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Le douloureux adieu de ses parents

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Les proches du garçonnet (ici sa grand-mère maternelle et son père) sont inconsolables.

C’était la prunelle de leurs yeux, leur raison de vivre, leur enfant unique… Hélas, il leur a été brutalement enlevé. Le petit garçon qui n’avait que 5 ans est mort après avoir été renversé par une fourgonnette. Son père et sa mère, anéantis, témoignent…

Leur cœur n’arrête pas de saigner. Ils ont l’impression que la souffrance atroce qu’ils ressentent ne les quittera jamais, que le vide en eux ne sera jamais comblé. Christelle et Tony Curtis Lolo pleurent amèrement leur petit Jemmy, 5 ans, décédé suite à un accident de la route, le lundi 9 septembre, à Bambous.

Ce jour-là, en voyant les petites savates de son fils traîner sur l’asphalte, sans trace de lui ou de sa bicyclette dans les parages, Christelle, 24 ans, a tout de suite su qu’il lui était arrivé quelque chose de grave. Mais elle était loin d’imaginer à quel point. En pleurs, elle revient sur cet après-midi où sa vie a basculé dans un véritable cauchemar.

Il est aux alentours de 16 heures, ce jour-là, quand la jeune maman sort de sa maison, à la NHDC de Bambous, pour aller chercher son fils. «Jemmy montait à bicyclette dans la ruelle où on habite. Je l’ai vu passer devant la maison à deux reprises. C’est une ruelle tranquille et peu fréquentée et il ne va jamais plus loin. Vers 16 heures, je suis sortie de la maison pour aller le chercher afin qu’il m’accompagne pour ma marche quotidienne à Bambous. Mais il n’y avait aucune trace de lui. J’ai poursuivi mon chemin et je suis tombée sur ses amis de jeux qui m’ont dit qu’il était là il n’y a pas longtemps, mais il n’y avait pas de trace de lui», raconte Christelle, la voix brisée par son immense chagrin.

Elle poursuit alors sa route, pensant que son petit Jemmy est plus loin. «C’est là que j’ai vu ses savates alors que sa bicyclette et lui-même étaient introuvables. J’ai pensé au pire. J’ai cru qu’on avait enlevé mon enfant. J’ai donné l’alerte à mes proches. Mon père et mon frère se sont alors rendus au poste de police de Bambous pour signaler sa disparition», poursuit cette mère, dévastée par la mort de son unique enfant.

Là-bas, les proches du petit Jemmy Lolo apprennent de manière brutale qu’un enfant a eu un accident de la route un peu plus tôt. «Les policiers ont dit qu’un petit garçon avait été transporté à l’hôpital suite à un accident qui s’était produit non loin de chez nous», confie Christelle, péniblement. Mais sa famille et elle ne sont pas au bout de leur peine. À l’hôpital, une terrible nouvelle les attend. «Il faisait déjà nuit quand nous sommes arrivés à l’hôpital de Candos et quand on a cherché à savoir où était notre fils, un membre du personnel nous a dit qu’il se trouvait à la morgue. Nous avons eu un choc immense, nous ne pouvions croire que Jemmy était mort. Pourtant, c’était vrai. On nous a conduits à la morgue et là, on a vu le corps sans vie de Jemmy. Notre monde s’est écroulé. Je ne peux décrire ma douleur à ce moment-là», pleure amèrement Christelle.

Ce qui est encore plus dramatique c’est que cela faisait déjà plusieurs heures que le petit Jemmy était décédé sans que ses parents ne le sachent, car personne ne les avait avertis que le garçonnet avait eu un accident. Il a été renversé par une fourgonnette alors qu’il était sur sa bicyclette et le chauffeur du véhicule l’a tout de suite embarqué à bord pour l’emmener à l’hôpital de Candos où il a rendu l’âme peu après son arrivée. Du coup, personne dans le voisinage, ni dans l’entourage de Jemmy n’était au courant du drame.

