humeur avec ses blagues, ses fous rires. De plus, il positivait toujours. On avance malgré la souffrance et, ce, grâce à sa philosophie de vie. Il disait toujours : ‘‘Il ne faut pas se demander si on va réussir mais plutôt se dire qu’on va réussir car il suffit de croire en soi’’.»

Un an après le drame de Sept-Cascades, elle s’interroge sur le sort du lieutenant Sookur qu’elle accuse d’être le responsable de la mort de son fils (voir hors-texte). «Qu’en est-il de cet homme ? Il a jusqu’à maintenant écopé d’une suspension mais c’est tout. Alors que nous, nous avons perdu un fils. Que les autorités nous disent une bonne fois pour toutes la vérité», lâche Corinne.

En hommage à Sylvestre Nanon, ses amis de la paroisse de Rivière-des-Anguilles ont organisé un concert de gospel, hier, samedi 28 septembre. Les parents de la victime, pour leur part, iront se recueillir sur sa tombe en ce triste anniversaire.

À noter qu’une stèle sera placée à Sept-Cascades, le dimanche 6 octobre, en mémoire des deux soldats disparus.

Laura Samoisy

L’inspecteur Sookur garde le silence

Il campe sur sa position. L’inspecteur Sookur refuse, en effet, de commenter le drame de Sept-Cascades. Son homme de loi, Me Sanjeev Teeluckdharry, explique : «Mon client ne va pas faire de commentaire. Mais nous attendons le procès pour démontrer qu’il n’a pas fauté ce jour-là.»

L’inspecteur Sookur, actuellement suspendu de ses fonctions, fait l’objet d’une charge d’homicide involontaire suite au décès tragique de deux aspirants membres du Groupement d’Intervention de la police mauricienne. Mais il récuse les accusations portées contre lui. «Il nie toujours les faits et plaide non coupable. Lors de son interrogatoire, il avait dit aux enquêteurs que, le jour du drame, tout avait été fait selon les procédures habituelles. Il avait aussi donné des détails sur la formation avant de faire valoir son droit au silence, précisant qu’il allait répondre aux questions en cour uniquement», indique Me Sanjeev Teeluckdharry.

JMG

Archive: