Le couple au temps du bonheur.
La jeune femme et ses enfants, Shadia et Rayhan posent avec les parents d’Oomar, Cassam et Zohra Uteem.
Le 7 mars, c’était le premier anniversaire de la mort de son époux. Confessions d’une jeune femme marquée par le deuil, qui au fil du temps retrouve sa sérénité.
«Il me manque beaucoup.» Ces paroles de Nadeera, l’épouse d’Oomar Uteem, sont chargées d’émotion. Vendredi, cela a fait un an que le cardiologue-politicien, fils de l’ex-président de la République Cassam Uteem, est décédé d’un infarctus du myocarde à l’âge de 39 ans. Depuis, sa jeune veuve essaye de remonter la pente et de regarder vers l’avenir. Elle nous parle de la vie sans son époux «bien-aimé».
«Ce n’est pas évident de continuer sans lui, mais je suis arrivée à accepter son absence. Les trois ou quatre mois après son décès ont été horribles. Il est parti si brusquement après 18 ans de vie commune. J’avais arrêté de rêver. Nous avions tellement de projets d’avenir ensemble, nous nous voyions vieillir côte à côte, avoir des petits-enfants, etc», confie Nadeera d’une voix vibrante. L’homme qu’elle a rencontré alors qu’elle était encore élève au collège Lorette de Rose-Hill et lui étudiant en médecine à Bordeaux et pour qui elle a eu le coup de foudre «restera à jamais dans son cœur» : «Je ne l’oublierai jamais, c’était un époux extraordinaire, il m’a tout donné.»
Le jour de la mort d’Oomar, elle se rappelle comme si c’était hier : son réveil à 01h04, ce 7 mars, son malaise, sa demande de pardon à ses proches, son dernier souffle : «Je n’arrivais pas à y croire, je me disais que j’allais devoir l’annoncer aux enfants qui l’adoraient et dont il était très proche, c’était atroce.» Et puis la suite, l’enterrement, le chagrin écrasant, le soutien de la famille et des amis : «C’est là que j’ai reconnu mes vrais amis. Ils m’ont vraiment entourée, aidée dans cette épreuve.»
Si elle arrive à avancer avec «plus de sérénité» aujourd’hui, c’est «grâce à l’aide de Dieu» qui lui a «apporté la paix intérieure». Car la jeune femme croit fermement que c’est le Tout-Puissant qui guide chacun de ses pas et l’aide à faire face à l’adversité : «C’est Lui qui me guide dans mes choix, mes gestes.» Et aussi à élever seule ses deux enfants, Shadia, bientôt 12 ans, et Rayhan, 10 ans: «Ils ressentent l’absence de leur père. Le départ d’Oomar a laissé un vide dans leur vie comme dans la mienne, c’est un manque que je ne pourrai pas combler mais ils s’en sortent. Et moi je me dois d’être forte pour eux. Il est vrai qu’après la mort de mon mari, je me suis découvert une force que je ne me connaissais pas et je crois que le fait que je ne m’effondre pas aide beaucoup les enfants.»
Projet sur projet
D’ailleurs, maintenant, sa principale préoccupation est l’avenir de Shadia et Rayhan: «Ça a toujours été le cas même quand Oomar était là, mais maintenant je me retrouve seule à prendre les décisions les concernant et je me dois de faire de mon mieux.» Des projets, la jeune femme dit en avoir plein même si elle ne veut pas en parler pour le moment : «Depuis que mon époux n’est plus là, je suis devenue comme lui, je fais projet sur projet. Tout ce que je peux dire c’est que l’intérêt des enfants primera dans tout ce que je ferai.»
En tout cas, elle l’avoue elle-même : «Je me rends compte que je n’arrête pas de parler d’Oomar tout le temps à tout le monde. Il m’a laissé des souvenirs impérissables.» Des souvenirs qu’elle n’arrêtera jamais de chérir…
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Portrait d’un passionné
Homme de vision et d’action. C’est comme cela que l’on pourrait décrire Oomar Uteem. Le cardiologue était engagé sur de nombreux fronts dans les secteurs médical, social et politique. Le spécialiste qui donnait des consultations gratuites à Vallée-Pitot était président de l’association Heart Network et était à la base d’un projet de Life Scan avec son collègue Cassam Hingun - l’appareil est arrivé le lendemain de son décès et c’est son épouse Nadeera qui le gère pour le moment. Il avait, selon cette dernière, des projets du même genre pour Madagascar et les Comores. Oomar Uteem s’était lancé dans la politique et évoluait au sein du MMM. Amateur de foot – il avait joué avec des amis la veille de sa mort –, il aimait aussi les films d’action et les voyages. La petite famille s’était rendue en vacances à Singapour quelque temps avant sa mort mais sa destination favorite était la France. «Nous avons fait nos études à Bordeaux (elle a fait des études en mathématiques et informatique), nos enfants y sont nés. J’adore ce pays et Oomar aussi l’aimait, nous ne rations pas une occasion de nous y rendre», confie Nadeera.