«Raison de vivre»

Aujourd’hui, les parents du garçonnet ne savent pas s’ils vont un jour se relever de cette tragédie qui les atteint en plein cœur. Car leur rayon de soleil s’est éteint. Le petit ange qui les comblait de bonheur, du lever du jour au coucher du soleil depuis cinq ans, s’en est allé subitement, brusquement, dans des circonstances horribles. «Il était notre raison de vivre. Notre petit prince adoré», confie Christelle, en larmes.

Le jour de l’accident, se souvient-elle avec tristesse, son fils était rentré de l’école tout joyeux comme à son habitude. «Jemmy était en Std I à la New Geoffroy Government School. Ce jour-là, après l’école, le van scolaire l’a déposé à la maison aux alentours de
15 heures. En entrant, il m’a demandé de lui préparer un mine Apollo. Entre-temps, il a pris sa bicyclette pour aller faire un tour, comme à son habitude. Je lui ai interdit de sortir et je lui ai demandé d’enlever son uniforme et de manger ses nouilles avant de se détendre», raconte Christelle, soutenue par son époux Tony Curtis.

«Il s’est déshabillé et a pris un bain avant de manger ses nouilles. Il en a toutefois gardé un peu pour sa grand-mère qu’il aimait beaucoup. Après, il a appelé son père qui était à son travail pour lui demander de lui acheter quelques gâteaux et de l’emmener chez le coiffeur plus tard. Puis il a enfourché sa bicyclette pour faire un tour dans la rue qui est en face de notre maison», murmure Christelle. De son salon, la jeune mère aperçoit son fils qui s’amuse sur son vélo. C’est la dernière fois qu’elle le verra en vie.

«Notre vie est devenue un cauchemar depuis que notre enfant unique est parti», lance-t-elle, dans un sanglot. Son époux et elle tentent désespérément de s’accrocher aux souvenirs laissés par leur petit chéri pour ne pas sombrer complètement. C’est avec douleur et, surtout, beaucoup de tendresse que Tony Curtis repense à ce petit être débordant d’énergie qu’était son fils. «Il était la joie de vivre. Il aimait la musique. D’ailleurs, il avait un petit djembé sur lequel il aimait taper. Il savait aussi se servir d’une ravanne et adorait danser le séga. C’était un petit gaillard qui n’était pas du tout timide», explique Tony Curtis Lolo, les larmes aux yeux. Son épouse et lui faisaient tout pour que leur fils ait une belle vie. «On est une famille modeste. Mais on faisait tout pour qu’il ne manque de rien.»

Le petit garçon était aussi très apprécié et chéri des autres membres de sa famille, notamment de sa tante Cindy, la sœur de Christelle. D’ailleurs, le week-end précédant son accident, Jemmy avait passé un bon moment chez sa «tati» à Vacoas, se souvient cette dernière, très ébranlée par cette perte. «Il était venu chez moi avec sa maman, après s’être rendu chez son arrière-grand-mère, à Bel-Air, et nous avons passé un très bon moment tous ensemble, avec mon mari également. Jemmy avait avec lui des cartes à l’effigie du dessin animé Bob l’éponge et m’a montré les dessins qu’il avait faits sur sa Nintendo. Il me disait qu’il avait fait des dessins de sa maman, de sa grand-mère et de moi. Ce jour-là, on avait préparé un bon mine frit et il s’est beaucoup régalé», raconte Cindy, tristement. Après le dîner, Jemmy a regardé la télévision avec elle avant de se mettre au lit.

Le lendemain, le garçonnet avait insisté pour que sa tante vienne à Bambous avec sa mère et lui. «Il n’arrêtait pas de me dire, en pleurant, “Cin, viens on part chez grand-mère” (NdlR : la maman de Cindy et Christelle qui habite à Bambous). Je lui ai fait comprendre que je travaille le lundi. Mais je lui ai dit que j’allais passer le voir dans l’après-midi avant de rentrer à la maison.» Hélas, elle ne devait plus jamais le revoir vivant.

