Le jeune homme raconte son «cauchemar».
C’est un homme qui se dit révolté. Pour cause, il aurait été, dit-il, arrêté injustement et victime de brutalités de la part d’un policier. Sanjay Bissoondoyal, la trentaine et propriétaire d’un magasin de meubles, revient sur le cauchemar qu’il aurait vécu le 16 août et qui constitue, selon lui, une violation de ses droits civiques.
Ce jour-là, raconte-t-il, il avait fini de faire une livraison à Lallmatie mais avait des difficultés à sortir de là où il avait garé son véhicule, car un camion en stationnement le gênait. Il a essayé de faire une certaine manœuvre pour sortir quand même, mais à ce moment-là, dit-il, un policier de la Traffic Branch de Moka se serait arrêté à sa hauteur. «Il m’a dit que j’obstruais la route et qu’il comptait me prendre en contravention. Alors que c’était l’autre camion qui gênait la circulation.»
À la demande du policier, Sanjay lui aurait remis son permis de conduire ainsi que son Driving Licence Counterpart (DLC). Mais selon lui, l’agent n’aurait pas vu le DLC et aurait, de ce fait, haussé le ton. Il ne se serait pas calmé quand le jeune homme lui aurait fait remarquer que le document était avec le permis de conduire. «Les autres personnes qui étaient là ont aussi remarqué que le policier avait tort», souligne le jeune homme.
Par la suite, il a refusé, dit-il, de payer une contravention pour obstruction de la voie publique arguant qu’il n’avait commis aucun délit. «Quand je lui ai demandé la permission pour tout filmer sur mon portable, le policier s’est carrément mis en colère. Il a appelé le poste de police de Lallmatie et quelques instants après un fourgon de police est arrivé. Il m’a alors fait comprendre que je devais le suivre au poste.»
Une fois là-bas, selon lui, le policier aurait ordonné qu’on lui passe les menottes. Il ajoute que les autres policiers présents n’auraient pas compris ce qui se passait et qu’on lui aurait demandé d’attendre dans une autre pièce. «Puis le policier qui m’avait arrêté est entré dans la pièce, j’allais lui serrer la main lorsqu’il m’a asséné un coup de poing. Mes lunettes sont tombées par terre», raconte Sanjay. Il soutient que le policier aurait alors commencé à le provoquer mais qu’il n’aurait pas cédé par peur des représailles.
Suite à cet incident, Sanjay a passé, dit-il, plus de quatre heures au poste de police. Puis, il a été relâché sur parole. Mais avant de partir, il a consigné une déposition contre le policier en question pour brutalités policières. Il a comparu en cour de Flacq, le lundi 19 août, où une charge de Rogue and Vagabond a été retenue contre lui. Le jeune homme a dû fournir une caution de Rs 5 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 10 000.
«Que se serait-il passé si une autre personne était à ma place ? Si c’était une personne qui n’avait pas les moyens de payer une caution ou de prendre un avocat ?», se demande Sanjay Bissoondoyal qui est défendu par Me Chetan Baboolall. Il compte aller de l’avant avec cette affaire et «obtenir justice».
Du côté du Police Press Office, on nous a fait comprendre qu’une enquête était en cours concernant ce cas de brutalités policières alléguées et que le cas sera ensuite référé à la Human Rights Commission qui à la lumière du dossier prendra une décision.