Fan des Komiko

Les larmes aux yeux, Cindy évoque le souvenir de Jemmy : «Il aimait énormément la musique, dès qu’il entendait un morceau de P. Square, il se mettait à bouger. Il m’avait même demandé de lui acheter le DVD du concert du groupe. Il aimait certes les dessins animés comme tous les enfants de son âge mais il appréciait particulièrement les sketchs Komiko. Et il adorait le film Maman, j’ai raté l’avion.» Le petit aimait aussi, selon sa tante, aller à l’école et étudier. «Il apportait toujours ses livres quand il venait chez moi et il me demandait de lui faire faire des devoirs ou de lui faire la lecture.»

Le départ du petit Jemmy laisse aussi un grand vide dans le cœur de Jean-Noël, l’oncle de sa mère. «C’était un petit bout de chou rempli d’énergie, confie-t-il. Il avait toujours les mots pour rire. On ne s’ennuyait jamais lorsqu’on était en sa compagnie. Il était toujours souriant et pas du tout timide. Il n’était pas un garçon difficile à vivre. Il mangeait de tout et, comme n’importe quel enfant, il aimait manger chez KFC.»

Selon Jean-Noël, le garçonnet connaissait le son de sa moto par cœur. «Quand il m’entendait arriver, il accourait car il savait que je lui avais apporté une petite friandise.» Selon lui, «Jemmy aimait aussi jouer avec sa petite cousine qu’il considérait comme une sœur et il se séparait rarement de
son vélo». Cette bicyclette, qui était son jouet préféré, lui avait été offerte par son parrain à Noël dernier.

Cette année, Jemmy espérait de tout cœur que le Père Noël lui apporterait une batterie. «Il en avait reçu une pour enfant avec ma sœur l’an dernier. Mais cette année, il en voulait une vraie, confie sa tante Cindy. Il voulait m’emmener dans un magasin d’instruments de musique à La Louise pour me montrer la batterie qu’il voulait tant.»

Jemmy attendait aussi avec impatience, selon sa tante, son sixième anniversaire, qu’il allait fêter le 22 décembre. «Il a passé son cinquième anniversaire à la plage de Flic-en-Flac avec toute la famille et ma mère avait préparé un gâteau pour lui», raconte Cindy, inconsolable. Cette année encore, la famille avait prévu de faire une petite fête pour marquer l’occasion. Hélas, ce jour-là, les cœurs ne seront pas en joie mais tenaillés par une immense douleur… Celle d’avoir perdu un enfant bien-aimé.

Le chauffeur retrouve la liberté conditionnelle

Le conducteur de la fourgonnette qui a renversé le petit Jemmy répond d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. Après l’accident, Mouneswar Mungra, 35 ans et habitant Beaux-Songes, a été arrêté avant de recouvrer la liberté conditionnelle mercredi. Dans une déclaration à la police, il a expliqué qu’il faisait marche arrière quand il aurait heurté l’enfant qui était sur son vélo. Il aurait été intrigué par des bruits bizarres avant de découvrir l’horreur. Sous le choc, il aurait placé le garçonnet dans sa fourgonnette pour le conduire à l’hôpital. Toutefois, comme un malheur n’arrive jamais seul, il aurait eu une panne en cours de route et aurait fait de l’auto-stop jusqu’à ce qu’un bon Samaritain lui propose de l’aide. Mais une fois à l’hôpital, le garçonnet a malheureusement rendu l’âme. Nous nous sommes rendus au domicile de Mouneswar Mungra à Beaux-Songes, le vendredi 13 septembre, où un de ses proches nous a déclaré qu’il ne se sentait pas bien et qu’il avait pris rendez-vous chez un médecin. Ce proche a aussi précisé que le chauffeur de la fourgonnette ne souhaitait pas évoquer cette affaire dans la presse.

Laura Samoisy et CA

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